Il n’a pas fallu longtemps pour que le teint clair de Gao Rongrong soit réduit à un gâchis carbonisé.
Sept heures après que les gardiens de prison l’eurent menottée à un radiateur et commencé à l’assaillir de décharges électriques au visage par matraques électriques à haute tension, du sang et des cheveux étaient collés à sa peau brûlée, son visage était gravement enflé et des ampoules ont éclaté sur tout son visage et son cou.
Ce n’est là qu’une petite partie des tortures cruelles infligées à Gao Rongrong après sa détention pour avoir pratiqué le Falun Dafa, une pratique de méditation traditionnelle, laquelle fait l’objet d’une campagne incessante de persécutions contre ceux qui la pratiquent en Chine depuis 1999.
Bien que la torture et les mauvais traitements subis par Gao Rongrong alors qu’elle était incarcérée pour sa croyance soient une sombre histoire, elle a un côté positif.
Les photographies de son visage brûlé et brutalisé ont choqué le monde entier et ont beaucoup contribué à démontrer l’abjecte cruauté de la répression du Falun Dafa par le Parti communiste chinois (PCC). Les photos ont attiré l’attention de la communauté internationale, et Gao Rongrong est devenue un exemple bien connu de la campagne du régime contre les pratiquants du Falun Dafa.
Tentative d’évasion désespérée
Après le début de la campagne de persécution du PCC en juillet 1999, Gao Rongrong, qui travaillait comme comptable à l’Académie des beaux-arts de Luxun, ville de Shenyang, s’est rendue à Pékin pour demander le droit de pratiquer le Falun Dafa. Pour cela, elle a été arrêtée, détenue et envoyée plusieurs fois dans des camps de travaux forcés, comme beaucoup de ses compagnons pratiquant le Falun Dafa.
En juin 2003, elle a été envoyée au camp de travaux forcés de Longshan pendant trois ans, où elle a été soumise aux travaux forcés, au manque de sommeil, à des passages à tabac brutaux et à des coups de matraques électriques.
C’est à Longshan, le 7 mai 2004, que l’attaque sur son visage a eu lieu. Peu de temps après, incapable de supporter la torture plus longtemps, elle a essayé de s’échapper en sautant par une fenêtre au deuxième étage (c’était une fenêtre de bureau, sans barreaux).
Mais il n’y avait pas d’échappatoire pour Gao Rongrong : elle a subi deux fractures de la hanche, la jambe gauche cassée et un talon fracturé à la suite de la chute.
Après cela, elle a été transférée à l’hôpital de la sécurité publique de Shenyang où elle a été placée sous surveillance. Lorsque ses deux sœurs, Gao Weiwei et Gao Lili, ont finalement été autorisées à lui rendre visite, elles ont éclaté en larmes en voyant son visage. Gao Rongrong pleurait aussi.
D’une voix faible, Gao Rongrong raconta à ses sœurs comment deux gardes lui avaient fait subir des décharges électriques à plusieurs reprises au visage, aux mains, aux pieds et aux jambes pendant plus de sept heures. La seule raison pour laquelle ils se sont arrêtés, c’est parce qu’un autre détenu subissant des chocs électriques a subi une crise cardiaque. Mais l’un d’eux a menacé Gao Rongrong de revenir pour continuer la même maltraitance à nouveau. « Je reviendrai continuer. »
« Quand nous avons vu Rongrong, le 14 mai, elle souffrait beaucoup », ont écrit les sœurs dans un article publié sur Minghui.org, un site Internet qui compile des informations sur la persécution du Falun Dafa.
« Elle s’est fait insérer un cathéter, et ses blessures aux mains et aux pieds étaient encore graves. Nous ne pouvions même pas imaginer la douleur causée par les brûlures sur son visage – il y avait encore de nombreuses ampoules et pustules autour de la chair brûlée, même après une semaine. Elle avait aussi des fractures à la jambe et aux os pelviens. »
Les gardiens de prison ont affirmé que les brûlures sur le visage de Gao Rongrong étaient causées par son saut par la fenêtre.
Gao Rongrong veut que son visage brutalisé soit montré au monde entier.
Gao Rongrong a dit à ses sœurs qu’elle voulait qu’elles prennent des photos de son visage et qu’elles les utilisent pour informer le monde de la persécution.
« Les pratiquants de Falun Gong sont généralement torturés dans les coins sombres des camps de travaux forcés, cachés par les autorités », a-t-elle dit. « Quand j’ai décidé de sauter par la fenêtre, j’ai pensé que je devais rester en vie. J’avais besoin de m’échapper et de montrer au public mes brûlures et mes blessures et de dénoncer au monde leurs actions maléfiques. »
Le lendemain matin, Gao Weiwei a réussi à apporter un appareil photo et à prendre rapidement quelques photos sans que les gardes ne s’en rendent compte.
La famille Gao et d’autres pratiquants du Falun Gong craignaient que la publication de photos de son visage défiguré ne la mette davantage en danger, mais elle n’a pas hésité.
« Nous devrions dénoncer la persécution », a-t-elle dit. « Pendant des années, tant de pratiquants ont subi d’horribles tortures, mais il est difficile de dénoncer la persécution. De nombreux pratiquants sensibilisent maintenant la population de New York. S’il vous plaît, donnez-leur les photos. »
Le 7 juillet 2004, des photos du visage brûlé de Gao Rongrong ont été publiées sur le site Internet Minghui. De là, les pratiquants vivant en Occident les ont affichées lors de rassemblements et de manifestations pour sensibiliser le public à la persécution de leurs compatriotes en Chine.
De plus, son cas est devenu la première étude de cas dans le Rapport des Nations unies sur les droits de l’homme de 2004 sur la persécution du Falun Gong par la Chine.
Une vidéo de Gao Rongrong parlant de son épreuve a également été enregistrée pendant cette période. Elle a décrit certaines des tortures et des abus qu’elle et d’autres pratiquants ont endurés au camp de travail.
« Ils ne nous traitent pas comme des êtres humains. Les pratiquants du Falun Gong sont tous de bonnes personnes, des gens qui pratiquent la vérité, la compassion et la tolérance, mais les persécuteurs nous traitent si horriblement que c’est comme s’ils n’avaient aucune conscience. Ils nous blessent et nous torturent cruellement sans aucun remords », dit-elle.
« Je suis ici, et j’espère que nous pourrons gagner la liberté. J’espère que les gens bienveillants dans le monde prêteront attention à cette persécution du Falun Gong. »
« Rongrong était courageuse »
Plus tard, Gao Rongrong a été transférée dans un autre hôpital à la suite de demandes répétées de sa famille, mais elle a continué à être suivie de près. Malgré cela, le 5 octobre 2004, quelques-uns de ses compagnons de cultivation ont organisé une tentative désespérée pour venir à sa rescousse et ont réussi à la faire sortir de l’hôpital sous le nez de la police. Elle s’est ensuite cachée.
Déjà furieux que la photo du visage défiguré de Mme Gao ait fait surface dans la communauté internationale, les autorités ont tout mis en œuvre pour la retrouver. Même Luo Gan, alors à la tête du Comité permanent du Politburo du Parti et responsable de la surveillance de la campagne de persécution, s’y est impliqué.
Non seulement Gao Rongrong [enregistrement vidéo], mais aussi les pratiquants qui l’ont aidée ont été pourchassés. Toute sa famille a également été surveillée et harcelée.
Six mois plus tard, Gao Rongrong a été saisie et envoyée au centre de lavage de cerveau du camp de travaux forcés de Zhangshi, puis au malheureusement célèbre camp de travaux forcés de Masanjia, connu parmi les pratiquants de Falun Dafa comme un « repaire sombre de perversité » en raison de la brutalité des gardes.
On sait peu de choses sur ce qui lui est arrivé là-bas, mais le 6 juin 2005, elle a été envoyée à l’urgence de l’hôpital universitaire de médecine chinoise de Shenyang.
Le 12 juin, les parents de Gao Rongrong ont été informés qu’ils pouvaient lui rendre visite. Ils se sont précipités à l’hôpital pour découvrir qu’elle était inconsciente et qu’elle respirait par le biais d’une machine. « Elle est arrivée dans un état grave », leur a dit un médecin, selon Minghui.
Trois jours plus tard, à l’âge de 37 ans, Gao Rongrong a quitté ce monde pour toujours. Mais la photo de son visage meurtri et rongé, qu’elle avait voulu montrer à la communauté internationale, continuera de dénoncer et de témoigner de la sauvagerie et de l’absurdité de la persécution.
« Rongrong était courageuse. Elle a utilisé sa propre vie pour montrer au monde la vérité brutale et laide qui se cache derrière le régime communiste en Chine », ont écrit ses sœurs.
« Peut-être que les coupables ne comprendront jamais pourquoi Rongrong était si tenace dans sa croyance. Mais peu de choses peuvent émouvoir une personne une fois qu’elle a trouvé sa vraie foi. »
Morte en silence, mais à présent un nombre sans cesse croissant de gens au courant de son décès s’inquiètent de la persécution génocidaire qui continue en Chine.
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