De nouvelles violences meurtrières ont éclaté cette semaine dans plusieurs localités en Centrafrique, a appris samedi l’AFP de sources concordantes parmi lesquelles deux prêtres de Zémio (extrême sud-est) qui témoignent aussi sur Facebook.
Un assaut sur Zémio, sur la frontière avec la République démocratique du Congo, a tué « plus d’une dizaine de personnes », a déclaré à l’AFP le curé de la ville, l’abbé Jean-Alain Zembi. « Des Janjawids (milice du Darfour au Soudan) et des peuls armés ont attaqué la gendarmerie, l’hôpital, l’ONG Jupedec, incendié des maisons, emportant de nombreux biens », a assuré l’abbé Zembi. « Le contingent marocain de la Minusca (Mission des Nations unies) essaie de protéger les civils », a t-il souligné. « C’est le crime humanitaire à Zémio », s’indignait vendredi sur sa page Facebook ce même prêtre qui avait raconté il y a quelques jours son quotidien à l’hebdomadaire Jeune Afrique. « Vous avez été prevenus et vous avez délibérément decidé d’abandonner cette ville », a-t-il accusé.
Un autre prêtre présent à Zémio, Désiré Blaise Kpangou, a décrit sur Facebook vendredi matin des assaillants « enturbanés, cheveux tressés, ne parlant ni sango ni français ». Des heurts ont par ailleurs éclaté mardi et mercredi à Bria (centre), a indiqué à l’AFP un membre du personnel de l’hôpital, qui parle d’« au moins dix morts dont des civils, ainsi que plusieurs blessés ». Ces heurts ont éclaté « entre éléments d’autodéfense et ex-Séléka, notamment le FPRC faction Abdoulaye Hissene », selon cette source médicale. « Il y a eu des affrontements. la force s’est interposée. La situation reste tendue », a confirmé à l’AFP un porte-parole de la Minusca.
D’autres violences ont été signalées vendredi au village Mboto dans la région de Kaga Bandoro (centre-ouest) « tuant près d’une dizaine de personnes », selon la gendarmerie locale, qui accuse la faction MPC ex-Séléka. La Centrafrique subit un regain de violences des factions ex-Séléka, prétendant défendre la minorité musulmane, et groupes d’« auto-défense » anti-Balaka, majoritairement chrétiens. Commencé en 2013, le conflit porte aussi sur le contrôle des ressources naturelles.
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