Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le secrétaire d’État américain Marco Rubio sont tous deux arrivés à Djeddah, en Arabie saoudite, avant des pourparlers à enjeux élevés entre leurs délégations pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
M. Zelensky a déclaré sur les réseaux sociaux qu’il avait rencontré lundi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pour discuter de « questions bilatérales et de coopération avec d’autres partenaires ».
Le dirigeant ukrainien a déclaré qu’ils avaient eu une « discussion détaillée » sur les étapes et les conditions nécessaires pour résoudre la guerre et parvenir à une paix durable. Il a déclaré que l’Arabie saoudite joue un rôle essentiel dans la facilitation de la diplomatie.
« J’ai spécifiquement mis l’accent sur la question de la libération des prisonniers et du retour de nos enfants, qui pourraient devenir une étape clé dans l’instauration de la confiance dans les efforts diplomatiques », a déclaré M. Zelensky. « Une partie importante de la discussion a été consacrée aux formats des garanties de sécurité ».
Le président ukrainien a déclaré que la délégation ukrainienne resterait à Djeddah pour des entretiens avec des responsables américains prévus mardi, réitérant l’engagement de l’Ukraine à un dialogue constructif avec les États-Unis.
Par ailleurs, Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz ont également rencontré le prince héritier d’Arabie saoudite et l’ont remercié pour l’accueil des prochaines discussions sur la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
La porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, a déclaré que la réunion bilatérale avait porté sur les menaces posées par les rebelles houthis du Yémen, la situation en Syrie et la reconstruction à Gaza. M. Rubio a affirmé la position des États-Unis selon laquelle « toute solution à la situation à Gaza ne doit pas inclure un rôle pour le Hamas ».
Avant d’arriver en Arabie saoudite, M. Rubio a déclaré aux journalistes que les États-Unis cherchaient à comprendre la position de l’Ukraine sur la résolution de la guerre, y compris les éventuelles concessions qu’elle pourrait être disposée à offrir dans les négociations de paix.
« Ce que nous voulons savoir, c’est s’ils sont intéressés par une sorte de dialogue de paix et les grandes lignes des types de choses qu’ils pourraient envisager, en reconnaissant que ce fut une guerre coûteuse et sanglante pour les Ukrainiens », a déclaré Marco Rubio à bord d’un avion militaire à destination de Djeddah.
« Ils ont beaucoup souffert et leur peuple a beaucoup souffert, et il est difficile, après une telle situation, de parler de concessions. Mais c’est la seule façon de mettre fin à cette situation pour éviter de nouvelles souffrances », a-t-il ajouté.
M. Rubio a précisé que les deux parties devront parvenir à un accord avant de pouvoir avancer vers un accord de paix.
« Je ne vais pas poser de conditions sur ce qu’ils doivent faire ou ont besoin de faire. Je pense que nous voulons écouter pour voir jusqu’où ils sont prêts à aller et comparer cela à ce que veulent les Russes, puis voir à quel point nous sommes vraiment éloignés », a-t-il déclaré.
Le président Donald Trump a suspendu l’aide militaire américaine à l’Ukraine dans le cadre des efforts de son administration afin de faire pression en faveur d’un accord de paix pour mettre fin à la guerre. Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a annoncé le 5 mars que M. Trump avait également ordonné l’arrêt de la coopération en matière de renseignement avec l’Ukraine.
Les renseignements, y compris les informations provenant des satellites militaires américains, ont aidé l’Ukraine à suivre les mouvements des troupes russes et à sélectionner des cibles. M. Ratcliffe a déclaré que la pause « sur le front militaire et sur le front du renseignement » était temporaire.
La suspension de l’aide est survenue après l’échec d’une réunion le 28 février dans le Bureau ovale sur l’accord minier entre les États-Unis et l’Ukraine, qui était resté dans les limbes. La réunion devait permettre de signer un accord prévoyant que les États-Unis investissent en Ukraine pour développer conjointement les vastes ressources en terres rares du pays en échange d’une aide militaire passée et actuelle des États-Unis.
Après la dispute publique entre les deux parties, Donald Trump a déclaré aux journalistes le 9 mars qu’il pensait que les discussions de cette semaine entre les délégations américaine et ukrainienne sur la fin du conflit avec la Russie « feraient des progrès ». Lorsqu’on lui a demandé s’il envisagerait de mettre fin à la suspension du partage de renseignements avec l’Ukraine, M. Trump a répondu : « Nous y sommes presque… Nous y sommes vraiment presque. »
Chris Summers a contribué à la rédaction de cet article.
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