Le procès de huit majeurs, accusés d’être impliqués dans l’assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune jihadiste en 2020, se tiendra devant la cour d’assises spéciale de Paris à la fin 2024, du 12 novembre au 20 décembre, a appris vendredi l’AFP de source judiciaire.
Dans cette affaire qui avait suscité un immense émoi en France et à l’étranger, six mineurs également mis en cause seront par ailleurs jugés devant le tribunal pour enfants de Paris à partir du 27 novembre de cette année.
« Vengé le Prophète »
Le 16 octobre 2020, l’enseignant en histoire-géographie de 47 ans avait été poignardé puis décapité, près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (banlieue parisienne), par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d’origine tchétchène. Cet islamiste radicalisé avait été abattu dans la foulée par la police.
Parmi les prévenus majeurs figurent deux amis de l’assaillant, Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, soupçonnés d’avoir eu une connaissance précise du projet terroriste d’Anzorov, et qui répondront de complicité d’assassinat terroriste, l’infraction la plus lourde. Ils l’avaient accompagné pour acheter des armes, et Naïm Boudaoud l’avait également véhiculé jusqu’au collège de Conflans-Sainte-Honorine le jour des faits.
Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de la polémique sur des cours dispensés par Samuel Paty et sa présentation de caricatures de Mahomet, et le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, auteur de vidéos sur les réseaux sociaux qui avaient attiré l’attention sur le professeur, seront jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Quatre autres adultes seront également jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle : Priscilla Mangel, une femme convertie à l’islam en lien sur Twitter avec l’assassin les jours précédant l’attaque, et trois autres hommes mis en cause à des degrés divers.
Abdoullakh Anzorov reprochait au professeur d’avoir montré en classe, lors d’un cours sur la liberté d’expression, des caricatures de Mahomet. Dans un message audio en russe, il avait revendiqué son geste en se félicitant d’avoir « vengé le Prophète ».
Les six mineurs impliqués dans le dossier seront eux jugés avant, à huis clos, du 27 novembre au 8 décembre 2023 par un tribunal des enfants. Cinq d’entre eux comparaîtront pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées. La fille de Brahim Chnina sera jugée pour dénonciation calomnieuse.
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