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Attentat islamiste de la basilique de Nice : « je ne me souviens pas », répète l’accusé qui reconnaît néanmoins les faits

février 24, 2025 15:24, Last Updated: février 24, 2025 15:28
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Pour la première fois, le Tunisien Brahim Aouissaoui, accusé d’avoir assassiné trois personnes dans la basilique de Nice le 29 octobre 2020, a reconnu les faits lundi lors de son procès à Paris tout en restant vague sur les circonstances de l’attentat.

« Oui, je reconnais les faits », a déclaré l’accusé, jugé par la cour d’assises spéciale de Paris pour assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

C’est la première fois depuis son interpellation, juste après son attaque, et les six interrogatoires auxquels il a été soumis par un juge d’instruction durant ses plus de quatre ans de détention provisoire, que l’homme de 25 ans reconnaît être l’auteur des assassinats, avec un couteau de cuisine, de la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, du sacristain Vincent Loquès, 54 ans, et de la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans.

Parvis de la basilique Notre-Dame de Nice après un attentat à l’arme blanche à Nice le 29 octobre 2020. (Photo : VALERY HACHE/AFP via Getty Images)

Mais quand la cour l’interroge sur ses intentions avant de pénétrer dans l’église ou lui demande des détails sur les coups qu’il a porté aux victimes, l’accusé se réfugie vers un sempiternel : « Je ne me souviens pas. »

« Se venger » est « un droit et une vérité »

En revanche, il est fort disert pour trouver des explications à son geste.

Le jeune homme, très maigre, en gilet à capuche clair porté sur un maillot vert pomme, justifie son acte en expliquant que « tous les jours il y a des musulmans qui meurent ». « Tous les jours, vous tuez des musulmans et cela vous est égal. Vous n’avez aucune empathie pour ces gens », soutient-il.

« L’Occident tue aveuglément » les musulmans « innocents » et « se venger » est « un droit et une vérité », continue-t-il.

Certes, concède-t-il, ses victimes étaient également des « innocents » mais les tuer en les décapitant ou en les égorgeant était « un droit ». « Tuer des innocents, c’est un droit », insiste-t-il.

« Je ne suis pas un terroriste, je suis un musulman », se défend l’accusé qui s’exprime en arabe et dont les propos sont traduits par un interprète.

D’ailleurs, poursuit-il, « vous appelez ça terrorisme car ça vous touche alors que les musulmans qui sont tués là-bas vous n’appelez pas cela du terrorisme ». « Moi, j’appelle ça du terrorisme. »

Le choix de ses victimes, les tuer dans une église, relèvent du « hasard », a affirmé Brahim Aouissaoui.

« C’est le droit et la vérité d’aller tuer des gens au hasard ? », l’interroge le président de la cour Christophe Petiteau.

– « Oui », répond sans hésiter l’accusé. « Je n’avais rien préparé » mais les assassinats étaient « légitimes », estime-t-il.

Pourquoi portait-il trois couteaux dans son sac à dos dont un couteau de cuisine avec une lame de 17 cm ?, demande la cour. « C’était pour manger. Couper du pain », ose-t-il. Et le couteau à la lame ensanglantée dont une photo est montrée à l’audience ? « Je ne me souviens pas de couteau », dit l’accusé.

Le président rappelle que le 29 octobre 2020 l’accusé a porté entre 60 et 70 coups de couteau à ses victimes en l’espace d’une dizaine de minutes.

« Je ne m’en souviens pas », répète l’accusé comme à chaque fois qu’une question embarrassante lui est posée.

Pourquoi avoir quitté la Tunisie le 18 septembre 2020 sans en parler à sa famille ? L’accusé avait-il « un projet », comme il l’a dit dans des messages adressés à ses amis, en venant en Europe, aimerait savoir la cour.

Kmar (à dr.), mère de l’assaillant de Nice Brahim Aouissaoui, qui a tué trois personnes et en a blessé plusieurs dans la ville française de Nice, pleure à son domicile le 29 octobre 2020 dans la ville tunisienne de Sfax après avoir été interrogée par la police antiterroriste. (Photo HOUSSEM ZOUARI/AFP via Getty Images)

« Des mécréants et des chiens »

« Mon projet c’était d’avoir un travail, de faire de l’argent », répond Brahim Aouissaoui.

« Pourquoi venir en France que vous appelez pays des mécréants et des chiens ? », tente encore le président Petiteau. « Je ne me souviens pas de ça », répond l’accusé.

« Je vous ai dit pourquoi j’ai commis ces faits mais je ne me souviens pas comment j’ai fait », dit-il pour couper court aux questions.

Il admet cependant que décapiter Nadine Devillers c’était « pour faire peur aux gens ».

« Faire peur, répandre la terreur, c’est exactement ça le terrorisme », lui fait remarquer le président.

« Êtes-vous satisfait d’avoir commis cet attentat, d’avoir tué trois personnes ? », demande Christophe Petiteau.

« Je n’ai rien à dire là-dessus », répond Brahim Aouissaoui, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité. « C’était mon destin. J’accepte ce qui est prédestiné pour moi », dit-il avant de lâcher : « chaque personne est responsable de ce qu’elle fait et bien sûr que je suis responsable. »

Son procès doit s’achever mercredi.

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