Plus de 150 scientifiques ayant travaillé dans un des plus importants centre de recherche militaire américain ont été embauchés par le régime chinois, selon un nouveau rapport. Une grande partie de leurs travaux ont permis la percée technologique militaire de la Chine. Tout ceci constitue une menace sérieuse pour la sécurité des États-Unis.
Le rapport (pdf), publié par la société d’intelligence stratégique Strider Technologies, affirme que le Parti communiste chinois (PCC) a mené un effort généralisé pour recruter des scientifiques de premier plan du Los Alamos National Laboratory (LANL) afin qu’ils travaillent sur ses programmes militaires.
Situé au Nouveau-Mexique, le LANL est un élément central de la recherche américaine en matière de défense et de sécurité. C’est là qu’ont été développées pour la première fois les armes nucléaires. C’est une des plus grandes institutions scientifiques et technologiques au monde. Ses scientifiques mènent des recherches dans les domaines de la sécurité nationale, de l’exploration spatiale, de la fusion nucléaire, des nanotechnologies et de la superinformatique.
Selon le rapport, au moins 162 chercheurs du LANL ont été embauchés par le PCC au cours des 35 dernières années. Parmi eux, beaucoup ont continué à mener des recherches militaires pour la Chine, et au moins un d’entre eux détenait un accès de sécurité ultra-secret au département de l’Énergie (DOE).
« D’anciens scientifiques de Los Alamos ont apporté, et continuent d’apporter, des contributions considérables aux programmes hypersoniques, de missiles et de sous-marins [de la Chine] qui présentent un ensemble de risques pour la sécurité des États-Unis et de l’ensemble du monde libre », indique le rapport.
« Une meilleure protection est nécessaire pour les institutions, les programmes de recherche et les scientifiques qui font progresser l’innovation dans cette ère de concurrence stratégique, sans nuire à la collaboration scientifique ouverte. »
« Stratégie de superpuissance du talent »
Selon le rapport, le PCC a tiré parti d’une « stratégie de superpuissance du talent » dans laquelle il a incité les universitaires, les chercheurs et les scientifiques à aller à l’étranger, à approfondir leur expertise et à revenir en Chine pour faire avancer les intérêts stratégiques de la nation.
Bon nombre des chercheurs qui sont venus aux États-Unis pour être formés et travailler dans des domaines critiques pour la sécurité nationale ont participé aux programmes des talents du PCC. Au moins 59 de ceux qui ont travaillé au LANL et sont ensuite retournés en Chine pour faire de la recherche faisaient partie du « Programme mille talents » du régime ou de sa branche jeunesse.
Le rapport indique que ce programme et d’autres programmes similaires ont été essentiellement conçus pour « exploiter » l’engagement de l’Occident en faveur de la collaboration scientifique mondiale.
En outre, ces programmes exigent souvent des participants qu’ils accueillent et forment d’autres chercheurs chinois, souvent sans en avertir les institutions auxquelles ils appartiennent. De cette manière, les programmes de formation de talents permettent aux chercheurs chinois qui obtiennent un emploi aux États-Unis de servir de tête de pont pour la formation d’autres chercheurs.
« En réalité, les programmes de recrutement de talents [chinois] sont des réseaux de recrutement en constante expansion », indique le rapport.
« Une fois qu’ils ont été recrutés, les participants sont incités et obligés d’identifier les meilleurs talents pour les placer à des postes de recherche intéressants dans leur institution d’accueil et pour les recruter à nouveau en Chine. »
L’armée chinoise payée par l’argent des contribuables américains
Selon le rapport, sur les 113 chercheurs postdoctoraux et membres du personnel permanent du LANL qui sont rentrés en Chine, plus de 79% de ceux-ci ont été sélectionnés pour participer aux programmes gouvernementaux de formation des talents du PCC. Ces chercheurs ont ensuite contribué au développement du programme hypersonique du PCC, des moteurs à réaction, des ogives, des véhicules sans pilote et des sous-marins furtifs.
Le rapport cite quelques exemples des plus importants sur la façon dont ce processus a fonctionné. La carrière d’un certain nombre de scientifiques est mentionnée, des chercheurs associés qui ont travaillé au LANL et ont ensuite été embauchés par la Chine.
Le Pr Chen Shiyi : une figure notable
Le Pr Chen est un expert en dynamique des fluides et en turbulence. Durant les années 1990, il a passé plusieurs années au LANL en tant que boursier Oppenheimer. Après son retour en Chine en 2005, le Pr Chen est devenu vice-président de la recherche à l’université de Pékin, puis président de l’Université des sciences et technologies du Sud à Shenzhen, où il a commencé à recruter des scientifiques ayant des liens étroits avec le LANL.
Parmi les personnes recrutées par le Pr Chen figure le Pr Zhao Yusheng, un scientifique qui a travaillé au LANL pendant plus de 18 ans.
Pendant cette période, les projets du Pr Zhao ont reçu plus de 19,8 millions de dollars de subventions du gouvernement américain. Parmi les recherches financées par ces subventions figuraient des travaux sur les ogives à capacité de pénétration profonde dans le sol, révèle le rapport.
Le Pr Zhao, à son tour, a supervisé et parrainé au moins 25 chercheurs postdoctoraux, dont au moins 8 étaient originaires de Chine et sont ensuite retournés travailler dans leur pays.
De plus, un des chercheurs postdoctoraux formés par le Pr Zhao est retourné en Chine peu après et a déposé un brevet de défense nationale concernant une technologie similaire basée sur ses propres travaux portant sur les ogives à capacité de pénétration profonde dans le sol.
Ce chercheur est maintenant affilié à l’Académie chinoise d’ingénierie physique, la principale organisation du PCC pour la recherche, le développement et les essais d’armes nucléaires, selon le rapport.
C’est grâce à une approche reposant sur des réseaux tentaculaires de relations et des recherches en continu que le PCC s’est constitué une vaste équipe de chercheurs militaires très respectés, qui ont tous été formés et employés aux États-Unis aux frais des contribuables américains.
Les connexions entre le LANL et l’armée chinoise étaient si répandues qu’un article paru en 2017 dans le South China Morning Post révélait que de nombreux scientifiques travaillant en Chine sur la recherche militaire se désignaient eux-mêmes comme le « Club Los Alamos ».
Le rapport Strider soulève la question de savoir si cette menace pour la sécurité nationale pourrait être plus répandue, et note que le LANL n’est qu’une institution parmi des centaine participant au Programme mille talents de la Chine.
« Le secrétaire général Xi Jinping et d’autres hauts dirigeants du PCC, indiquent que des efforts de recrutement similaires sont probablement répandus parmi les laboratoires financés par le gouvernement américain, les institutions de recherche universitaire et les principaux centres d’innovation », indique le rapport.
« Ces programmes tirent parti de la recherche financée par les contribuables pour faire progresser le développement économique et la modernisation militaire [de la Chine]. »
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