Jérôme Bayle, éleveur de bovins installé en Haute-Garonne, a annoncé l’ouverture d’une cagnotte en ligne pour venir en aide à la famille de l’éleveuse décédée à la suite de l’accident survenu sur un barrage d’agriculteurs en Ariège, ce mardi matin.
Jérôme Bayle, qui est l’une des figures du mouvement de contestation des agriculteurs, a lancé un appel à l’aide pour les proches d’Alexandra Sonac, l’agricultrice de 36 ans décédée après avoir été percutée par un automobiliste à Pamiers, ce mardi aux environs de 6 heures du matin. Jean-Michel Sonac, son mari, ne pourra pas retravailler dans l’immédiat, ayant été grièvement blessé dans cet accident qui a également coûté la vie à leur fille de 12 ans, Camille.
« On n’a pas d’arrêt de travail dans l’agriculture »
Jérôme Bayle ainsi que des amis agriculteurs ariégeois ont participé à un recueillement, en hommage aux victimes. « Nous étions très nombreux et tristes », a indiqué l’éleveur de bovins au micro de BFMTV, ajoutant avoir « demandé un appel à l’aide » lorsqu’il est rentré le soir, sur le barrage à Carbonne.
« J’ai demandé un appel à l’aide parce que Jean-Michel, son mari, ne pourra pas retravailler encore et nous, on n’a pas d’arrêt de travail dans l’agriculture. Les animaux doivent manger tous les jours, il faut vraiment du monde pour les soigner », a-t-il expliqué.
« Énormément de gens sont venus nous voir pour nous dire : on est prêts. Ces barrages ont permis de recréer une solidarité agricole qui commençait à nous faire défaut et qui à l’époque faisait la force de notre métier », s’est réjoui l’agriculteur.
Agricultrice tuée en Ariège: l’éleveur de bovin Jérôme Bayle, identifié comme une des figures de la mobilisation des agriculteurs, annonce la création d’une cagnotte pour la famille d’Alexandra pic.twitter.com/z4KX1MJ7mj
— BFMTV (@BFMTV) January 23, 2024
Les agriculteurs se relayent pour gérer la ferme de la famille endeuillée
Alexandra Sonac et sa fille de 12 ans sont décédées alors que l’éleveuse, installée à Saint-Félix-de-Tournegat, participait à un barrage d’agriculteurs sur la RN20. Son mari, un homme âgé de près de 40 ans, était également présent au moment du drame. Il a lui aussi été percuté par la voiture qui a foncé sur le barrage, mais a survécu à l’accident. Grièvement blessé, il se trouvait dans un état grave. Ses jours ne sont toutefois plus en danger.
Alors que la situation est des plus dramatique pour la famille Sonac, Jérôme Bayle a également annoncé la mise en place de convois pour s’occuper de leur ferme, composée d’une centaine de bovins à viande. Alexandra Sonac, qui était adhérente de la FNSEA, cultivait également du maïs de semence.
Clémence Biard, présidente des Jeunes agriculteurs de l’Ariège, a déclaré qu’Alexandra était « de tous les combats ». « Elle avait la force et l’âme de défendre le monde agricole. C’était une petite femme dynamique, qui avait fait le choix de passer la nuit sur le barrage auprès des autres agriculteurs », a-t-elle poursuivi.
Une marche blanche prévue samedi
« Une marche blanche sera organisée samedi par le monde agricole, au départ du lycée agricole de Pamiers. On déposera une banderole et des fleurs à proximité du lieu de l’accident », a déclaré à l’AFP Sébastien Durand, maire de Saint-Félix-de-Tournegat, village où réside la famille des deux victimes.
Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire aggravé et blessures aggravées, et celle-ci a été confiée à la police. Les trois occupants de la voiture à l’origine de l’accident ont quant à eux été placés en garde à vue et ont été interrogés par les enquêteurs de la police nationale. Il s’agit d’un homme et de deux femmes de nationalité arménienne, qui étaient sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis fin 2023, après avoir été déboutés de leur demande d’asile, selon une source proche de l’enquête. Tous trois sont néanmoins inconnus des forces de police.
« Le conducteur a reconnu avoir contourné le dispositif spécial de sécurité qui condamnait l’accès à la route nationale 20. Il a précisé ne pas s’être rendu compte à temps de la présence de la bâche noire qui recouvrait le mur de paille », qui marquait le début du barrage, a indiqué ce mercredi le procureur de la République de Foix, Olivier Mouysset. Les investigations devraient permettre de « déterminer avec exactitude les circonstances ayant conduit au drame », a-t-il ajouté.
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