Dans la compétition internationale, la Chine est le premier adversaire des démocraties occidentales et ne cache pas ses ambitions de devenir la première puissance mondiale à l’horizon 2049, année du centenaire de la création du Parti communiste chinois (PCC).
Voici une vue d’ensemble sur les derniers pions avancés au niveau mondial par le PCC pour le mois de février 2025. Retrouvez les articles de la série ici.
● Taïwan dit avoir détecté 45 aéronefs chinois en 24 heures, un record cette année
Le ministère taïwanais de la Défense a affirmé le 27 février avoir détecté 45 aéronefs chinois en 24 heures, un chiffre record depuis le début de l’année et au lendemain du déploiement par Taïwan de forces au large de ses côtes en raison de manœuvres militaires chinoises.
C’est le plus grand nombre d’avions chinois détectés depuis le 11 décembre 2024 selon les chiffres quotidiens du ministère. Le palais présidentiel de Taïwan a condamné « sévèrement » les actions de la Chine, qu’il a qualifié de « provocation flagrante ».
La veille, le ministère taïwanais de la Défense a affirmé que Pékin avait effectué sans préavis des « exercices à tirs réels » dans une zone située à quelque 74 kilomètres au sud de l’île.
● Le régime chinois va construire le plus long pont d’Asie centrale au Tadjikistan
La Chine, partenaire incontournable des pays d’Asie centrale en passe d’y supplanter la Russie, va construire au Tadjikistan, l’une des plus pauvres des ex-républiques soviétiques , le plus grand pont de cette région enclavée mais à l’importance stratégique pour le commerce entre l’Europe et l’Asie.
Ce pont de 920 mètres – 1500 mètres en comptant les routes le reliant – sera le plus long d’Asie centrale, région enclavée d’environ 80 millions d’habitants, montagneuse et désertique, mais stratégique entre l’Europe et l’Asie et riche en ressources naturelles.
La Russie reste le premier partenaire commercial du Tadjikistan. Mais ces dix dernières années, la Chine a investi plus de quatre milliards de dollars chez son voisin enclavé avec lequel elle partage 500 kilomètres de frontière montagneuse dans le Pamir.
● Le PCC justifie ses dépenses militaires au nom de la « paix dans le monde »
La Chine a jugé le 25 février ses dépenses de défense « tout à fait nécessaires » après l’approbation par Vladimir Poutine de la proposition de Donald Trump d’une réduction de moitié des budgets militaires de Moscou, Washington et Pékin.
Le président américain avait suggéré mi-février que les trois plus grandes puissances militaires mondiales puissent couper de moitié leurs dépenses militaires et qu’il prévoyait d’en discuter avec Moscou et Pékin une fois que les conflits en Ukraine et au Proche-Orient seraient réglés. Le leader russe Vladimir Poutine a qualifié de « bonne idée » cette proposition.
Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a rejeté cette suggestion en répondant de façon indirecte à la question : « La Chine s’est constamment engagée sur la voie du développement pacifique, et ses dépenses de défense, limitées, sont tout à fait nécessaires pour sauvegarder sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement, ainsi que la paix dans le monde ».
● La Bolivie inaugure un méga complexe sidérurgique financé par la Chine
La Bolivie a inauguré à Puerto Suarez le 24 février, près de la frontière brésilienne, un méga complexe sidérurgique financé à 72 % par le régime communiste chinois et destiné à réduire ses importations de minerai de fer dans un contexte de grave crise économique.
La Chine a investi dans le complexe dans le cadre de son programme des « Nouvelles routes de la soie », de son nom officiel « la Ceinture et la Route », pilier depuis 2013 de la stratégie du leader Xi pour accroître l’influence de son pays dans le monde.
Sous l’égide du sidérurgiste public chinois Sinosteel, le site abriterait plus de 40 milliards de tonnes de minerai de fer, ce qui en ferait l’un des plus grands gisements au monde, selon les estimations du gouvernement bolivien.
● Voitures électriques : le chinois XPeng veut doubler sa présence mondiale d’ici fin 2025
Le PDG du constructeur automobile chinois XPeng, spécialisé dans l’électrique et positionné sur un créneau moyen-haut de gamme, a indiqué le 22 février vouloir doubler d’ici fin 2025 le nombre de pays où l’entreprise est présente.
Une ambition affichée malgré les obstacles posées par l’Union européenne (UE), qui a décidé fin octobre d’ajouter aux 10 % de taxes déjà en place une surtaxe allant jusqu’à 35 % sur les voitures à batterie de fabrication chinoise.
XPeng mise sur plusieurs fonctionnalités comme l’aide à la conduite, la recharge rapide ou encore des intérieurs modulables afin de se démarquer, notamment sur le marché chinois, où la concurrence fait rage.
● Les îles Cook vont explorer leurs fonds marins riches en minéraux avec la Chine
Les îles Cook vont explorer leurs fonds marins riches en minéraux avec le PCC, en vertu d’un accord le 22 février qui fait redouter de potentielles conséquences environnementales dramatiques en cas de passage, à terme, à l’extraction de ces ressources.
Selon le texte diffusé samedi, les deux pays vont travailler ensemble pendant cinq ans à l’ « exploration » et à la « recherche de ressources minérales des fonds marins » dans les eaux du micro-État de 17.000 habitants.
Les entreprises du secteur espèrent un jour gagner des milliards de dollars en extirpant des fonds marins des nodules polymétalliques – de la taille d’une pomme de terre – chargés de manganèse, cobalt, cuivre et nickel. En face, les défenseurs de l’environnement craignent que ce procédé ne ravage les écosystèmes.
Le régime chinois cherche à étendre son influence militaire, économique et diplomatique dans le Pacifique en se rapprochant des micro-États de la région, au détriment notamment des États-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, puissances historiques de la zone.
● L’essor de liaisons ferroviaires à travers l’Asie soutenues par le régime chinois
Le Vietnam va construire une nouvelle ligne de chemin de fer reliant le grand port d’Haiphong à la Chine du sud, pour un montant de plus de huit milliards de dollars, dernier en date d’ambitieux projets ferroviaires financés par Pékin dans la région, de l’Indonésie au Laos, s’inscrivant dans le cadre des infrastructures des « Nouvelles routes de la Soie ».
Le Laos a inauguré fin 2021 une voie ferrée visant à connecter la capitale Vientiane à Kunming, dans la province du Yunnan (sud de la Chine). Un chantier à 5,9 milliards de dollars financé en très grande partie par des fonds et prêts chinois, Pékin contrôlant par ailleurs 70 % de l’infrastructure.
Avec une décennie de retard, la Thaïlande a donné en 2017 le coup d’envoi d’un colossal chantier à 5,4 milliards de dollars pour construire la ligne TGV qui reliera Bangkok au tronçon laotien déjà en activité et donc à Kunming. Le projet est là encore soutenu par la Chine, mais à l’inverse du Laos, Bangkok a bataillé avec Pékin pour prendre en charge le coût, gage de son indépendance. Une extension future jusqu’à la Malaisie et Singapour a été envisagée.
L’Indonésie a inauguré en octobre 2023 sa première ligne de train à grande vitesse, jusqu’à 350 km/h, qui relie les 142 kilomètres entre la capitale Jakarta à Bandung. Co-construite par quatre compagnies nationales indonésiennes et China Railway International, l’infrastructure a coûté au final quelque 7 milliards de dollars.
Des projets ferroviaires que Pékin envisageait de financer aux Philippines ont, eux, été annulés en raison des tensions diplomatiques entre les deux pays.
● Le régime chinois relance la construction de centrales au charbon
La Chine a lancé l’an dernier la construction de centrales thermiques au charbon représentant la capacité combinée la plus importante depuis 2015, ce qui jette un doute sur son objectif d’atteindre un pic d’émissions carbone en 2030, selon un rapport publié le 13 février.
Pékin a commencé la construction d’unités combinant une capacité de 94,5 gigawatts (GW) en 2024, soit 93% du total mondial, indique le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (Crea), basé en Finlande, et l’organisme américain Global Energy Monitor (GEM) dans un rapport.
Cette hausse intervient malgré l’engagement pris par le leader chinois Xi Jinping en 2021 de « contrôler strictement » les projets de centrales au charbon et l’augmentation de la consommation de charbon avant de la « réduire progressivement » entre 2026 et 2030.
Cette évolution suggère que l’énergie issue du charbon est privilégiée par rapport aux sources d’énergies renouvelables dans certaines régions, selon le rapport.
● Le Panama se retire des « Nouvelles routes de la soie »
Le président panaméen José Raul Mulino a annoncé le 6 février le retrait du Panama du projet d’infrastructures chinois des « Nouvelles routes de la soie », quelques jours après la visite du Secrétaire d’État américain pour contrer l’influence de Pékin sur le canal interocéanique.
Le projet des Nouvelles routes de la Soie, axe central de la stratégie chinoise pour accroître son influence à l’étranger, vise à sécuriser les approvisionnements de la Chine, tout en réalisant des investissements massifs dans des pays en développement. Plus d’une centaine de pays ont adhéré à l’accord, qui enferme les pays hôtes dans la dette et favorise les entreprises chinoises au détriment des économies locales.
● Le régime chinois finançait l’Iran via un réseau de livraison de pétrole
Les États-Unis ont annoncé le 6 février des sanctions financières, les premières depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, à l’égard d’un « réseau international » accusé de livrer du pétrole iranien vers la Chine pour financer les activités militaires de Téhéran.
Les sanctions visent un « réseau international qui facilite la livraison de millions de barils de pétrole brut iranien, pour une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars, vers la Chine », écrit le département du Trésor dans un communiqué.
« Ce réseau génère, pour l’armée iranienne, des revenus illicites » qui lui permettent de « financer des groupes terroristes comme le Hamas et le Hezbollah », affirme le département d’État dans un communiqué séparé.
Les sanctions entraînent le gel des avoirs détenus directement ou indirectement par les entreprises visées aux États-Unis ainsi que l’interdiction pour des entreprises basées aux États-Unis, ou des citoyens américains, de commercer avec ces cibles des sanctions, au risque d’être sanctionnés à leur tour.
● L’ex-ambassadeur chinois en France, Lu Shaye, nommé aux Affaires européennes
L’ex-ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, dont le mandat a été marqué par plusieurs polémiques, a été nommé à un poste prestigieux, où il est chargé des Affaires européennes, a annoncé le 6 février Pékin.
En poste à Paris de 2019 à début janvier 2025, M. Lu était longtemps considéré comme l’une des figures d’une diplomatie chinoise offensive et parfois irrévérencieuse, dite des « loups combattants ».
Le régime chinois l’a nommé « représentant spécial du gouvernement chinois pour les Affaires européennes », il « assistera et coordonnera la gestion » des dossiers relatifs à l’Europe et « mènera des consultations et des échanges avec les pays européens et les institutions de l’Union européenne » (UE).
● Bruxelles veut taxer les colis entrant dans l’UE, dont plus de 90 % viennent de Chine
La Commission européenne a annoncé le 5 février qu’elle souhaitait imposer des « frais de traitement » aux milliards de colis vendus par les plateformes en ligne et entrant dans l’UE, afin de financer des contrôles accrus contre les produits illégaux.
Les services des douanes sont submergés par un afflux toujours plus grand de petits colis importés en Europe, en provenance essentiellement de Chine et certains ne respectent pas les normes européennes ou représentent un danger pour le consommateur.
Environ 91 % de ces petits colis viennent de Chine, vendus par des plateformes telles que Temu ou Shein qui connaissent une croissance fulgurante. Leur nombre « a doublé en un an, entre 2023 et 2024 », a souligné Mme Virkkunen.
« On a constaté que de nombreux produits étaient non conformes, voire dangereux », a-t-elle ajouté. Cette vague d’importations « met une pression énorme sur les autorités des États membres de l’UE, en particulier nos autorités douanières qui sont la première ligne de défense ».
● Guerre commerciale: la Chine réplique après l’application des taxes américaines
Pékin va taxer les importations d’hydrocarbures, de charbon et de certains véhicules en provenance des États-Unis, en réplique à l’entrée en vigueur le 4 février de droits de douane américains renforcés ciblant les produits chinois.
La Chine imposera à partir du 10 février des droits de douane de 15 % sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains, a annoncé le ministère chinois des Finances. Des taxes douanières de 10 % seront par ailleurs appliquées aux importations de pétrole américain et à d’autres catégories de biens venant des États-Unis: machines agricoles, véhicules de sport de grosse cylindrée et camionnettes.
Les ventes d’hydrocarbures et de charbon des États-Unis vers la Chine ont totalisé l’équivalent de 7 milliards de dollars l’an dernier, selon des données des douanes chinoises, un marché majeur pour les exportateurs américains. Mais pour la Chine, ce chiffre reste insignifiant comparé aux importations énergétiques en provenance de Russie (plus de 90 milliards de dollars l’an dernier).
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