La Chine a laissé entendre que ses initiatives de diminution de l’empreinte carbone se réalisaient d’une manière prudente, surtout en tenant compte de la déclaration de Xi Jinping – le dirigent de l’État-parti chinois – selon laquelle les objectifs de réduction des émissions de carbone ne devaient pas se faire au détriment de la « vie normale » des gens ordinaires.
Ces propos du chef du Parti communiste chinois (PCC) interviennent alors que le pays continue à produire du charbon à un rythme record, tandis que les experts se demandent si le régime chinois peut réellement remplir ses promesses d’atteindre le pic des émissions avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060 – les promesses faites par Xi Jinping en septembre 2020.
« Réduire les émissions ne signifie pas réduire la productivité, et il ne s’agit pas de ne pas émettre du tout », a annoncé Xi Jinping à d’autres hauts responsables chinois lors d’une réunion du Politburo le 24 janvier, selon l’agence de presse officielle Xinhua.
Xi Jinping a précisé que la Chine devait « surmonter la notion de succès rapide » et que la réduction des émissions de carbone devait se faire « de manière ordonnée et étape par étape ».
« Nous devons nous en tenir à la planification globale et assurer la sécurité énergétique, la sécurité de la chaîne d’approvisionnement industrielle et la sécurité alimentaire en même temps que la réduction des émissions de carbone », a-t-il ajouté.
La Chine est le plus grand producteur et consommateur de charbon au monde. La majeure partie de ce charbon est utilisée pour alimenter les centrales électriques : environ les deux tiers de l’électricité du pays proviennent de la combustion du charbon.
Sa production de charbon a atteint 4,07 milliards de tonnes l’année dernière, soit une augmentation de 4,7 % par rapport à 2020, selon les données publiées par le Bureau national des statistiques de Chine le 17 janvier. D’après The Guardian, en 2021, la production de charbon du pays a établi un niveau record en une seule année.
En même temps, la Chine est également le plus grand pollueur au monde. En 2019, elle était responsable de plus de 27 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que l’ensemble des autres pays développés, y compris les États-Unis.
Actuellement, l’économie chinoise fait face à plusieurs problèmes, notamment à l’effondrement du secteur immobilier et au ralentissement de la production économique. L’atténuation des risques susceptibles de freiner la croissance économique du pays serait la priorité des hauts responsables chinois, alors que le régime se prépare à tenir le XXe Congrès du PCC en automne 2022 – le principal conclave politique du régime au cours duquel Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat sans précédent.
Après les promesses environnementales faites par Xi Jinping en 2020, Pékin a commencé à exiger des provinces de réduire leur consommation d’énergie et leur « intensité énergétique », définie comme la quantité d’énergie utilisée par pourcentage du produit intérieur brut.
Les engagements de Xi Jinping ont également conduit de nombreuses mines de charbon à produire moins ou à fermer, ce qui a fait grimper le prix du charbon utilisé pour la production de l’électricité. Par conséquent, les centrales du pays ont été peu disposées à produire de l’électricité, car la combustion du charbon est devenue coûteuse.
En juin de l’année dernière, la Chine a commencé à connaître une crise de pénurie d’électricité : les provinces ont rationné l’électricité, les ménages ont été plongés dans le noir et les usines ont reçu l’ordre de réduire leur production.
La crise a duré des mois avant que l’État-parti n’ordonne à ses mines, en octobre 2021, d’augmenter la production du charbon.
En décembre, l’agence de planification nationale chinoise a annoncé qu’elle allait assouplir sa politique de restriction de la consommation d’énergie, afin de s’assurer que les objectifs environnementaux ne nuisent pas à la croissance économique. À la place, elle a envisagé de limiter les émissions de dioxyde de carbone provenant de l’utilisation globale de l’énergie.
L’approvisionnement en énergie reste une préoccupation majeure pour le régime chinois. Lundi dernier, Xi Jinping a également déclaré que « le retrait progressif des énergies traditionnelles doit être fondé sur leur remplacement sûr et fiable par de nouvelles énergies ».
Anders Corr, directeur du cabinet de conseil politique Corr Analytics et éditeur du Journal of Political Risk, a confié début janvier à Epoch Times qu’il avait des doutes sur l’engagement de la Chine en matière de neutralité carbone.
« Pékin est un virtuose de la violation de ses engagements internationaux, puis de la négation de leur existence ou de celle de leur violation », a souligné cet expert.
« Nous devons donc nous rendre compte que tout engagement public pris par Pékin en matière de neutralité carbone est de nature stratégique plutôt que sincère », a-t-il ajouté.
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