L’ancien vice-président de la Fifa Reynald Temarii, un consultant et une avocate ont été placés sous le statut de témoin assisté dans l’enquête à Paris sur l’attribution du Mondial de foot au Qatar, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier, confirmant une information de L’Équipe.
Convoqué pour être mis en examen, l’ancien président tahitien de la Confédération océanienne de football (OFC) a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté en novembre 2021.
Le même statut, moins incriminant que la mise en examen, a été accordé en juillet à l’avocate de M. Temarii, Me Géraldine Lesieur, et au consultant Jean-Charles Brisard.
Dans ce volet de l’information judiciaire ouverte en 2019 au tribunal de Paris, le juge d’instruction s’intéresse aux rôles de M. Temarii, de son avocate et de M. Brisard les jours précédant la désignation du pays hôte.
Les États-Unis privés d’une voix
Suspendu un an par la Fédération internationale de football (Fifa) le 17 novembre 2010 pour infraction au code d’éthique après des articles du Sunday Times, Reynald Temarii ne pouvait plus siéger au comité exécutif le 2 décembre 2010 pour le vote.
L’OFC devait donc désigner un remplaçant qui aurait accordé sa voix à l’Australie, puis aux Etats-Unis à partir du deuxième tour de scrutin.
Or, M. Temarii a fait appel de sa suspension dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre alors qu’il avait préalablement annoncé accepter la sanction.
En faisant appel, selon les statuts de la Fifa, il privait l’OFC d’un représentant lors du vote et donc les Etats-Unis d’une voix. Le 2 décembre 2010, le Qatar l’a emporté devant les Etats-Unis, pourtant favoris.
Des frais de défense financés par un influent qatari
Les investigations ont révélé que les frais de défense de M. Temarii avaient été financés par l’influent qatari Mohamed Bin Hammam. Cette somme (300.000 euros) a été versée à la société de M. Brisard, JCB Consulting, via une convention « antidatée ». « Cet argent n’était en aucun cas lié à la Coupe du monde », a assuré M. Temarii lors de son audition, consultée par l’AFP.
M. Temarii avait chargé M. Brisard, via son avocate Me Lesieur, de gérer financièrement sa défense et de vérifier les conditions de rédaction des articles du Sunday Times. Il a décidé de faire appel, a affirmé M. Temarii, à la lecture d’une note de M. Brisard lui disant notamment que le parquet fédéral suisse envisageait des poursuites pour corruption en lien avec les articles du Sunday Times, ce qui était faux. Et que l’absence d’appel pouvait être interprétée comme un aveu de culpabilité. Son avocate et M. Brisard, anciens compagnons, ont rejeté toute volonté de manipulation.
Aucune mise en examen n’a été prononcée dans l’information judiciaire sur l’attribution du Mondial 2022, selon le parquet national financier.
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