Alors que la Belgique a décidé de changer le nom du tunnel Léopold-II pour lui donner le nom d’Annie Cordy à Bruxelles, des accusations de racisme ont été lancées envers la chanteuse belge pour sa chanson « Chaud Cacao ». De nombreuses personnes sont pourtant en train de chercher ce qui pourrait porter à une telle interprétation dans ce tube de 1985.
Les médias reprennent presque unanimement les accusations de racisme, parlant de « polémique ». Pourtant, un coup d’œil aux réseaux sociaux permet de se rendre compte qu’il y a plutôt unanimité pour défendre la chanteuse, décédée en septembre 2020, et que personne n’a l’air de comprendre comment elle peut être accusée de racisme.
Tout a démarré après l’annonce par la Région bruxelloise le 8 mars dernier, à l’occasion de la journée de la femme, du changement de nom du plus long tunnel de Belgique. Les premières réactions sur les réseaux sociaux montrent que les internautes auraient préféré que Bruxelles rende hommage à Annie Cordy en donnant son nom à une place fleurie ou à une longue avenue plutôt qu’à un sombre tunnel.
Puis, dimanche 14 mars, la chaîne de télévision belge RTL-TVI a donné la parole à Mireille-Tsheusi Robert, présidente de BAMKO (Centre féministe de réflexion et d’action sur le racisme contre les personnes d’origine africaine), qui a lancé l’accusation de racisme sur la chanson « Chaud Cacao », pas pour ses paroles, mais pour « l’esprit de la chanson », sans expliquer pourquoi. À partir de là, les médias ont repris la thématique qui fait réagir bien des internautes.
« Je suis Noire, française, fan d’Annie Cordy depuis toute petite et antiraciste. Si cette chanson est raciste, alors toute sa discographie l’est. ‘Chaud Cacao’ est doudouiste, oui, mais raciste, non », écrit sur Twitter l’auteur et blogueuse Estelle Charlery.
« Je comprends très bien cette cause qui est contre le racisme, mais là ils se trompent d’adversaire, tout simplement », assure la Michèle Lebon, la nièce de la chanteuse, au micro de Sud Radio. Celle qui a habité avec Annie Cordy après la mort de sa mère confirme dans cette entrevue le fait que sa tante n’était pas du tout raciste et avait même parrainé une petite fille du Mali.
« La cancel culture a pris une allure hystérisante, aucun domaine n’est désormais épargné, pas même les mathématiques et la physique ! » s’indigne Alain Destexhe, sénateur honoraire (Belgique), ex secrétaire-général de Médecins sans frontières, dans une tribune publiée par Le Figaro. « Le plus grave est peut-être que cette folle tentative de groupes minoritaires de détruire la civilisation et la culture occidentales ne se heurte à aucune résistance organisée. »
L’humoriste Élie Semoun a décidé de prendre la défense d’Annie Cordy sur Instagram en écrivant : « On touche le fond de la bêtise revendicative. » Même la Licra (La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) a écrit avec humour sur Twitter : « Désolé de déranger les dingues mais dans ‘Chaud Cacao’, le racisme vise-t-il les dragons siffleurs, les crabes-tambours ou les loups-garous ? C’est pour un ami belge qui voudrait se rendre sur l’île aux merveilles. Merci. #ilssontdevenusfous. »
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