Gravement accidentés jeudi au Tour du Pays basque, Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel entament une course contre la montre pour être prêts pour le Tour de France. Si leur participation n’est pas remise en cause, leur préparation est déjà chamboulée.
Dans moins de trois mois, le 29 juin, la Grande Boucle s’élancera de Florence pour une 111e édition très attendue. Ca doit être celle des « quatre fantastiques » en lutte pour le maillot jaune.
Or, aujourd’hui, trois de ces quatre as sont au tapis. Primoz Roglic, le moins touché, souffre de plaies superficielles après deux chutes successives sur le Tour du Pays basque cette semaine et devrait être remis dans quelques jours.
Vingegaard et Evenepoel en revanche souffrent de multiples fractures. A la clavicule et aux cotés pour le Danois en plus d’un pneumothorax et d’une contusion pulmonaire. A la clavicule et à l’omoplate pour le Belge.
Seul Tadej Pogacar, à l’entraînement cette semaine, est en bonne santé. Il a envoyé ses voeux de bon rétablissement à ses « camarades du peloton » jeudi après le crash effroyable au Pays basque.
La grave chute survenue lors de la 4e étape du Tour du Pays Basque a causé de sérieux dégâts. Voici le bilan médical parmi les principaux coureurs tombés https://t.co/YRpe4EgnZI pic.twitter.com/SYxOYLl4kZ
— L’ÉQUIPE (@lequipe) April 5, 2024
Il y a un an, le Slovène avait lui-même abordé le Tour de France à peine rétabli d’une fracture au poignet après une chute à Liège-Bastogne-Liège fin avril. Dans le coup pendant deux semaines, il avait ensuite sombré, partiellement à cause d’un déficit de préparation foncière.
Qu’en sera-t-il pour Vingegaard et Evenepoel ?
Il faudra attendre avant de dire quoi que ce soit sur le Tour
« C’est trop tôt pour le dire, il faudra attendre des jours voire des semaines avant de dire quoi que ce soit sur le Tour », a déclaré vendredi Frans Maassen, le directeur sportif du Danois chez Visma-Lease a bike.
Présent auprès du coureur, il était surtout soulagé que le double vainqueur du Tour ait « passé une très bonne nuit ». « Bien sûr qu’il souffre mais les jambes et la tête vont bien. On ose regarder de l’avant », a-t-il ajouté, estimant que ça aurait pu être « bien pire ».
Grosse chute pour Jonas Vingegaard, l’image est saisissante.
On espère qu’il va bien 🙏🏼pic.twitter.com/YeiGYwurXr— La Bagnole de Idreau (@Bagnole_idreau) April 4, 2024
Même son de cloche dans le camp Evenepoel qui regagnait la Belgique en voiture vendredi pour de nouveaux examens à l’hôpital de Herentals. « Vu les circonstances, ça va. Sa participation au Tour n’est normalement pas en danger », a rapporté son directeur sportif dans l’équipe Soudal-Quick Step, Klaas Lodewyck.
« Bien sûr, mes plans à court terme vont changer, mais j’espère et je pense que mes objectifs à long terme ne changeront pas », a commenté Evenepoel lui-même dans une vidéo jeudi soir à ses fans.
Ce qui est certain c’est que le Flamand devra tirer un trait sur les classiques ardennaises mi-avril. « Il est déçu. L’Amstel Gold Race et Liège-Bastogne-Liège représentaient deux grands objectifs pour lui », déplore Lodewyck.
Dans les deux cas, le délai de guérison et de remise en forme est généralement estimé entre huit et dix semaines, sachant que c’est évidemment très variable en fonction des coureurs.
Leur préparation est d’ores et déjà chamboulée
Vingegaard et Evenepoel pourraient ainsi revenir à temps pour le Critérium du Dauphiné début juin, une épreuve d’une semaine qui sert traditionnellement de grande répétition générale avant le Tour et où Roglic est également attendu cette année.
Mais leur préparation est d’ores et déjà chamboulée et les conséquences de la chute ne seront connues dans toute leur dimension que sur le long terme.
Il faudra aussi surveiller comment ils vont récupérer sur le plan psychologique après s’être fait une énorme frayeur jeudi. « Lorsqu’on tombe, il y a les blessures physiques mais il y a aussi et surtout des cicatrices mentales (..) Je n’ai pas honte de le dire qu’après ma dernière grosse chute sur le Tour de France en 2016, le reste de ma carrière a été synonyme d’appréhension et d’anxiété », a écrit l’ancien coureur français Pierre Rolland vendredi sur X.
Il y a une semaine, Julian Alaphilippe avait lui aussi confié qu’il avait « beaucoup plus d’appréhension qu’avant » depuis sa lourde chute contre un arbre à Liège-Bastogne-Liège en 2022. « C’est un sport cruel, qui demande beaucoup de sacrifices et où tout peut s’effondrer d’un coup », avait-il ajouté.
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