La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a présenté mardi à Fabrezan (Aude) deux outils de soutien à la trésorerie des agriculteurs les plus en difficulté, répondant ainsi à une demande forte de l’alliance syndicale majoritaire FNSEA/Jeunes Agriculteurs (JA).
Le Premier ministre Michel Barnier avait annoncé des prêts garantis par l’État pour les exploitations touchées « par des difficultés graves et qui ont besoin d’oxygène », début octobre lors du Sommet de l’élevage dans le Puy-de-Dôme, laissant à sa ministre de l’Agriculture le soin de détailler les modalités de ce dispositif.
Le premier des deux outils, expliqués par Mme Genevard mardi, est « un prêt à court terme pour des difficultés conjoncturelles ». L’État négocie actuellement avec le secteur bancaire un taux réduit, « entre 1,5 et 2% », a détaillé la ministre à la presse après une rencontre avec des représentants de la filière viticole audoise, au deuxième et dernier jour d’un déplacement en Occitanie.
Un prêt pris en charge à 50% par l’État
Les agriculteurs dont les difficultés « mettent en péril la pérennité même de l’exploitation » pourront, s’ils souhaitent restructurer leur dette afin de la rendre plus soutenable, bénéficier d’un second outil, un prêt « à plus long terme, 5 à 7 ans », et garanti par l’État à hauteur de 50%, a-t-elle précisé.
« Cela signifie que si l’agriculteur fait faillite et se trouve dans l’incapacité de rembourser son prêt, alors l’État rembourse 50% de ce prêt », a précisé le ministère de l’Agriculture à l’AFP.
Annie Genevard a aussi déclaré que l’État augmentait de 20 millions d’euros, à 50 millions, l’enveloppe permettant d’exonérer, sous conditions, les « agriculteurs les plus en difficulté » d’une partie de leurs cotisations sociales personnelles pour l’année 2024.
Frédéric Rouanet, président du syndicat audois des vignerons, a accueilli avec réserves ces déclarations, se méfiant d’un éventuel « effet d’annonce ».
Lors d’une seconde étape, à Castelnau-d’Aude, la ministre a dévoilé la liste des projets qui bénéficieront d’une aide au titre du fonds hydraulique agricole, doté de 20 millions d’euros. Au nombre de 48 dans toute la France – dont 14 en Occitanie -, ces projets visent à « sécuriser l’accès à l’eau des exploitations dans des conditions durables et respectueuses de la ressource en eau », précise le ministère dans un communiqué.
Ils incluent notamment la création de retenues collinaires ou de réseaux d’irrigation, et la rénovation d’infrastructures hydrauliques diverses. Un seul projet est destiné à de la réutilisation d’eaux usées, à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).
200 députés appellent le gouvernement
Interrogée à propos de la tribune signée lundi par plus de 200 députés français, de gauche comme de droite, appelant le gouvernement à bloquer la conclusion de l’accord de libre-échange attendu entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, la ministre s’est dite « absolument et fondamentalement hostile » à ce projet d’accord.
« Les productions que vont nous apporter les pays du Mercosur vont déstabiliser en profondeur nos propres productions », a-t-elle dénoncé, assurant que « l’agriculture ne (pouvait) pas être la variable d’ajustement de tous les accords internationaux que l’Europe conclut ».
La ministre (LR) de l’Agriculture effectuait lundi et mardi son deuxième déplacement en Occitanie après un passage dans les Pyrénées-Orientales mi-octobre, alors que se profile un nouvel épisode d’actions d’agriculteurs en colère à partir du 15 novembre.
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