Est-ce que vous entendez un certain bruit ? C’est le trou noir appelé Chine qui aspire les données les plus sensibles dans le monde entier.
Les dernières informations sur les plans de l’État-parti chinois d’utiliser les données humaines à des fins militaires proviennent d’une enquête de Reuters sur la collaboration du régime avec une société qui effectue des tests génétiques prénataux sur les femmes du monde entier. L’armée chinoise extrait ces données et les utilise pour ses propres recherches, qui pourraient inclure le développement d’armes biologiques génétiquement ciblées.
Selon le rapport de Reuters sur la société chinoise BGI, la plus grande société de séquençage de l’ADN au monde, « les grands ensembles de données génomiques peuvent être utilisés pour élaborer des thérapies contre les maladies, bien qu’ils exposent, en même temps, les vulnérabilités génétiques d’une population ; un adversaire pourrait exploiter la susceptibilité à la maladie dans une attaque génétique ciblée… ». Les chercheurs de la BGI ont déjà utilisé les données génétiques des femmes pour discerner les différences de susceptibilité virale entre les populations chinoises et européennes. Et ce n’est que le début.
La Chine continue de nous surprendre par la profondeur et la rapidité de ses avancées technologiques, son contrôle croissant sur les industries mondiales et sa capacité à tirer parti de son pouvoir pour propager ses politiques et pratiques génocidaires. Les pays occidentaux devraient immédiatement prendre des mesures plus fermes contre la collecte mondiale de données génétiques par le régime chinois, étant donné sa propension à s’en servir à des fins militaires.
Pour détecter des anomalies telles que la trisomie chez le fœtus, des millions de femmes dans 52 pays font le test de dépistage prénatal non invasif, appelé test NIFTY, sans nécessairement se renseigner davantage sur les détails. Le test est commercialisé dans 13 pays de l’Union européenne, comme l’Espagne, l’Allemagne, le Danemark et la Pologne, ainsi qu’en Grande-Bretagne, en Australie, au Canada, en Inde, au Pakistan et en Thaïlande. Dans le monde entier, 8,4 millions de femmes ont déjà fait ce test.
La BGI dispose également de laboratoires de test du Covid-19 dans 30 pays, et la société prévoit de les transformer en laboratoires de dépistage de la santé reproductive. Reuters a confirmé que les données génétiques d’au moins 500 femmes étrangères sont stockées dans la banque nationale de gènes de la Chine. Il ne s’agit peut-être que d’une toute petite partie.
Le site Web du test NIFTY, vu par Reuters, indique que les données des femmes peuvent être partagées avec les autorités chinoises pour des raisons de « sécurité nationale ou sécurité de la défense nationale » de la Chine. En revanche, la Chine restreint depuis 2015 l’accès des chercheurs étrangers aux données génétiques des citoyens chinois.
La BGI – qui a également une succursale américaine appelée CGI – est connue pour ses liens avec l’armée chinoise. De tels liens, sans parler de la croissance accélérée du développement technologique de la Chine, rend irresponsable l’attitude des gouvernements de pays démocratiques qui autorisent la collecte des données génétiques des femmes par l’armée chinoise avec l’aide des sociétés contrôlées par le régime.
Selon Reuters, l’armée chinoise s’efforce « d’améliorer la ‘qualité de la population’ », ce qui ressemble beaucoup à l’eugénisme – cette « science » répréhensible qui vise à créer des surhommes plus « désirables » du point de vue de l’État. L’eugénisme a été utilisé dans les années 1940 par l’État nazi, notamment par le biais de politiques génocidaires contre les juifs, les homosexuels, les gitans et les handicapés. Compte tenu des progrès de la recherche génomique, l’eugénisme a de nouvelles applications très inquiétantes qui sont aujourd’hui explorées par la Chine.
D’après Reuters, l’une des études de la BGI a traité les données des femmes chinoises dans un superordinateur militaire qui a sélectionné « les minorités tibétaines et ouïghoures pour trouver des liens entre leurs gènes et leurs traits caractéristiques ». Les chercheurs chinois ont pu « retracer les distinctions génétiques entre le groupe ethnique dominant des Chinois Han et les minorités, notamment les Ouïghours et les Tibétains ».
En 2018, Wang Jian, le PDG de la BGI, a déclaré publiquement que les employés de sa société ne sont « pas autorisés » à avoir des bébés souffrant de malformations congénitales. « S’il y a un défaut de naissance, c’est une humiliation pour l’ensemble de nos 7000 employés », a-t-il martelé. « Cela voudrait dire que nous escroquons les gens. »
Un rapport paru en 2019 se basait sur les recherches du BGI qui avait utilisé les données génétiques des femmes pour étudier comment les gènes ouïghours affectaient leur réponse aux médicaments. La Chine a systématiquement collecté les données génétiques des Ouïghours – de nombreux Ouïghours qui avaient été détenus dans les camps de concentration au Xinjiang ont témoigné d’avoir été forcés de prendre des médicaments qui les rendaient malades.
En 2020, les États-Unis ont sanctionné deux succursales de la BGI pour les « pratiques abusives de collecte et d’analyse d’ADN mis en place [en Chine] pour réprimer ses citoyens ». Cela n’a pas été suffisant.
Nazak Nikakhtar, ancienne secrétaire adjointe au Commerce chargée de l’industrie et de l’analyse sous l’administration Trump, a écrit : « Il semble que les politiciens ne comprennent pas vraiment que les données génétiques peuvent être et sont, aujourd’hui, utilisées comme une arme contre nous par nos adversaires. Nous ne sommes qu’au début de la compréhension où la science va nous amener et des horreurs qu’une science d’une telle ampleur peut potentiellement déclencher. »
Dr Anders Corr est directeur de Corr Analytics Inc., éditeur du Journal of Political Risk. Il a effectué des recherches approfondies en Amérique du Nord, en Europe et en Asie et il est l’auteur de The Concentration of Power (à paraître en 2021), de No Trespassing et a édité Great Powers, Grand Strategies.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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