Le 14 juillet, un SDF décédait, anonyme, à Poissy. Il était destiné à la fosse commune de la ville, mais après vérification, il s’agissait d’un militaire. Après des recherches et une mobilisation des internautes, il a pu être enterré avec les honneurs dans une sépulture digne de ce nom.
L’homme était considéré dans un premier temps comme sans-domicile-fixe mais une enquête de la mairie a révélé qu’il s’agissait en fait d’un ancien militaire de 47 ans. Il avait participé à plusieurs campagnes en Afrique et au Moyen-Orient. Il a notamment fait partie des 12 000 hommes de l’opération Daguet engagée dans la coalition internationale lors de la première guerre du Golfe, en 1990-1991.
«Le jour du décès, il n’avait pas de pièce d’identité sur lui, mais une feuille portant le nom de Daniel Crépet», raconte Raymond Letellier, l’élu délégué aux anciens combattants, aux pompiers et à la police. Les services municipaux commencent l’enquête, et finissent par retrouver de proches parents, dans les Vosges.
Mais la famille n’ayant plus de nouvelles depuis de nombreuses années ne peut pas prendre en charge les obsèques. «J’ai aussi appris que cet homme s’était engagé dans l’Armée», poursuit Raymond Letellier, qui se rapproche alors d’associations d’anciens combattants, notamment l’association nationale des participants aux opérations extérieurs (Anopex).
Puis, tout s’accélère sous l’impulsion de l’association. « Le 20 juillet, j’ai posté un message sur les réseaux sociaux en mentionnant le nom de Daniel Crépet et la date de son décès », indique au Parisien Jean-Pierre Pakula, le président de cette association. « J’ai obtenu une multitude de réponses en quelques heures sur son parcours. Au total, plus de 85 000 personnes ont été atteintes par mon message». L’homme apprend que l’ancien militaire s’est engagé en 1988, au sein du 501e régiment de chars de combat à Rambouillet et qu’il a rejoint en 1990 le régiment des Dragons à Mourmelon-le-Grand (Marne), engagé dans l’opération Daguet. Il apprend également que Daniel Crépet a obtenu plusieurs distinctions, dont la Croix de Guerre. «Daniel Crépet ne donnera plus le moindre signe de vie après avoir quitté l’armée en 1992», précise Jean-Pierre Pakula.
Une chaîne de solidarité s’organise à l’initiative de l’Anopex, des associations d’anciens combattants et de Raymond Letellier, dans le but d’éviter la fosse commune au brigadier décoré. Un appel aux dons est même lancé pour financer des funérailles. «Nous estimons le coût global à 5 000 euros, est-il évoqué sur l’un des sites. Bien évidemment, si la somme récoltée était plus importante, nous pourrions lui offrir une sépulture plus belle», raconte le président de l’association.
«Tout est payé», s’est-il félicité à l’issue de la cérémonie, à laquelle ont assisté la députée (LREM) Florence Granjus et le sénateur (LREM) Martin Lévrier. «Nous rendons aujourd’hui hommage à un soldat Français dont certaines cicatrices ne se sont jamais refermées», a-t-il conclu.
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