Visite de Xi Jinping: des minorités chinoises « persécutées » manifestent à Paris

25 mars 2019 18:36 Mis à jour: 26 mars 2019 17:21

« Justice pour les Ouïghours », « Stop au génocide »: Plusieurs centaines de représentants de minorités « persécutées » et de militants ont manifesté lundi à Paris dans l’espoir d’inscrire les droits de l’homme au menu de la visite du président chinois Xi Jinping en France.

« Nous voulons qu’Emmanuel Macron évoque les violations des droits de l’Homme en Chine. Ce n’est pas du tout à l’agenda », a déclaré à l’AFP une jeune Tibétaine manifestant avec près d’un demi-millier de personnes sur le Parvis des droits de l’homme, près de la Tour Eiffel, à Paris. Au même moment, à quelques centaines de mètres de là, le président Xi était reçu par le président français Emmanuel Macron pour une visite officielle.

Les Tibétains viennent de commémorer le 60e anniversaire de la « colonisation du Tibet par la Chine » et la fuite du Dalaï Lama de Lhassa, le 17 mars 1959.  Lundi à Paris, ils ont été rejoints par des Ouïghours, des musulmans turcophones qui dénoncent régulièrement leur « persécution » par Pékin.

« Stop au génocide »; « Justice pour les Ouïghours »; « Europe stands with Tibet » (L’Europe aux côtés du Tibet), pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies ce lundi par les manifestants, nombre d’entre eux arborant des drapeaux tibétains et ouïghours.

« Les bénéfices économiques passent devant les droits de l’Homme car personne ne veut froisser la Chine. Personne n’ose s’interposer », a ajouté la militante tibétaine en manteau traditionnel, préférant conserver l’anonymat par peur de répercussions.

« On espère faire en sorte qu’Emmanuel Macron cesse de passer à la trappe la question des droits humains », ajoute Jade Dussart, responsable programme Asie à l’ACAT, ONG chrétienne contre la torture et la peine de mort. « On a constaté un net recul de la France de ce point de vue, particulièrement depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron », a-t-elle ajouté lors d’une autre manifestation en soirée, également sur le parvis des droits de l’homme à Paris, et qui a réuni une centaine de personnes: des militants, des chrétiens chinois dénonçant la « persécution religieuse » et des Ouïghours.

La question des droits de l’homme a été abordée par Emmanuel Macron lors de leur conférence de presse conjointe le 25 mars: « L’Union européenne est fondée sur le respect des libertés individuelles et des droits fondamentaux […] elle n’a jamais considéré cela comme une spécificité culturelle mais comme un fait universel juridiquement garanti par le droit international existant » avait déclaré le président français en présence de son homologue – un discours où l’on doit toujours attendre des actes.

« Nous demandons au président Macron justice pour les Ouïghours », a expliqué une militante, brandissant une pancarte exigeant que la Chine « dégage du Turkestan oriental », nom donné par certains Ouïghours à leur province du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine. « Trois millions de Ouïghours sont dans des camps de concentration dignes des camps nazis », a-t-elle dénoncé, souhaitant elle aussi préserver son anonymat.

« Stop aux prélèvements forcés d’organes »

Au même moment, une cinquantaine de membres du mouvement spirituel chinois Falun Gong, interdit par Pékin en 1999, manifestaient pacifiquement devant l’ambassade de Chine à Paris. Une banderole géante avait été déployée devant l’entrée, où on pouvait lire: « Stop aux prélèvements forcés d’organes ».

(Da Ji Yuan)

Les membres du Falun Gong dénoncent régulièrement les « persécutions » de Pékin et notamment les « prélèvements d’organes forcés ». En décembre 2013, une résolution du Parlement européen manifestait sa « profonde inquiétude vis-à-vis des rapports crédibles et incessants de prélèvements non consentis, systématiques et cautionnés par l’État d’organes sur des prisonniers d’opinion dans la République populaire de Chine, y compris sur un grand nombre d’adeptes du Falun Gong détenus pour leurs croyances religieuses ».

Epochtimes.fr avec AFP

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