Alors que les cas hebdomadaires de choléra diminuent dans les pays africains touchés, les fortes inondations dues aux pluies saisonnières et aux cyclones tropicaux en Afrique australe augmentent le risque de propagation de la maladie et menacent de saper les efforts de contrôle des épidémies, a alerté jeudi l’agence sanitaire mondiale de l’ONU.
Selon la branche africaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les nouveaux cas de choléra sont tombés à 2880 au cours de la semaine se terminant le 26 février. Il s’agit d’une baisse de 37% par rapport à la semaine précédente où 4584 cas avaient été enregistrés. Les décès sont restés pratiquement inchangés, diminuant légèrement de 82 à 81 au cours de la même période.
Douze pays africains signalent actuellement des cas, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Zimbabwe étant les derniers à détecter le choléra.
Des flambées en pleine saison des pluies et des tempêtes tropicales
Les pays ont renforcé les mesures de lutte contre le choléra et les premières indications sont prometteuses. Toutefois, les fortes inondations et les phénomènes cycloniques dans certaines parties de l’Afrique australe risquent d’alimenter la propagation de la maladie », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Les nouveaux cas de choléra sont tombés de 37% au cours de la semaine se terminant le 26 février par rapport à la semaine précédente
En Afrique australe, les flambées de choléra surviennent au milieu des pluies saisonnières et des tempêtes tropicales qui ont provoqué de fortes inondations. Au Malawi, qui connaît la pire épidémie de choléra de son histoire, l’augmentation des précipitations ralentit les efforts de contrôle de l’épidémie dans certaines régions.
Selon l’OMS, des équipes d’intervention ont des difficultés à atteindre les personnes ayant besoin d’aide en raison de l’inaccessibilité des routes et des dommages aux infrastructures. Certaines unités de traitement du choléra ont été inondées et une augmentation des cas a été signalée dans certains endroits suite aux fortes pluies.
Au Mozambique, la tempête tropicale Freddy, qui a touché terre le 24 février dernier, a causé d’importants dégâts aux infrastructures. Selon les évaluations préliminaires, plus de 44.000 personnes ont été touchées, 55 établissements de santé ont été endommagés ou détruits et près de 3500km de routes ont été endommagés.
Les risques de paludisme et de choléra avec les cyclones à Madagascar
Or ces événements cycloniques interviennent alors que ce pays d’Afrique australe est confronté à une épidémie de choléra qui a touché six de ses 11 provinces. Le Mozambique a connu une forte augmentation des cas depuis décembre 2022 dans le contexte de la saison des pluies en cours. Une vaccination contre le choléra est actuellement menée dans la région.
L’Afrique du Sud et le Zimbabwe voisins ont également signalé des inondations.
À Madagascar, où le choléra a été signalé pour la dernière fois en 2000, les récents cyclones, en particulier le cyclone Cheneso qui a frappé le pays en janvier, ont provoqué de vastes inondations, dont certaines se résorbent lentement. Ces inondations ont entraîné une recrudescence des cas de paludisme et augmenté le risque d’épidémies de choléra.
Plus de 470.000 personnes n’ont pas accès aux services de santé après que la tempête tropicale Cheneso ait détruit au moins 77 établissements de santé. À la suite du cyclone tropical Freddy qui a balayé l’île le 21 février, plus de 116.000 personnes ont été touchées et près de 29.000 maisons ont été inondées ou endommagées dans sept des 23 régions du pays.
La préparation et la réponse aux situations d’urgence sont renforcées.
L’OMS a déployé 80 experts dans les pays touchés
Pour soutenir la lutte contre le choléra dans la sous-région australe du continent, l’OMS a déployé 80 experts dans les pays touchés. Au cours des deux derniers mois, l’agence sanitaire mondiale de l’ONU a expédié 455 tonnes de fournitures essentielles contre le choléra au Malawi et au Mozambique.
Ces fournitures ont également été livrées au Burundi, en République démocratique du Congo, au Ghana, au Kenya et en Zambie pour renforcer la préparation et la réponse aux épidémies.
« Nous renforçons notre soutien aux pays afin d’accroître la capacité de détection de la maladie, nous fournissons des fournitures médicales et nous intensifions la préparation dans les régions exposées aux inondations », a détaillé la Dre Moeti.
Si le choléra est très virulent et peut être mortel, la maladie est facile à traiter. La plupart des personnes peuvent être traitées avec succès grâce à l’administration rapide d’une solution de réhydratation orale ou de fluides intraveineux.
Un contrôle durable et efficace du choléra nécessite des mesures globales telles que l’amélioration de la détection et de la réponse, l’accès au traitement et à la vaccination, l’eau potable et l’assainissement.
Selon l’OMS, les épidémies de choléra en cours en Afrique sont exacerbées par des événements climatiques extrêmes et des conflits qui ont accru les vulnérabilités, car les gens sont contraints de fuir leurs maisons et de se débattre avec des conditions de vie précaires.
Cet article est republié avec l’aimable autorisation de Nations Unies. Lire l’article original.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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