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« Attila » de Verdi ouvre la nouvelle saison de la Scala, à Milan

décembre 7, 2018 16:29, Last Updated: décembre 7, 2018 16:30
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La Scala de Milan ouvre vendredi soir sa saison 2018-2019 avec « Attila », le célèbre opéra de Giuseppe Verdi, dans une mise en scène, avec vidéos et effets spéciaux, qui s’annonce spectaculaire. Cette soirée, suivie d’un dîner de gala, est l’un des moments clé de la scène lyrique mondiale et de la vie culturelle italienne, en présence du président italien, Sergio Mattarella.

La Scala, qui mettra cette saison de nouveau à l’honneur la tradition italienne, a choisi le neuvième opéra de Verdi, « Attila », pour cet événement, toujours organisé le 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, le patron de la ville. L’opéra, créé à Venise en 1846, sera dirigé par Riccardo Chailly, le directeur musical de la Scala, tandis que la mise en scène a été confiée à Davide Livermore.

« Attila est un opéra extraordinaire », a souligné M. Livermore, en évoquant par exemple la scène dans laquelle Attila, homme sanguinaire par excellence, refuse pourtant « un pacte mercantile » et donne ainsi une grande leçon de morale. Verdi tend toujours « un miroir implacable dans laquelle la société peut voir l’hypocrisie » du monde, juge-t-il.

Le metteur en scène a choisi de placer le récit dans une terre occupée d’un « XIXe siècle dystopique » qui, inspirée d’idéaux, prend les armes face à l’envahisseur. Il a fait appel aux technologies les plus modernes, en particulier un mur de leds, pour créer des scènes grandioses (tempête, ville détruite…) ou faire des flash-back. Mais, a-t-il souligné, « la fidélité à Verdi est totale. Tout fait partie intégrante de la partition et du livret ».

Ildar Abdrazakov interprètera Attila, tandis qu’Odabella sera incarnée par la soprano espagnole Saioa Hernandez. « J’ai toujours rêvé de venir ici et d’interpréter Attila. C’est un rêve devenu réalité », s’est réjoui le basse russe, en rappelant que jeune, il était tombé amoureux de l’opéra en voyant une vidéo d’une représentation d’« Attila » à la Scala.

Saioa Hernandez s’est dite de son côté très émue de ce « triple début » pour elle: « début dans le rôle d’Odabella; à la Scala, un théâtre historique ayant une histoire extraordinaire; et début le 7 septembre, jour important pour le monde lyrique ». La représentation a été précédée de quelques polémiques, balayées d’un revers de la main par la direction artistique.

Le maire de Cenate Sotto (nord), Giosué Berbenni, a exigé le retrait d’une scène « blasphématoire » où, selon lui, une femme jette à terre une statue de la Vierge Marie.  « Il y a des personnes qui cherchent à faire des polémiques inutiles », a répondu M. Livermore, en refusant de « faire de la publicité » à quelqu’un s’exprimant sans « jamais avoir vu le spectacle ».

Alors que des voix se sont aussi élevées contre la présence de deux chevaux, il a assuré que « la Scala était un des lieux où ils étaient les mieux traités », rappelant une déclaration en ce sens de l’ONG WWF. En outre, alors que l’opéra devait mettre en scène l’écroulement d’un pont pour représenter l’effondrement de la société pendant qu’Attila fait une leçon de morale à Ezio prêt à brader son pays, M. Livermore a décidé de « changer complètement la scène » quelques jours après la chute d’un viaduc autoroutier ayant fait 43 morts en août à Gênes.

« Nous avons eu cette scène dramatique sous nos yeux, et la représenter aurait été complètement inutile et douloureux », a-t-il déclaré, en expliquant que le pont s’ouvrirait donc simplement en s’éloignant. Alors que ce 7 septembre a longtemps été une soirée très exclusive, la Scala s’est ouvert ces dernières années sur l’extérieur. L’opéra est retransmis en direct par la Rai, la télévision publique italienne, et des chaînes et radios du monde entier.

Une trentaine de lieux de Milan, théâtres, aéroport, marché couvert, hôtels, prisons…  résonneront également des airs d’« Attila », avec des projections sur grand écran. « Milan en ce sens est unique », s’est félicité M. Chailly. Pour la suite de sa saison, la Scala présentera « La Traviata » de Verdi, « La Cenerentola » de Rossini ou encore « Gianni Schicci » de Puccini, dans une mise en scène de Woody Allen.

D.C avec AFP

 

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