Le travailliste Anthony Albanese, qui va devenir le nouveau Premier ministre de l’Australie, promet de grands changements après neuf ans de gouvernement conservateur, qu’il s’agisse d’une action renforcée en faveur du climat, de l’extension des droits des populations indigènes ou de la lutte contre la corruption.
Voici cinq questions clés qui ont permis à son Parti travailliste de convaincre les électeurs de rompre avec la coalition conservatrice et libérale du Premier ministre sortant Scott Morrison:
M. Albanese promet de « mettre fin aux guerres climatiques », en référence aux tensions entre l’exploitation minière et le climat dans une économie qui dépend des exportations massives de combustibles fossiles.
Il a promis de réduire les émissions de carbone de 43% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005 et de faire de son pays une « super-puissance » dans le domaine des énergies renouvelables.
L’Australie s’est pour l’instant engagée à réduire ses émissions de 28% au cours de cette même période, en comptant majoritairement sur des avancées technologiques, pour certaines encore inconnues.
Les travaillistes promettent d’offrir des aides à l’achat de voitures électriques, de soutenir des projets locaux d’énergie solaire et de batteries, et de renforcer un mécanisme incitant les pollueurs à réduire leurs émissions.
Il n’a cependant fait aucune promesse concernant les mines de charbon.
Un référendum sur la modification de la Constitution
Le nouveau gouvernement australien promet un référendum sur la modification de la Constitution afin d’étendre les droits des indigènes.
Les travaillistes s’engagent à mettre en œuvre les propositions formulées dans un document intitulé « Uluru Statement from the Heart », rédigé en 2017 par plus de 250 représentants indigènes.
Les militants indigènes veulent une « voix au Parlement » garantissant que les peuples des Premières Nations soient consultés sur les politiques qui les affectent.
« Nous serons encore plus forts, plus soudés et plus fiers si (…) nous reconnaissons que notre histoire n’a pas commencé en 1788. Ce sont 65.000 ans de la plus ancienne civilisation ininterrompue de la planète », a affirmé M. Albanese durant sa campagne.
Thank you Australia. pic.twitter.com/58ZHJCRIlO
— Anthony Albanese (@AlboMP) May 21, 2022
L’alliance avec les Etats-Unis
Pour M. Albanese, le « premier pilier » de la politique étrangère est l’alliance avec les Etats-Unis.
Il soutient l’alliance Aukus, conclue l’année dernière avec la Grande-Bretagne et les États-Unis pour équiper la marine australienne de sous-marins à propulsion nucléaire. Il a aussi annoncé sa participation, dès mardi, au sommet du Quad (Etats-Unis, Inde, Japon, Australie) prévu au Japon.
Le nouveau leader a également promis de renforcer les relations en Asie-Pacifique.
Face à la position « plus agressive » de la Chine dans la région, il affirme que le nouveau gouvernement continuera à « défendre les valeurs de l’Australie ».
M. Albanese a critiqué la façon dont le gouvernement précédent a géré les relations avec les îles Salomon voisines, qui ont récemment signé un accord de sécurité controversé avec la Chine, et estime qu’une politique environnementale plus ambitieuse améliorera les relations avec les nations insulaires du Pacifique, menacées par la montée des eaux.
Invité à décrire ce qu’il peut apporter de nouveau en tant que Premier ministre, M. Albanese a répondu : « L’intégrité et la capacité à prendre des responsabilités ».
Le leader travailliste a reproché à M. Morrison de ne pas assumer ses erreurs. Il a rappelé aux électeurs que le Premier ministre avait pris des vacances à Hawaï pendant les incendies catastrophiques de l’été austral 2019-2020, déclarant aux journalistes à son retour: « Je ne tiens pas de tuyau, mon pote. »
« Je ne prétends pas être parfait. Mais ce que je fais, c’est accepter mes responsabilités. Je m’engage et je ne manquerai pas à l’appel », a déclaré M. Albanese à la veille de son élection.
Une organisme fédéral de surveillance anti-corruption
M. Albanese a promis de mettre en place un organisme fédéral de surveillance anti-corruption « puissant, transparent et indépendant » d’ici la fin de l’année.
Chaque État australien dispose de son propre organisme de lutte contre la corruption, mais le Premier ministre sortant n’a pas tenu la promesse faite il y a trois ans d’en créer un pour les crimes fédéraux.
Les gouvernements australiens sont régulièrement accusés de dépenser de l’argent public à des fins électoralistes dans certaines circonscriptions très disputées.
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