Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré le 17 février que l’Ukraine ne reconnaîtrait aucun accord de paix négocié sans la participation de Kiev, alors que de hauts responsables américains et russes ont prévu une rencontre en Arabie saoudite pour discuter du rétablissement des liens tendus entre Moscou et Washington et faire avancer l’initiative du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
« L’Ukraine considère que toute négociation sur l’Ukraine sans l’Ukraine restera sans résultat, et nous ne pouvons pas reconnaître […] tout accord sur nous sans nous, et nous ne reconnaîtrons pas de tels accords », a déclaré M. Zelensky le 17 février lors d’un voyage aux Émirats arabes unis.
Le président ukrainien a également insisté sur l’inclusion d’un représentant européen spécial dans les négociations, soulignant que le processus devrait impliquer des pays désireux d’assumer la responsabilité des garanties de sécurité, de fournir une assistance, d’investir dans la reconstruction de l’Ukraine et d’aider à prévenir toute nouvelle agression russe.
Les remarques de M. Zelensky sont intervenues avant une rencontre prévue entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et son homologue russe, le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov, à Riyad, en Arabie saoudite, ce mardi 18 février, pour des discussions directes sur la fin de la guerre.
L’Ukraine ne sera pas présente aux pourparlers entre les États-Unis et la Russie en Arabie saoudite. Toutefois, M. Trump a déclaré le 16 février à des journalistes à West Palm Beach, en Floride, que M. Zelensky serait impliqué à un moment ou à un autre.
M. Trump a également évoqué son appel téléphonique de la semaine dernière avec le président russe Vladimir Poutine, affirmant qu’il pensait que M. Poutine et M. Zelenskyy voulaient tous deux mettre fin aux combats et que « [les trois dirigeants] travaill[ent] très dur » pour mettre un terme à la guerre.
L’envoyé spécial du président Trump en Ukraine, le général à la retraite Keith Kellogg, s’est fait l’écho des remarques de M. Trump lundi. Il a insisté sur le fait que personne n’imposerait un accord de paix à l’Ukraine sans le consentement de ses dirigeants.
M. Kellogg, qui ne participera pas aux négociations en Arabie saoudite mais prévoit de rencontrer M. Zelensky à Kiev dans le courant de la semaine, a déclaré aux journalistes au siège de l’OTAN, à Bruxelles, le 17 février, que personne n’imposerait un accord « à un dirigeant élu d’une nation souveraine ». Interrogé sur la possibilité que les États-Unis participent à la fourniture de garanties de sécurité à l’Ukraine, M. Kellogg s’est contenté de dire que la politique de M. Trump consistait à « ne négliger aucune option ».
Ces propos rejoignent ceux du secrétaire à la défense, Pete Hegseth, qui a déclaré lors d’une conférence de presse à Varsovie que, même s’il ne croit pas que des troupes américaines sur le terrain en Ukraine feront partie de l’accord, « le Président a une certaine latitude et ce qui se passe dans ces négociations est sa prérogative parce qu’il est le représentant du peuple américain sur la scène internationale ».
« Il se réserve le droit de choisir n’importe quelle option lorsqu’il discutera des troupes, des partenariats, des opportunités d’investissement et des limites de la ligne de front », a déclaré M. Hegseth.
Auparavant, M. Zelensky avait déclaré que des troupes américaines devaient faire partie de toute force de maintien de la paix en Ukraine.
Avant de se rendre en Arabie saoudite pour les négociations, M. Rubio a déclaré, lors de son passage à l’émission « Face the Nation » de la chaîne CBS, le 16 février, que l’objectif de ces réunions était de jeter les bases de négociations qui conduiront à une paix durable.
« Le président Trump a parlé à Vladimir Poutine la semaine dernière et [ce dernier] a exprimé son intérêt pour la paix, et le Président a exprimé son désir de voir une fin à ce conflit qui soit durable, en protégeant la souveraineté ukrainienne et en instaurant une paix durable – sans que nous ne soyons confrontés à une nouvelle invasion dans trois ou quatre ans », a déclaré M. Rubio.
Il reste encore beaucoup à faire avant de parvenir à un accord, et « un coup de téléphone ne fait pas la paix », a souligné M. Rubio. Il a salué l’initiative de paix de M. Trump et a exprimé l’espoir que les pourparlers aboutissent, ajoutant que les jours et les semaines à venir détermineront si le Kremlin est « sérieux ou non » quant à la fin des hostilités.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé les plans de la réunion, déclarant aux journalistes à Moscou, le 17 février, que les discussions en Arabie saoudite se concentreraient sur le rétablissement des liens tendus entre les États-Unis et la Russie, l’organisation d’une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, et un règlement possible de la guerre en Ukraine.
Le conseiller du président Trump à la sécurité nationale, Mike Waltz, a déclaré dimanche à Fox News que les pourparlers de paix seraient guidés par quatre principes clés.
« Premièrement, il faut mettre fin à la guerre de façon permanente, et non temporaire. Deuxièmement, on ne peut pas mettre fin à la guerre sur le champ de bataille. Elle s’est transformée en une boucherie d’êtres humains, comme pendant la Première Guerre mondiale », a déclaré M. Waltz. « Troisièmement, j’ai parlé de la nécessité de changer la structure de notre aide. Enfin, quatrièmement, nous parlerons de l’intégration économique comme le meilleur arbitre de la paix. »
M. Waltz a ajouté que l’administration Trump discute avec l’Ukraine d’un partenariat économique avec les États-Unis qui compenserait les contribuables américains pour les milliards de dollars d’aide fournis à Kiev et garantirait la sécurité de l’Ukraine.
« Je ne vois pas de meilleure garantie de sécurité que d’être [en] co-investis[sement] avec le président Trump », a souligné M. Waltz.
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