Tout le monde est libre de s’acheter une voiture électrique ou hybride. Mais à condition que chacun puisse la payer de ses propres deniers, pas avec l’argent des contribuables. Visiblement, même au pays des écologistes, l’Allemagne, les acheteurs carburent aux aides publiques pour acquérir une voiture verte. Selon l’Autorité allemande des transports motorisés, les ventes de véhicules entièrement électriques (VE) ont chuté de 13,2 % en janvier 2023 par rapport à janvier 2022 et celles de véhicules hybrides, de 6,2 %. Parallèlement, on note une augmentation de 3,5 % des ventes de voitures neuves à essence et une légère baisse de 1,2 % pour le diesel. La raison principale est la fin des aides. Jusqu’en décembre, sur des véhicules d’un prix catalogue net inférieur à 40 000 €, elles pouvaient atteindre 9 000 €, répartis entre le consommateur et le producteur, pour les voitures électriques et 6 750 € pour les hybrides. Berlin a réduit de 50% les premières (qui seront encore rognées en 2024) et complètement supprimé les secondes.
Comme l’écrit très justement le Wall Street Journal, le gouvernement allemand a pensé que l’esprit écologique allait l’emporter sur tout autre considération, même financière. Ce qui n’est pas arrivé, et les perspectives sont très mauvaises. L’Association de l’industrie automobile estime que les ventes de véhicules électriques et hybrides chuteront de 8 % cette année par rapport à 2022, et que la baisse la plus forte concernera les hybrides (- 20 %). Les Allemands vont à nouveau acheter plus de voitures à essence donc plus polluantes tandis que le pays, après avoir rejeté l’énergie nucléaire et arrêté les importations de gaz naturel russe, consomme de plus en plus de charbon. Pour qu’elle soit crédible, la politique environnementale allemande devra être plus réaliste dans les années à venir.
Article écrit par Nicolas Lecaussin Directeur de l’IREF. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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