Le dirigeant chinois Xi Jinping demande aux forces armées chinoises de se concentrer sur le renforcement de leur préparation au combat au cours des cinq prochaines années en raison des incertitudes nationales et internationales.
Dans un discours prononcé le 9 mars devant les délégués lors des sessions législatives annuelles de Pékin, Xi Jinping, qui dirige la Commission militaire centrale, a déclaré que la préparation des forces armées à la guerre devait être le principal objectif militaire de la nation.
« Les circonstances actuelles de la sécurité de notre pays sont largement instables et incertaines », a-t-il déclaré. Il a demandé aux forces armées de « renforcer leur sentiment d’urgence » et de « se dépêcher » d’atteindre les objectifs militaires annuels définis dans le 14e plan quinquennal, la dernière feuille de route politique du pays.
Présentée à Pékin le 5 mars, la proposition appelle à la coopération entre les militaires et les civils, ou ce qu’elle appelle la « fusion civilo-militaire », pour équiper les forces armées d’armes dotées d’intelligence artificielle et d’autres technologies de pointe.
« L’armée chinoise dans son ensemble doit se préparer à faire face à diverses circonstances complexes et difficiles, et défendre résolument la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts du développement », a déclaré le leader du Parti communiste chinois.
Son ordre s’inscrit dans le prolongement de son commandement de janvier, dans lequel il appelait les militaires du régime à « se concentrer sur la préparation à la guerre, approfondir la transformation de l’entraînement militaire, construire un nouveau type de système d’entraînement militaire et améliorer de manière exhaustive le niveau d’entraînement au combat et la capacité à gagner ».
Des années de croissance continue des dépenses ont fait de la Chine le deuxième plus grand dépensier militaire du monde après les États-Unis. Dans un rapport de 2020 (pdf), le ministère américain de la Défense a décrit l’armée et la marine chinoises comme étant les plus importantes au monde, notant que l’armée chinoise, connue sous le nom d’Armée populaire de libération, « développe des capacités permettant de fournir des options à la [République populaire de Chine] pour dissuader, décourager ou, sur ordre, vaincre l’intervention d’une tierce partie au cours d’une campagne […] à grande échelle ».
Au cours de l’année à venir, Pékin prévoit de dépenser plus de 1,38 billion de yuans (212 milliards de dollars), soit une augmentation d’environ 6,8 % par rapport à 2020, selon Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense nationale.
Dans une interview accordée aux médias chinois le 7 mars, Wu a justifié l’augmentation des dépenses militaires comme étant nécessaire à la fois pour « l’autodéfense et la protection de la paix mondiale », affirmant que ces raisons sont « irréprochables ».
La Chine est confrontée à des défis en matière de sécurité nationale qui « ne peuvent être négligés », a déclaré Wu, notamment « l’hégémonisme croissant, les tactiques de pouvoir, l’unilatéralisme » (des termes que Pékin invoque fréquemment pour désigner les États-Unis) parmi les menaces qui, selon lui, affaibliraient la Chine.
« Le monde est loin d’être pacifique, c’est pourquoi notre défense nationale doit s’intensifier », a-t-il déclaré.
Bien que le régime chinois ait nié qu’il cherchait à poursuivre son hégémonie, il est devenu plus agressif dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale.
Pékin organise actuellement un exercice militaire d’un mois, jusqu’au 31 mars, dans une zone d’un rayon d’environ 5 km en mer de Chine méridionale, et promet qu’il « ne perdra pas un pouce de la terre que nos ancêtres nous ont léguée ».
Depuis le début de l’année, les avions de guerre chinois pénètrent presque quotidiennement dans la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan, une île autonome que le régime revendique comme faisant partie de son territoire. La semaine dernière, il a brusquement interdit l’importation d’ananas taïwanais en raison de parasites, sachant que plus de 90 % des exportations d’ananas de Taïwan ont été destinées à la Chine l’année dernière.
Wu, le porte-parole de la défense nationale, a averti Taiwan fin janvier que « l’indépendance signifie la guerre ».
Il a réitéré la même position dans l’interview du 7 mars, en déclarant que le Parti communiste chinois « se réserve la possibilité de déployer toutes les mesures nécessaires » pour ramener Taïwan dans son giron, y compris en recourant à la force militaire.
Les diplomates chinois ont à plusieurs reprises qualifié la revendication du régime sur Taïwan de « ligne rouge » à ne pas franchir. Le 7 mars, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a demandé à l’administration Biden de mettre fin à la « pratique dangereuse » de l’ancien président Donald Trump consistant à soutenir Taïwan, une action qui, selon lui, « met le feu aux poudres ».
L’amiral Philip Davidson, chef du commandement américain pour l’Indo-Pacifique, s’est dit préoccupé par le fait que l’armée chinoise pourrait faire de « vastes progrès », tant au niveau de sa taille que de ses capacités pour supplanter les États-Unis sur la scène mondiale.
Il a décrit la région indo-pacifique comme la « région la plus importante pour l’avenir de l’Amérique ». Il a dit que dans cette région, les États-Unis se doivent d’utiliser leur posture de dissuasion et « démontrer la capacité, la possibilité et la volonté de convaincre Pékin sans équivoque que les coûts de la réalisation de leurs objectifs par l’utilisation de la force militaire sont tout simplement trop élevés ».
« Ils ont longtemps dit qu’ils voulaient le devenir[la première puissance mondiale] d’ici 2050. Je m’inquiète de les voir se rapprocher de cet objectif », a-t-il ajouté.
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