Un tribunal cambodgien a condamné jeudi le chef d’un parti d’opposition à deux ans de prison pour incitation au désordre social, dernière affaire pénale en date contre des opposants au gouvernement.
Le tribunal de Phnom Penh a reconnu le président du parti Pouvoir du Peuple, Sun Chanthy, coupable de ce chef d’accusation, qui a été utilisé à plusieurs reprises contre des voix critiques au Cambodge.
Les groupes de défense des droits humains accusent depuis longtemps le gouvernement cambodgien, dirigé par le Premier ministre Hun Manet, d’utiliser les affaires judiciaires comme tactique pour réduire au silence les voix dissidentes.
Outre la peine d’emprisonnement, le tribunal a également condamné Sun Chanthy à une amende de quatre millions de riel (environ 957 euros) et lui a retiré le droit de voter ou de se présenter à des élections.
Pour des critiques du gouvernement sur les réseaux sociaux
Les chefs d’inculpation portaient sur des messages publiés par Sun Chanthy sur les réseaux sociaux, notamment un clip vidéo dans lequel il critique le gouvernement cambodgien lors d’une réunion avec des sympathisants au Japon.
L’avocat de la défense, Choung Choungy, a déclaré que cette décision constituait une « injustice » pour son client et qu’il envisageait de faire appel.
« Il s’agit d’une sanction très grave, car ce que Sun Chanthy a dit au Japon n’était pas une erreur, mais une critique constructive pour le développement », a-t-il déclaré.
Hun Manet est devenu Premier ministre en 2023, après la démission de son père, Hun Sen, qui est resté au pouvoir pendant près de quarante ans.
Hun Manet a pris le pouvoir en 2023 après que son père Hun Sen a démissionné après près de quatre décennies de règne.
Un autre opposant risque jusqu’à 6 ans de prison
Une autre figure populaire de l’opposition au Cambodge, Rong Chhun, ex-syndicaliste et conseiller du parti Pouvoir du Peuple, est aussi poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, notamment pour « incitation à perturber la stabilité sociale » et risque jusqu’à six ans de prison.
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