Yahoo a fermé ses services en Chine continentale, devenant ainsi le deuxième géant occidental de la technologie à se retirer au cours du mois dernier.
Le 1er novembre, la société a annoncé qu’elle se retirait du marché chinois. Selon son communiqué, « les produits et services restent inchangés dans les autres pays du monde ».
Yahoo a pris cette décision du fait de « l’environnement commercial et juridique de plus en plus difficile en Chine », a écrit un porte-parole de la société dans un courriel mardi à Epoch Times, ajoutant que « Yahoo reste attaché aux droits de ses utilisateurs et à un Internet libre et ouvert ».
Ce retrait fait suite à celui de LinkedIn, la plateforme de réseau social de Microsoft, qui s’est retirée du marché chinois il y a un peu plus de deux semaines, invoquant « un environnement opérationnel nettement plus difficile et des exigences de conformité plus importantes en Chine ».
Le retrait de Yahoo coïncide également avec la mise en œuvre par Pékin d’une loi sur la sécurité des données, qui stipule comment les entreprises opérant en Chine doivent traiter les données personnelles et établit des règles sur la manière dont ces informations sont stockées. Yahoo n’y a toutefois pas fait référence dans sa déclaration.
Engadget, le réseau de blogs axés sur la technologie de Yahoo, cessera également de publier du contenu sur son site Web chinois. Une annonce sur sa page d’accueil dirige les utilisateurs vers une page distincte en langue chinoise pour « une couverture technologique plus globale ».
Cette annonce marque le départ définitif de Yahoo hors de Chine après des années de réduction constante des effectifs dans le pays.
Yahoo a ouvert son site Web chinois en 1998 et a investi 1 milliard de dollars pour une participation de 40 % dans Alibaba en 2005, cédant ainsi ses activités chinoises au conglomérat chinois de commerce en ligne.
Il a progressivement stoppé son service de messagerie et d’actualités au début des années 2010. Son dernier local en Chine (un centre de recherche et de développement à Pékin) a fermé en 2015.
Il y a plus d’une décennie, Yahoo s’est attiré de nombreuses critiques. En effet, se soumettant à la demande des autorités chinoises, le groupe américain a compromis un journaliste chinois, Shi Tao, en dévoilant les données d’un de ses courriels.
Shi Tao avait utilisé le service de messagerie Yahoo pour envoyer sur un forum américain dédié aux droits de l’homme une note interne du gouvernement chinois concernant les restrictions imposées à la couverture médiatique de l’anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Les données du courriel ont permis aux autorités chinoises d’identifier Shi Tao, qui a été reconnu coupable de divulgation de secrets d’État et condamné à 10 ans de prison en 2005.
Lors d’une audience du Congrès américain en 2007, Jerry Yang, fondateur de Yahoo et alors PDG, a présenté ses excuses à la famille du journaliste pour « ce qu’elle traverse ». Yahoo a ensuite créé un fonds pour les droits de l’homme afin d’apporter un « soutien humanitaire et juridique » aux dissidents en ligne. Le fonds a soutenu le musée Laogai, dédié à la dénonciation du système de travail forcé en Chine, qui a ouvert à Washington un an plus tard.
En 2020, l’activiste chinois Ning Xinhua a intenté un procès contre d’anciens dirigeants de Yahoo, dont Jerry Yang, alléguant que Yahoo avait transmis ses courriels aux autorités chinoises, ce qui avait contribué à son emprisonnement de 2004 à 2011.
Verizon Communications Inc. a acquis Yahoo en 2017 et l’a fusionné avec AOL pour former une nouvelle entité appelée Oath. La société de capital-investissement new-yorkaise Apollo Global Management a ensuite racheté le groupe de médias pour 5 milliards de dollars. La transition s’est achevée en septembre.
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