Le magazine de TF1 « Sept à huit », accusé sur les réseaux sociaux de « blackface » pour avoir grimé un témoin en noir, a expliqué lundi que c’était pour « préserver l’intérêt du témoin », son animateur Harry Roselmack se fendant d’une longue tribune pour répondre à la polémique.
Dans son édition de dimanche, le magazine a fait témoigner dans son « Portrait de la semaine » une jeune fille victime de viol et ancienne prostituée, qui parle de son parcours dans un livre coécrit avec son père, « Papa, viens me chercher ».
#septahuit : Harry Roselmack réagit après la diffusion d’un #blackface dans l’émissionhttps://t.co/ASnom0Z9Pj pic.twitter.com/AXqZ8c602t
— Closer (@closerfr) February 17, 2020
Plusieurs internautes se sont émus du fait qu’au lieu d’être floutée, la jeune fille avait été maquillée en noir et coiffée d’une perruque afro, un procédé qualifié de « blackface » (représentation caricaturale d’une personne noire).
« La priorité de la production a été de préserver et protéger l’anonymat du témoin. 7 à 8 ne floute jamais la partie portrait de l’émission. Personne ne peut dire aujourd’hui quelle est l’origine de cette personne et c’est ce qui importait à la production », explique le producteur Elephant & Cie dans une déclaration à l’AFP, se défendant d’une « quelconque forme de dénigrement ».
« Nous ne sommes pas dans une démarche d’agrément, de divertissement, de moquerie, de stigmatisation. C’est un maquillage destiné à préserver au mieux l’anonymat d’une personne mineure qui témoigne d’un vécu qui pourrait lui porter préjudice (…). Nous ne sommes donc pas dans une démarche constitutive d’un blackface », écrit de son côté Harry Roselmack dans une tribune transmise à l’AFP.
Une ado qui témoigne de l’horreur de la prostitution et du viol qu’elle a subi, porte une perruque afro pour conserver l’anonymat.
Et la seule chose que certains trouvent à faire, c’est de s’indigner à cause d’un « blackface » ? Minable. https://t.co/i7zN24QIat
— Paul Sugy (@PaulSugy) February 18, 2020
Il souligne qu’il est arrivé à la production de « valider le maquillage inverse: éclaircir une femme noire pour lui permettre de témoigner » et regrette que « le vrai débat de fond, le débat de société porté par le témoignage courageux de cette adolescente et de son père passe au second plan ».
« Le fait que la communauté noire puisse relever et répondre publiquement à ce qu’elle considère comme un manque de considération public est une bonne chose. Mais sachons faire les bons choix pour mener les bons combats », poursuit-il, rappelant son appartenance à ladite communauté.
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