Sept points à retenir de l’interview de Joe Biden à USA Today

Joe Biden a déclaré qu'il pensait qu'il aurait pu battre le républicain Donald Trump dans une course en tête-à-tête

Par Jacob Burg
9 janvier 2025 12:39 Mis à jour: 9 janvier 2025 19:42

Le 5 janvier, le président Joe Biden a accordé une longue interview à USA Today quelques semaines avant de passer le flambeau au président élu Donald Trump le jour de l’investiture.

M. Biden s’est entretenu dans le bureau ovale avec Susan Page, cheffe du bureau de Washington de USA Today, pour sa dernière interview de presse avant la fin de son mandat, dans un peu moins de deux semaines. Il a parlé de ses préoccupations concernant la prochaine administration Trump, de la façon dont il souhaite que l’on se souvienne de lui en tant que président, des grâces préventives potentielles pour les adversaires politiques de son successeur et de ce qu’il pense de la grâce accordée à son fils Hunter.

Voici sept points à retenir de cette discussion.

1. Joe Biden dit qu’il aurait pu battre Donald Trump

Après s’être retiré de la course à la présidence à la suite d’une prestation très critiquée lors du débat contre Donald Trump, Joe Biden a déclaré qu’il pensait qu’il aurait pu battre le président élu dans un face-à-face.

« Il est présomptueux de dire cela, mais je pense que oui, d’après les sondages », a déclaré M. Biden.

Selon l’agrégateur de sondages FiveThirtyEight, de nombreux sondages nationaux menant au jour où M. Biden s’est retiré – le 21 juillet 2024 – le plaçaient derrière M. Trump avec un écart compris entre 5 et 11 %. D’autres sondages indiquaient une course plus serrée.

M. Biden a passé le relais à la vice-présidente Kamala Harris, qui a rapidement pris la tête dans de nombreux sondages nationaux et dans les États clés. Cette avance s’est réduite au début du mois d’octobre, lorsque le soutien de M. Trump s’est renforcé dans tout le pays.

Le président a toutefois exprimé des doutes sur le fait qu’il aurait eu la vigueur nécessaire pour assurer un nouveau mandat présidentiel de quatre ans s’il était resté dans la course et avait réussi à battre M. Trump.

« Je ne sais pas », a déclaré M. Biden à propos de sa force physique et mentale pour mener à bien un nouveau mandat présidentiel.

« Lorsque Trump s’est présenté à nouveau pour être réélu, j’ai vraiment pensé que j’avais les meilleures chances de le battre. Mais je ne voulais pas non plus être président à 85 ou 86 ans. J’ai donc parlé de passer le relais. Mais je ne sais pas. Qui peut bien le savoir ? Jusqu’à présent, tout va bien. Mais qui sait comment je serai à 86 ans ? ».

2. La visite de D. Trump à la Maison-Blanche

Joe Biden a raconté la fois où il a invité Donald Trump à la Maison-Blanche après sa victoire à l’élection présidentielle de novembre.

« J’ai passé deux heures avec lui », a déclaré M. Biden. « Il s’est montré très élogieux à l’égard de certaines des mesures économiques que j’avais prises. Il a estimé que je partais avec un bon bilan. »

La campagne de Trump pour 2024 s’est concentrée sur l’impact des politiques économiques de Biden, en particulier la loi sur la réduction de l’inflation, l’accord bipartisan sur les infrastructures et le plan de sauvetage américain. M. Trump et ses collaborateurs ont accusé M. Biden d’être responsable de la hausse de l’inflation aux États-Unis à la suite de la récession, en liant directement les taux à ces politiques.

Mme Page a demandé à M. Biden s’il n’avait pas « prêté trop peu d’attention aux avertissements concernant l’inflation dans le cadre du plan de sauvetage américain ou s’il n’avait pas reconnu assez tôt à quel point cela affectait la vie de tant d’Américains ».

Le président a nié tout impact de sa politique sur l’inflation.

« Je savais à quel point l’inflation affectait leur vie, mais rien de tout cela n’avait été fait lorsque l’inflation était de 9 % », a déclaré M. Biden. « On m’a dit que si je le faisais, nous aurions tous une catastrophe, une récession. Je n’y ai jamais cru. »

L’inflation aux États-Unis a atteint un pic de 9,1 % en juin 2022, plus d’un an après la promulgation du plan de sauvetage américain.

Le président a laissé entendre que l’inflation était un problème mondial.

« Je dirais que l’inflation était mondiale. Il n’y avait pas que les États-Unis », a déclaré M. Biden. « Nous sommes la seule nation à l’avoir vraiment maîtrisée […] en faisant croître l’économie. Nous n’avons pas diminué l’économie. »

3. Comment voudrait-il qu’on se souvienne de lui

Tout en évoquant les quatre dernières années de son mandat, Joe Biden a indiqué comment il souhaitait que l’on se souvienne de lui en tant que président.

« J’espère que l’on se souviendra de moi en disant que j’ai pris en main une économie qui était en plein désarroi et que je l’ai remise sur les rails pour qu’elle devienne un leader mondial, en termes de nouvelles règles de conduite », a-t-il déclaré.

« En politique étrangère, j’ai rétabli nos alliances parce qu’elles sont notre sécurité. Et j’ai réduit les conflits directs avec les principaux adversaires. »

M. Biden s’est fixé comme priorité d’adopter de vastes réformes des infrastructures et des investissements dans le domaine du climat au cours de son mandat, parmi les nombreuses promesses qu’il a faites lors de sa campagne pour 2020.

Deux textes législatifs – le Bipartisan Infrastructure Deal et le CHIPS and Science Act – ont largement atteint cet objectif pour M. Biden, mais il a admis qu’il faudrait des années pour que les effets de ces lois se concrétisent.

« Nous avons adopté une loi sur les infrastructures de 1200 milliards de dollars. Hourra, hourra. Cela semble formidable, n’est-ce pas ? Les historiens parleront de l’impact de cette loi, mais elle n’a pas eu d’effet immédiat sur la vie des gens », a déclaré M. Biden.

« Mais devinez quoi ? Il y a 66000 projets déjà signés. Certains d’entre eux sont des ponts d’une valeur d’un milliard de dollars. Il y a des choses qui vont créer énormément de richesse et de travail, mais cela prend du temps ».

4. Inquiétudes quant à l’impact des politiques de Trump

Interrogé sur ses inquiétudes concernant la seconde administration de M. Trump, M. Biden a décrit les efforts que le président élu pourrait déployer pour revenir sur certaines politiques climatiques de la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act). Ce faisant, M. Biden a déclaré que certaines des mesures économiques proposées par M. Trump, notamment les réductions d’impôts et l’augmentation des droits de douane sur les importations étrangères, pourraient aggraver la situation de l’économie américaine.

« Je ne sais pas comment il pourra se débarrasser de ces investissements [climatiques]. Je pense qu’il pourrait les gâcher en insistant sur de nouvelles réductions d’impôts pour les riches. Il parle d’une nouvelle réduction d’impôts de 5000 milliards de dollars », a déclaré M. Biden. « Je pense que s’il va de l’avant avec les réductions d’impôts de 5000 milliards de dollars […], s’il va de l’avant avec l’augmentation des droits de douane dans tous les domaines, tout ce qu’ils font, c’est augmenter les coûts pour les consommateurs américains. »

M. Biden a laissé entendre que si M. Trump décidait de s’éloigner de programmes majeurs tels que le plan de sauvetage américain, le pacte bipartisan sur les infrastructures et la loi sur la réduction de l’inflation, il « se ferait du mal à lui-même, et ferait du mal à l’économie ».

Sa plus grande crainte, a-t-il dit, est que M. Trump élimine ses politiques climatiques, annule les restrictions imposées aux fabricants de médicaments et réduise les programmes d’infrastructure. Il a également déclaré que M. Trump « aura du mal à annuler beaucoup de choses ».

5. Il espère que la grâce de Hunter ne créera pas de précédent

Après la condamnation de son fils Hunter Biden l’été dernier pour avoir menti sur sa consommation de drogue dans un formulaire fédéral de demande d’arme à feu, le président a déclaré à l’époque qu’il ne le gracierait d’aucun crime, y compris les accusations de fraude fiscale dans l’affaire criminelle basée en Californie, qui s’est terminée par un plaidoyer de culpabilité.

Le 1er décembre, M. Biden a fait volte-face et a signé une « grâce totale et inconditionnelle » pour son fils, qui risquait jusqu’à 17 ans de prison et 1,3 million de dollars d’amende, la sentence pour l’affaire d’évasion fiscale étant prévue pour le 16 décembre.

Mme Page lui a demandé s’il craignait que cette grâce ne crée un précédent pour les futurs présidents ou qu’elle ne donne lieu à des abus.

« J’espère que non », a déclaré M. Biden, précisant qu’il pensait ce qu’il avait dit lorsqu’il avait initialement rejeté la possibilité de gracier son fils.

Deux facteurs l’ont fait changer d’avis.

Le président a déclaré que son fils avait remboursé tous les impôts qu’il devait auparavant et que personne n’avait jamais été jugé pour la loi qu’il avait enfreinte en mentant sur sa consommation de drogue lorsqu’il avait rempli le formulaire fédéral de demande d’autorisation de port d’arme en 2018.

« Il luttait contre un problème de drogue », a déclaré M. Biden à propos de son fils, âgé de 54 ans. « Et il l’a vaincu. Il est carré et sobre depuis près de six ans maintenant. »

6. Indécis sur les grâces pour les adversaires de Trump

Lors de la visite de M. Trump à la Maison-Blanche après l’élection, M. Biden a déclaré qu’il avait également dit au président élu de ne pas « régler ses comptes » avec ses ennemis politiques, tels que l’ancienne députée Liz Cheney, Anthony Fauci ou d’autres, une fois que M. Trump reprendrait ses fonctions.

« J’ai été très direct avec Trump lorsqu’il a été élu », a déclaré M. Biden. « J’ai essayé de lui faire comprendre qu’il n’était pas nécessaire, et qu’il était contre-intuitif pour son intérêt, de revenir en arrière et d’essayer de régler des comptes. »

Selon M. Biden, M. Trump n’a pas dit ce qu’il ferait à cet égard.

Il n’a pas dit « Non, je vais… », vous savez, il ne l’a pas appuyé. Il s’est contenté d’écouter », a déclaré M. Biden.

M. Biden et plusieurs hauts responsables de la Maison-Blanche auraient discuté de la possibilité d’accorder des grâces préventives à des personnes dont ils craignent que M. Trump ne fasse l’objet de poursuites ou d’enquêtes criminelles. Cette question pourrait toutefois soulever des problèmes juridiques, étant donné qu’il s’agit de gracier à titre préventif des personnes qui n’ont pas encore été inculpées d’un quelconque crime.

M. Biden a déclaré qu’il était encore indécis sur le sujet.

7. Emplacement de la bibliothèque présidentielle

À la fin de l’entretien, Joe Biden a déclaré qu’il était en train de réfléchir à l’emplacement de sa bibliothèque présidentielle. Il a indiqué qu’il était question de l’installer soit à l’université du Delaware, qui abrite la Biden School of Public Policy, soit dans un autre lieu.

Il a indiqué que Wilmington, dans le Delaware, souhaitait que la bibliothèque Biden soit installée dans la ville, et que l’université de Pennsylvanie, qui abrite l’école Biden de politique étrangère, avait également manifesté son intérêt.

« J’ai parlé à d’anciens présidents. Apparemment, la construction de la bibliothèque est une entreprise gigantesque. Je n’ai donc pas encore pris de décision », a déclaré M. Biden.

Avec la contribution de Melanie Sun

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