Le sentiment d’insécurité en France est bel et bien présent. Celui-ci s’est encore renforcé depuis la récente attaque à Crépol, qui a fait un mort et de nombreux blessés. Selon un sondage publié ce 22 novembre, 88% des Français ressentent ce drame comme un des symboles d’une société devenue plus violente.
Un récent sondage de « L’Opinion en direct » mené par l’institut Elabe pour BFMTV a révélé que le sentiment d’insécurité ne faiblit pas au sein de l’ensemble de la société. Cette enquête a été réalisée en ligne du 21 au 22 novembre 2023, sur 1001 personnes représentatives de la population française, âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
63% des Français inquiets pour leur sécurité
Pas moins de 63% des Français déclarent se sentir inquiets pour leur sécurité. Dans le détail, si 16% le sont « souvent », 47% seulement le sont « de temps en temps ». En revanche, 81% des parents ressentent cette inquiétude vis-à-vis de leurs enfants, et ce peu importe les catégories de population, l’âge, la classe sociale ou le genre. Chez les femmes néanmoins, cette peur de l’insécurité est davantage présente pour 67% d’entre elles.
Concernant le rôle des médias sur cette question de l’insécurité, 19% des sondés estiment qu’ils en parlent davantage, sans que ce soit une réalité. Par contre, 81% d’entre eux pensent qu’ils vivent une réelle augmentation de l’insécurité.
Notons que ce sentiment d’insécurité touche davantage les électeurs de Marine Le Pen, pour 82% d’entre eux, alors que ceux d’Emmanuel Macron ou de Jean-Luc Mélenchon sont respectivement 51% et 50% à exprimer ce ressenti.
92% des sondés estiment « indispensable » une meilleure éducation des enfants
À la question de savoir si, personnellement, les sondés font confiance ou non aux personnalités politiques sur les questions de sécurité, Marine Le Pen arrive en tête avec 41%, suivie de Gérald Darmanin avec 31%, puis d’Emmanuel Macron et des dirigeants du parti Les Républicains, qui suivent de près le ministre de l’Intérieur avec 28%. Fabien Roussel (PCF), Éric Zemmour (Reconquête) et les dirigeants du parti socialiste et du parti EELV sont les suivants dans cette liste, les sondés leur faisant confiance sur cette question de sécurité à hauteur respective de 21%, 20% et 18% pour les deux partis nommés en derniers.
Quant à savoir comment réduire cette violence qui gangrène notre société, l’éducation des enfants est le poste qui récolte le plus de soutien, 92% des sondés estimant « indispensable » une meilleure éducation de ceux-ci. « Davantage de respect de l’autorité dans la société » arrive en second (84%), suivi de près par « une plus grande sévérité de la justice » (82%). Concernant la présence policière, 62% des sondés l’estiment « indispensable ». Enfin, la réduction des inégalités sociales et plus de mixité sociale ne remportent qu’un succès limité, 43% seulement jugeant cela « indispensable ».
Concernant les faits de violence et d’agression, 58% des Français dénoncent « la récupération politique » de ces événements pour les monter en polémique. Parmi les électeurs d’Emmanuel Macron, 73% y sont particulièrement opposés. En revanche, 41% des personnes sondées estiment qu’il est normal que les désaccords et critiques soient exprimés par les responsables politiques à la suite de tels actes de violence. Un point qui est partagé par 54% des électeurs de Marine Le Pen et 70% de ceux d’Éric Zemmour.
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