Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a esquissé mercredi 1er juin un mea culpa pour l’organisation désastreuse de la finale de la Ligue des Champions, ouvrant la voie à des réparations pour les supporters et des sanctions contre les policiers, tout en maintenant sa version controversée sur le nombre de faux billets.
Il s’est aussi « excusé très sincèrement » auprès des supporters de Liverpool pour « les grands dégâts, notamment sur des enfants » causés par les gaz lacrymogènes.
Pour la première fois depuis samedi, Gérald Darmanin a assuré avoir « demandé des sanctions au préfet de police » pour deux membres des forces de l’ordre, coupables selon lui d’une utilisation du gaz lacrymogène « contraire aux règles d’emploi ».
Mais, le ministre qui incrimine depuis le début de la controverse les supporters britanniques, estimant qu’ils sont en grande partie responsables des incidents, a réaffirmé que « 110.000 personnes » se sont présentées « dans et autour » du Stade de France. Soit « 35.000 » supporters de plus que la jauge prévue et munis, selon lui, de billets falsifiés ou sans billet.
« Plusieurs billets ont été dupliqués des centaines de fois », a-t-il aussi déclaré.
Plus de 5000 témoignages reçus des supporters anglais
En France et en Angleterre, la polémique reste vive autour du dispositif de maintien de l’ordre en marge du match le plus important de la saison en Europe, remporté par le Real Madrid (1-0) face à Liverpool.
Le directeur exécutif du club anglais Billy Hogan a annoncé que la plateforme de collecte des témoignages des supporters des Reds mise en place lundi avait déjà reçu 5000 réponses en 24h.
Et ce qu’il a lu l’a « horrifié » : « Des hommes, femmes et enfants, des gens valides et d’autres moins, ont été traités sans discernement au cours de la journée de samedi », a-t-il regretté.
A partir de lundi 6 juin, les Britanniques et Espagnols, ayant subi des agressions et des vols après le match, « pourront déposer plainte dans leur pays », a également déclaré M. Darmanin, expliquant que des policiers Français seront dépêchés sur place.
Un dysfonctionnement du Stade largement politisé à l’approche des législatives
En France, à l’approche des élections législatives (12 et 19 juin), l’affaire a pris un tour hautement politique, notamment sur la capacité du pays à organiser des événements sportifs majeurs à un an du Mondial-2023 de rugby et à deux ans des Jeux olympiques à Paris.
Les chiffres de supporters sans billets avancés par Gérald Darmanin sont un « mensonge gravissime », a dénoncé mercredi Marine Le Pen (RN), estimant qu’il « devrait de lui-même considérer qu’il doit partir ».
Après l’audition au Sénat, elle a jugé qu’il « aurait pu un peu les élargir (ses excuses, NDLR). « C’est du chaos inimaginable dont il aurait dû s’excuser, des razzias dont les gens ont été victimes, des agressions sexuelles (…) des coups et blessures, des lynchages, (…) de l’anarchie », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse dans l’Oise.
« Un ministre qui ment, c’est une mauvaise nouvelle et pas de bon augure pour le quinquennat qui s’annonce », a estimé de son côté l’eurodéputé LFI Manuel Bompard, bras droit de Jean-Luc Mélenchon, sur Franceinfo.
Sur le gril, M. Darmanin conserve toutefois « toute la confiance du président de la République », a rétorqué mercredi la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire.
Pour l’heure, la FFF et l’UEFA ont évalué à « 2800 » le nombre « de faux billets scannés » samedi, selon des sources proches du dossier, confirmant une information de RMC Sports.
***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.