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Algérie/lettre de Bouteflika lue à la TV : la présentatrice quitte le JT

mars 5, 2019 12:22, Last Updated: mars 5, 2019 12:22
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Une présentatrice du journal de la télévision publique algérienne a démissionné lundi, furieuse de s’être vue remettre à la dernière minute la veille une déclaration écrite du président Abdelaziz Bouteflika, dont elle a dû donner lecture à l’antenne, selon un de ses collègues.

Ancienne journaliste de la radio publique, Nadia Madassi présentait depuis 15 ans le journal télévisé du soir de Canal Algérie.

À l’ouverture du journal télévisé dimanche soir, Nadia Madassi a donné lecture d’extraits d’une « lettre » à ses concitoyens du chef de l’État qui y confirmait notamment sa candidature à un 5e mandat, malgré la contestation massive que celle-ci a déclenchée en Algérie.

« On lui a remis à la dernière minute le message du président Bouteflika », elle « a été mise mal à l’aise. Elle a très mal vécu cet épisode, elle a décidé de ne plus présenter le JT et de rejoindre la rédaction », a déclaré à l’agence France Presse (AFP) un journaliste de Canal Algérie, chaîne francophone de la télévision publique.

« C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Depuis le début des manifestations, on ne nous laisse pas travailler », a souligné ce collègue.

Des journalistes de l’audiovisuel public algérien – dont Nadia Madassi – ont récemment dénoncé les pressions exercées par leur hiérarchie concernant la couverture de l’actuelle contestation de la 5e candidature à la présidentielle de M. Bouteflika, un mouvement jamais vu depuis qu’il est arrivé à la tête de l’État il y a 20 ans.

Radio et télévision publiques ont d’abord totalement passé sous silence les nombreuses et massives manifestations, avant d’en faire état en atténuant les mots d’ordre.

Dans son message lu dimanche soir, le président Bouteflika, 82 ans et affaibli par des problèmes de santé, s’engage, s’il est réélu le 18 avril, à ne pas terminer son mandat et céder la main à l’issue d’une présidentielle anticipée, organisée après une conférence nationale devant réformer profondément le régime actuel.

Des engagements qui n’ont pas calmé les opposants au 5e mandat, qui y ont surtout vu un maintien par le président et ses partisans d’une candidature contestée.

D. S avec AFP

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