Jim Kwik sait comment vous pensez.
Il sait qu’en tant que chef d’entreprise, vous essayez de faire entrer dans votre cerveau le plus d’informations possible et ce, le plus rapidement possible. Il connaît votre frustration, surtout en cette période de grands changements, car on ne va jamais aussi vite que ce qui vient vers nous : les courriels s’accumulent, les rapports ne sont pas lus, les gens vous attendent, votre secteur évolue, votre monde change, et pendant ce temps, vous êtes bombardé de bruits, de distractions et de messages sur Slack. C’est pourquoi vous vous levez tôt, vous prenez votre téléphone et vous répondez à tous rapidement, comme si cela allait endiguer la marée – mais la marée ne s’endigue pas.
Jim Kwik a vu cela se produire à l’infini. Meilleur coach en performance cérébrale au monde, Kwik est auteur du best-seller Limitless et a travaillé pour Google, Nike, SpaceX, Virgin, Facebook et Zappos. Il a vu à quoi ressemble la surcharge au plus haut niveau. Il sait comment l’on peut se sentir au bord de l’épuisement, en particulier au cours de la dernière année, alors que tout ce que l’on savait a dû être jeté à la poubelle, il connaît ce sentiment compliqué. « Bien souvent, dit-il, les entrepreneurs sont épuisés – non pas parce qu’ils en font trop, mais parce qu’ils ne font pas assez de ce qu’ils apprécient vraiment. »
Il sait que vous aimez les méthodes – qui n’aime pas les méthodes ? Des étapes concrètes, simples comme une recette de gâteau, pour mieux faire. C’est pourquoi il produit des vidéos en ligne qui recèlent de tactiques visant à stimuler le cerveau, et qui ont été vues plus de 100 millions de fois. Or, il sait aussi que les méthodes sont inutiles – c’est comme donner une recette de gâteau mais interdire l’accès à la cuisine : avant d’utiliser des méthodes, vous avez besoin d’outils pour les utiliser.
Et si vous pensez que cela peut prêter à confusion, Kwik le sait aussi.
« Les entrepreneurs doivent constamment étudier », dit-il. « Ils veulent être un expert dans leur domaine, mais s’ils se sentent dépassés, c’est parfois parce qu’ils essaient de relier quelque chose qu’ils ne connaissent pas à quelque chose qu’ils ne connaissent pas. » Notre cerveau ne fonctionne pas comme ça. Pourquoi avez-vous lu cet article intéressant sur les trous noirs dans une autre galaxie, mais que vous n’en aviez rien retenu par la suite ? Parce que vous n’avez jamais étudié les informations de base sur l’astronomie, donc vous n’avez aucune connaissance de base à laquelle relier ces nouvelles informations. « Tout apprentissage consiste à relier quelque chose que l’on ne connaît pas à quelque chose que l’on connaît », explique-t-il. Il faut commencer quelque part.
C’est pourquoi, lorsque Jim Kwik rencontre des entrepreneurs, il aime s’introduire par des métaphores et des histoires. Voici rapidement une métaphore qu’il raconte souvent à ses clients, suivie d’une petite histoire.
Un petit garçon observe une chenille construire son cocon. Il attend et attend que la chenille sorte de son cocon transformée, mais s’impatiente et finit par ouvrir lui-même le cocon pour voir le papillon. Or, il est horrifié de trouver un insecte gonflé et mutilé. Il court voir sa mère, qui lui explique : « Ce qui se passe dans le cocon n’est pas joli, mais c’est aussi nécessaire, et on ne peut pas l’interrompre. »
Voici maintenant l’histoire : en 2015, Sylvester Stallone, l’ami de Jim, lui a téléphoné pour lui demander : « Tu veux te joindre à Arnold Schwarzenegger et moi pour voir Floyd Mayweather Jr. combattre Manny Pacquiao ? » Bien sûr, Jim y est allé. Une fois le match (qui a été très médiatisé) terminé, Jim a demandé aux deux stars : « Que faut-il pour être un champion ? » Schwarzenegger a répondu : « La différence entre un amateur et un champion est qu’un champion est prêt à se dépasser, même au-delà de la douleur. »
Que nous apprennent ces récits ?
La dernière année, en particulier, a été une épreuve sans égal, et alors que la pandémie touche à sa fin, une incertitude est remplacée par une autre. À présent, à quoi ressemblera le monde ? De quoi les gens auront-ils besoin, que ne voudront-ils plus, et comment les entrepreneurs peuvent-ils rester à l’affût des développements ? Ils ont une énorme quantité d’informations à ingérer et des décisions à prendre, ce qui peut être accablant. Les entrepreneurs veulent avoir des stratégies pour les aider. Or, les stratégies à elles seules ne suffiront pas, car notre cerveau a d’abord besoin de quelque chose de plus fondamental.
Quelle est donc cette chose fondamentale ? Sur quelle base s’appuyer – la première chose à savoir, sur laquelle on construit les autres connaissances, et dont nous avons le plus besoin alors que nous sortons d’une pandémie et entrons dans… ce qui suivra ?
« La compétence numéro un », dit Kwik, « est d’apprendre à apprendre. »
Jim Kwik a dû l’apprendre lui-même. Parce qu’au début, il ne savait pas comment apprendre. Il était seulement, comme l’un de ses professeurs d’école primaire l’a qualifié, « un garçon au cerveau cassé ».
Jim Kwik a été victime d’un traumatisme crânien à l’âge de 5 ans. Puis, il en a eu deux autres à l’âge de 12 ans. En conséquence, il a perdu certaines fonctions cognitives de base. Il avait du mal à se concentrer, à lire, à se souvenir. Ses notes à l’école étaient terribles. Son estime de lui-même était brisée. Il a déployé d’immenses efforts et a finalement été accepté dans une université d’État locale, mais apprendre était si difficile, que Jim se sentait dépassé et a envisagé abandonner dès sa première année. C’est alors qu’un ami est intervenu. « Avant que tu dises à tes parents que tu vas quitter l’école », lui dit l’ami, « je vais visiter ma famille. Pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi pour te changer un peu les idées ? »
Jim a accepté. Ce voyage allait changer sa vie.
Un soir, avant le dîner, le père de l’ami a invité Jim à prendre une marche. « Comment ça va à l’école ? » a demandé le père, et Jim s’est effondré en larmes. Puis le père a demandé : « Jim, pourquoi es-tu à l’école ? Que veux-tu faire ? »
Jim ne savait pas quoi répondre ; jamais on ne lui avait posé cette question auparavant. Le père a pris un cahier d’écriture, a déchiré quelques feuilles de papier et a demandé à Jim d’écrire ses objectifs et ses rêves. Jim les a écrits, puis a plié le papier et l’a mis dans sa poche. Mais le père a attrapé le papier et l’a lu. « J’ai paniqué », se souvient Jim Kwik, « parce que je n’avais jamais partagé cela avec personne. » La liste contenait les rêves normaux d’un jeune de 18 ans : avoir du succès, rendre ses parents fiers. Puis le père a levé deux index, à un mètre de distance, et a dit : « Tu es à deux doigts de réaliser tout ce qui est sur cette liste. »
« Je lui réponds : ‘Pas du tout, même en dix vies je ne réussirais toujours pas à faire cette liste' », raconte Kwik. « Et là, il prend ses index et les pose sur les côtés de ma tête. ‘Votre cerveau’, a dit le père, ‘a le pouvoir de rendre ces objectifs possibles’. » Puis il a emmené Jim dans sa bibliothèque, dont le mur est rempli de livres, et lui a demandé de lire un livre par semaine. Jim a dit que c’était impossible, qu’il était un lecteur lent et que de toute façon, il avait des examens de mi-session à venir. Le père a dit que cela n’avait pas d’importance. Il faut trouver un moyen. Puis, pour enfoncer le clou, il a sorti la liste des objectifs de Jim et a commencé à les lire à haute voix.
« Je ne sais pas ce que c’était, dit Jim, mais quelque chose dans le fait d’entendre ses désirs les plus profonds dans la voix de quelqu’un d’autre, incantés dans l’univers, a ébranlé mon esprit et mon âme. » Jim était d’accord : il allait lire un livre par semaine.
Mais il ne savait pas comment. De retour à l’école, il s’est poussé à le faire, dormant à peine, mangeant à peine. Il ne pesait plus que 60 kg et un matin, à 2 heures du matin, il est tombé dans les escaliers de la bibliothèque de l’école et s’est fracassé la tête. Il s’est réveillé dans un hôpital, mal nourri et déshydraté, pensant qu’il était mort. C’est alors qu’une infirmière est entrée avec une tasse sur laquelle figurait le visage d’Albert Einstein. Jim a pris cela pour un signe : il avait déjà fait un compte rendu de lecture sur Einstein au lycée, mais il était si peu sûr de lui qu’il l’avait jeté plutôt que de le remettre à son professeur. Maintenant, Einstein le regardait fixement, ainsi qu’une citation imprimée sur le mug : « Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec le même niveau de pensée qui les a créés. »
Quelque chose a fait tilt chez Jim. Il a compris son problème.
« La question n’est pas de savoir si vous êtes intelligent, mais plutôt de savoir comment vous l’êtes », dit-il maintenant. Jim adore déplacer les mots pour inverser le sens d’une phrase. « Je pensais que j’échouais à l’école, mais d’une certaine manière, c’est l’école qui a échoué avec moi, parce que parfois la façon dont un professeur préfère enseigner est différente de la façon dont un élève apprend. » Les gens apprennent de différentes manières, a-t-il réalisé – et ce n’est pas parce qu’il apprenait différemment de ses camarades qu’il était incapable d’apprendre. Il devait simplement trouver ce qui fonctionnait pour lui.
C’est ce qu’il a entrepris de faire. Une fois qu’il a compris, il a commencé à donner des cours à d’autres élèves pour qu’ils fassent de même. Puis il a commencé à donner des cours aux parents de ces élèves, qui l’ont transmis à leurs amis et collègues, et bientô, Jim Kwik formait les plus grands esprits de ce monde.
Aujourd’hui, il est sollicité par de grandes entreprises, des entrepreneurs, des athlètes et des artistes, et il parcourt le monde pour parler à des milliers de personnes. Or, Jim Kwik dit que ce succès le déchire. « Je ne voulais pas être célèbre. Je ne veux pas être connu pour ce travail », dit-il. « Je suis très introverti et très timide. » Il ne le cache pas non plus. Il parle d’un ton sérieux et discret, regardant parfois sur le côté comme pour se ressourcer. Mais il sent le devoir de continuer à enseigner, de toucher un plus grand nombre de personnes, sachant à quel point il est transformateur d’apprendre à apprendre.
« Honte à moi, dit-il, si quelqu’un se bat et souffre comme je l’ai fait pendant si longtemps et que je ne l’aide pas. »
Alors comment apprendre à apprendre ?
C’est un sujet vaste et complexe, et lorsque Jim Kwik l’explique, ses mots forment une sorte de poupée russe – une pensée mène à une autre qui mène à une autre, et ainsi de suite.
Mais, en résumé, on peut commencer par ce qu’il ne faut pas faire, car c’est la première chose que les gens disent à Jim Kwik.
« Les gens viennent tout le temps me voir pour me dire : ‘Jim, je n’arrive pas à faire ça ; je ne suis pas doué pour ça.’ Et je leur dis : ‘Arrête. Si tu te bats pour tes limites, tu vas les garder », dit-il. « Dans notre société, les gens parlent constamment de tout ce qu’ils ne sont pas capables pas faire. »
Les PDG milliardaires d’entreprises de premier plan parlent-ils également comme cela ? « Oh, bonté divine ! » répond Jim. « Je ne peux pas vous dire combien de personnes très en vue sont en proie à des problèmes d’estime de soi. » Pour Jim Kwik, tout comportement est guidé par des croyances – et si quelqu’un croit qu’il ne peut pas faire quelque chose, alors il n’y arrivera pas, quel que soit son niveau d’accomplissement. « Si votre cerveau est un superordinateur, alors le discours intérieur d’un entrepreneur est comme le programme qui prendra effet », dit-il.
Pour avoir un état d’esprit gagnant, les gens ne peuvent donc pas seulement se concentrer sur ce qu’ils veulent faire. Ils doivent identifier les croyances qui les limitent, puis les rectifier de façon systématique.
Selon Kwik, de nombreux mensonges (ou plutôt des « I.L.E. » – idées limitées entretenues) nous détruisent. Les « mensonges » les plus saillants sont des notions telles que : l’intelligence est déterminée, les erreurs sont des échecs, le génie est inné, apprendre de nouvelles choses est difficile, et savoir c’est pouvoir. Ce dernier « mensonge » peut sembler ne pas en être un – comment le savoir ne pourrait-il pas être un pouvoir ? Or, selon Kwik, la connaissance à elle seule n’est pas un pouvoir. « Les entrepreneurs ont l’impression qu’il suffit d’acheter un livre, d’écouter un podcast ou d’aller sur Clubhouse pour avoir un certain pouvoir », explique-t-il. Mais lorsque les entrepreneurs apprennent quelque chose, dit-il, ils doivent canaliser cette connaissance à travers trois questions : comment utiliser ce savoir ? Pourquoi l’utiliser ? Et quand vais-je l’utiliser ? Sans répondre à ces questions, le savoir est gaspillé.
En bref, l’état d’esprit à développer est le suivant : rectifiez vos croyances, et transformez activement votre savoir en pouvoir. Kwik n’a-t-il pas dit qu’il est important de développer un bon état d’esprit avant d’utiliser les bonnes méthodes ? Eh bien, y sommes-nous maintenant ? Non, pas encore. Parce qu’en combinant un bon état d’esprit avec des méthodes puissantes, il n’y a toujours pas de réel apprentissage. Au lieu de cela, il y a plutôt de l’« idéation ».
« Beaucoup d’entrepreneurs souffrent d’idéation », affirme Kwik. « Ils croient que tout est possible et ont de grandes idées, mais ils ne font rien parce qu’ils ne sont pas motivés. »
Voilà la dernière pièce du puzzle. Pour apprendre à apprendre, l’on doit combiner l’état d’esprit, les méthodes, mais aussi : la motivation.
« La preuve que quelqu’un est motivé – que ce soit un entrepreneur, son équipe ou ses clients – est qu’il passe constamment à l’action », dit Kwik. « Je pense que 90 % des entrepreneurs diraient : ‘C’est vrai, j’ai du mal à rester motivé pour faire systématiquement les choses que je ne veux pas faire.' »
Kwik a trouvé une formule pour résoudre ce problème. Elle se présente comme suit :
P (ou B, en français) x E x S³
B (ou P pour purpose) est le But : « Pour les entrepreneurs, la passion est le moteur – et je pense que le but est comment vous utilisez cette passion pour inspirer les autres », explique-t-il. E est l’Énergie : il s’agit de gérer son énergie comme on gère son temps, afin d’en avoir suffisamment en temps voulu. Et S³ (small, simple steps) signifie les « petites étapes Simples » : il s’agit de décomposer les choses en tâches gérables. « Lorsque les gens ont du mal à passer à l’action, c’est qu’ils sont soit intimidés, soit confus », affirme Kwik. Il faut donc leur demander : « Quelle est la plus petite action que je puisse entreprendre aujourd’hui qui me permettra de progresser vers cet objectif ? »
Combinez tout cela et vous construirez une véritable motivation orientée vers l’action. Voilà, vous êtes maintenant prêt à apprendre – à absorber les méthodes trouvées dans les livres et les podcasts, et à développer votre potentiel. Car Kwik, qui s’est transformé d’apprenant chétif à un coach de performance cérébrale de renommée mondiale, est convaincu de ceci : nous avons plus de potentiel que nous ne le savons.
« Il ne s’agit pas d’être parfait », dit-il. « Il s’agit d’avancer et de progresser au-delà de ce que nous croyons possible. Nous vivons dans un monde où nous délocalisons des emplois en Asie, où nous avons recours à l’automatisation et à l’intelligence artificielle. Qu’est-ce qui ne serait pas confié à une machine ? Quelles sont les choses vraiment illimitées ? Il n’y a pas de limite à notre créativité. Il n’y a pas de limite à notre imagination. Il n’y a pas de limite à notre capacité à résoudre des problèmes. »
En d’autres mots, nous sommes ce qui est le plus illimité au monde.
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