Raphaël Glucksmann rassemble les militants de Place publique ce week-end à Paris pour un congrès destiné à mettre son parti en ordre de marche pour les futures élections, et notamment la présidentielle, où il sera « totalement impliqué ».
L’essayiste de 45 ans, très identifié sur la défense de l’Ukraine et de l’Europe, et sur les droits humains, n’a pas de challenger et sera reconduit sans difficulté à la tête du parti.
« Il n’y a pas d’enjeu sur la ligne, tout le monde est parfaitement raccord », estime Saïd Benmouffok, coordinateur de Place publique Paris, même si quelques membres ont critiqué un manque de démocratie et ont quitté le mouvement.
« Le problème, ce ne sont pas les départs, ce sont les arrivées », répond M. Benmouffok, avec un parti passé de 1500 à quelque 11.000 adhérents à la faveur des élections européennes, où Raphaël Glucksmann est arrivé en tête de la gauche (13,8%), avec la liste Place publique-Parti socialiste.
L’objectif est désormais d’affirmer la place de ce parti créé par l’eurodéputé en 2018, et de lui permettre de passer à la vitesse supérieure aux prochaines échéances électorales.
« Totalement impliqué » pour les présidentielles de 2027
M. Glucksmann a longtemps affirmé n’avoir aucune ambition présidentielle, mais après les européennes puis la dissolution de l’Assemblée nationale, l’idée a fait son chemin chez celui qui veut combattre la droite nationaliste et se positionne contre l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, avec qui il affirme avoir des positions « irréconciliables », notamment sur les questions internationales.
« Mai 2027 sera une élection tellement fondamentale que je serai évidemment totalement impliqué. Et prêt à y laisser ma peau », a-t-il assuré dans La Tribune Dimanche ce week-end.
Fervent défenseur de l’Ukraine, Raphaël Glucksmann est revenu sur le devant de la scène politique ces dernières semaines face à l’accélération de la menace russe et au désengagement américain, qu’il prédisait depuis des mois. « Le fait d’avoir eu raison avant tout le monde, ça peut lui donner une légitimité et un leadership », affirme un de ses proches, mais « il faut qu’il soit plus ancré dans le débat national et les enjeux locaux ».
Plébiscité parmi les personnalités de gauche
D’autant que le créneau de la social-démocratie pro-européenne et anti-France insoumise a déjà de nombreux prétendants pour 2027, comme l’ex-Président François Hollande, l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, ou la présidente de la région Occitanie Carole Delga.
Mais l’eurodéputé est régulièrement en bonne position dans les sondages. Selon le baromètre de « l’ambition présidentielle » d’Ifop-Fiducial réalisé fin février pour Sud Radio et Le Figaro, il est, avec 27% des voix, la personnalité de gauche que les Français souhaiteraient le plus voir se présenter en 2027.
Chez les socialistes, qui tiennent leur congrès en juin, certains ne cachent pas leur souhait de le voir jouer un rôle à la présidentielle, et de créer une confédération avec Place publique.
« Je ne vais pas me contenter d’être la pom-pom girl de gauche »
Auprès de La Tribune Dimanche, M. Glucksmann dit son parti « prêt à bâtir une offre politique commune avec les socialistes qui sera ensuite ouverte aux humanistes et écologistes » qui le souhaitent, sans LFI. Sans vouloir se prononcer sur l’issue du congrès des Roses, M. Glucksmann dit espérer « que les socialistes soient en accord » avec cette ligne stratégique.
Dans cette alliance, M. Glucksmann, échaudé d’avoir été écarté des négociations du Nouveau Front populaire, n’entend plus être instrumentalisé. « Je ne vais pas me contenter d’être la pom-pom girl de gauche qu’on sort à chaque élection », prévient-il en petit comité, avec la ferme intention de peser dans un premier temps aux prochaines municipales. Place publique ne compte aujourd’hui que quelques dizaines d’élus locaux, un sénateur, un député, et trois eurodéputés.
Pour se donner d’avantage d’espace, Raphaël Glucksmann veut donc structurer son parti : au menu du congrès, la création d’une assemblée politique plus large, en charge des décisions politiques, et d’un échelon régional, où s’élaboreront les stratégies municipales, avec l’idée de « faire émerger une génération d’élus dans les territoires ».
Autre priorité : avancer sur le « projet pour la France » que Raphaël Glucksmann entend finaliser d’ici l’été, pour « une aventure politique qui doit nous mener au pouvoir », expliquait-il à l’automne.
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