La plupart des articles, si ce n’est tous, traitant du rapport scientifique sur le climat publié le mois dernier par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies évitent de mentionner le fait que ses conclusions les plus importantes sont impossibles – pas simplement contestables ou exagérées, mais littéralement impossibles.
Voici un extrait du rapport complet du groupe de travail I du GIEC, intitulé « Changement climatique 2021 : les éléments scientifiques », publié le 9 août :
« Le réchauffement du système climatique est sans équivoque, comme le montrent maintenant les observations de l’augmentation des températures moyennes mondiales de l’air et de l’océan, la fonte généralisée de la neige et de la glace, et l’élévation du niveau moyen mondial de la mer. »
C’est clairement faire un amalgame que d’évoquer des « observations » menées sur l’élévation des « températures moyennes mondiales de l’air et des océans (…) et le niveau moyen mondial des mers », là où il n’est question dans les faits que d’une manipulation des statistiques, d’un résultat obtenu grâce à des milliers de données récoltées en différents endroits, à différents moments.
Mais plus important encore, l’idée que les conclusions scientifiques du GIEC sont « sans équivoque », « la vérité » (comme Al Gore l’affirme régulièrement), est absurde.
Platon a défini la vérité comme quelque chose d’universel, de nécessaire et de certain.
Elle est universelle dans le sens où elle s’applique partout. Que vous soyez à Athènes, à Sparte ou sur une autre planète, elle est vraie. Elle s’applique également « à tout moment », maintenant, dans cinq minutes ou dans un milliard d’années.
La vérité est également nécessaire. Il doit en être ainsi, il n’y a pas d’autre explication possible. Elle est sans équivoque.
Et la vérité est certaine. Ce n’est pas une question de probabilité. Elle est acquise.
La vérité s’applique à des choses comme les mathématiques ou les échecs, dont nous écrivons les règles. Deux plus deux égal quatre. La reine peut se déplacer sur l’échiquier verticalement, horizontalement, en diagonale, toujours en ligne droite, tant qu’aucune pièce ne lui barre la route. Ces affirmations sont vraies et sans équivoque.
Mais la vérité ne s’applique jamais à nos découvertes sur la nature, qui sont des opinions fondées sur l’interprétation des observations par les scientifiques. Et les philosophes, depuis l’Antiquité, ont reconnu que les observations ne peuvent pas prouver que quelque chose est vrai. Au lieu d’être universelles, nécessaires et certaines, les preuves empiriques sont particulières, contingentes et présentent un certain degré de probabilité.
Ainsi, contrairement à ce qu’affirme avec assurance le GIEC, les données d’observation ne peuvent pas être utilisées pour prouver que quelque chose est vrai ou sans équivoque. Non seulement nos méthodes d’observation sont imparfaites, mais nous avons tous des préjugés qui affectent la façon dont nous interprétons ce que nous voyons.
En effet, toutes les hypothèses scientifiques, et même les théories scientifiques, ne sont jamais vraies ou sans équivoque ; elles peuvent être, et sont souvent, fausses. Les « faits » scientifiques ne sont que les opinions actuelles des experts, surtout dans le cas du changement climatique. Différents experts ont souvent des points de vue très différents. Par exemple, la série de rapports « Climate Change Reconsidered: The Report of the Nongovernmental International Panel on Climate Change (NIPCC) » (Le changement climatique reconsidéré : le rapport du Groupe d’experts NON gouvernementaux sur l’évolution du climat) résume des milliers d’études publiées dans des revues scientifiques évaluées par des pairs, qui réfutent ou mettent sérieusement en doute les vues du GIEC. De fait, il n’y a pas lieu que l’explication scientifique d’un simple réchauffement au siècle dernier soit sans équivoque.
Considérons les commentaires suivants de deux professeurs de philosophie sur l’utilisation de l’expression « sans équivoque » par le GIEC.
Steven Goldman, professeur de philosophie à l’université de Lehigh (Bethlehem en Pennsylvanie), soutient la dangereuse hypothèse d’un réchauffement climatique causé par l’homme, mais explique dans une communication personnelle que les déclarations du GIEC de ce type sont erronées. Il s’agit « d’une tentative de persuasion extra-logique », selon lui. « D’un point de vue strictement logique, aucune observation ne peut conduire à une interprétation ‘sans équivoque’. »
David Wojick, un docteur en logique et philosophie des sciences en Virginie, est en désaccord avec Steven Goldman concernant l’impact de l’activité humaine sur le climat, mais il le rejoint sur le fait que le GIEC promulgue des énormités. « Raisonner à partir de preuves relève de la logique inductive », dit M. Wojick. « Quant à être ‘sans équivoque’, ce n’est jamais le cas en logique inductive. »
Ce ne serait pas si choquant si le GIEC utilisait le terme « sans équivoque » dans cette seule citation, mais il apparaît 32 fois au total dans le rapport. Et ce terme, revient à tout-va dans les rapports antérieurs du GIEC ainsi que dans les déclarations des dirigeants du GIEC.
Alors pourquoi les penseurs ne sont-ils pas plus nombreux à s’exprimer sur ce problème – ces confusions qui détournent le public d’un authentique examen ? Il se peut que les universitaires estiment que l’acceptation des préoccupations climatiques encourage la réduction de la pollution, le développement d’énergies alternatives, la conservation, l’augmentation de l’aide étrangère et la justice sociale – des choses que beaucoup considèrent comme bénéfiques. Ils gardent donc leurs opinions pour eux ne voulant entraver des politiques progressistes.
Mais lorsque les autorités prêchent la vérité sur la science, le progrès s’arrête. Souvenons-nous de cette citation d’Albert Einstein : « Quiconque entreprend de s’ériger en juge de la vérité et de la connaissance fait naufrage sous le rire des dieux. »
Ce qui amuse les dieux, cette croyance que nous détenons la « vérité » sans équivoque sur le changement climatique, coûte la bagatelle d’au moins un milliard de dollars par jour, dépensés dans notre tentative « d’endiguer le changement climatique ». Tant d’accomplissements pourraient être réalisés si ces sommes astronomiques étaient consacrées à l’éducation, aux soins de santé, au nettoyage de nos rivières ou à l’adaptation aux changements environnementaux naturels inévitables qui nous attendent.
Il est temps d’élargir le débat scientifique sur le changement climatique, l’un des problèmes les plus complexes et les plus coûteux de notre époque.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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