« Dormir au sec et échapper aux rats » : une quarantaine de jeunes migrants ont passé le week-end dans une église de Lyon avec l’accord du diocèse et espéraient lundi que des conditions « plus dignes » leur soient offertes.
« À l’intérieur de l’église, on est quelques-uns à dormir au sec, avoir un peu de chauffage le matin et recharger les téléphones », raconte Alhassane Sylla, un Guinéen de 16 ans, qui campait depuis quatre mois à l’extérieur du bâtiment.
Environ 140 jeunes, la plupart de nationalité guinéenne, sénégalaise ou malienne, se sont installés il y a plusieurs mois dans le square situé en face de l’église, en attendant d’être reconnus comme mineurs, selon le collectif soutiens/migrants Croix Rousse.
Avec le froid et la pluie, les conditions dans le campement sont devenues plus difficiles : « On tombe malade, on ne peut même pas faire sécher nos vêtements » ni « avoir accès à des sanitaires corrects », note Alhassane Sylla. « On dort dans des tentes avec des matelas mouillés et envahies par les rats », ajoute un de ces compatriotes, Ibrahim Diallo qui a franchi le seuil de l’église vendredi avec plusieurs dizaines d’autres, pour se mettre « au sec ».
« Sans violence et dans le dialogue »
Ils ont demandé à dormir sur place « sans violence et dans le dialogue », précise le diocèse. L’archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay, « a choisi de ne pas demander leur expulsion des lieux mais plutôt de les accueillir en attendant qu’une solution soit trouvée ».
Le diocèse affirme étudier les possibilités pour accueillir une partie d’entre eux, « regrettant de ne pas pouvoir tous les héberger ». « On a espoir qu’une solution pérenne soit trouvée », indique Jean-Paul Vilain, un des membres du collectif local d’aide aux migrants. « On demande pour eux un hébergement digne et humain ».
Le vice-président de la métropole chargé de l’habitat et du logement social, Renaud Payre, affirme que « ces jeunes ont besoin d’être pris en charge », mais qu’ils ont été évalués « majeurs » et « qu’ils dépendent donc du droit commun de l’État ».
« Cette situation sera au centre de discussions mardi » lors d’un déjeuner de travail entre la préfète de région et le président de la métropole, a-t-il assuré, en demandant à l’État de « prendre ses responsabilités ». La prise en charge des mineurs isolés ou présumés mineurs (tant que les recours se poursuivent) incombe à la métropole, souligne de son côté la préfecture.
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