Après des années à se battre pour que son fils autiste soit scolarisé en France, Virginie Germain a pris une grande décision : quitter l’Isère pour aller s’installer à 800 km de là, dans le Nord, tout près de la frontière avec la Belgique, où une école spécialisée accepte Kaïs, âgé de 7 ans.
« Je suis aujourd’hui obligée de prendre la décision de partir loin de notre famille, de nos amis, afin de donner à Kaïs la possibilité de recevoir un accompagnement adapté à ses troubles dans une école en Belgique », écrit la maman qui élève seule ses deux garçons, sur la page d’une cagnotte en ligne qui a pour but de l’aider à financer ce grand déménagement.
« À ce jour, l’avenir de Kaïs n’est malheureusement pas envisageable en France… », regrette celle qui ne peut pas travailler pour s’occuper à plein temps de son garçon aux besoins spéciaux.
La dure décision de quitter Chavanoz en Nord-Isère pour s’installer à Wattrelos près de Roubaix s’est imposée à Virginie, une décision prise également par les familles d’au moins 4 000 autistes français, d’après l’Association Autisme France, selon ce que rapporte France Bleu.
La maman raconte son histoire sur la page de sa cagnotte : Kaïs s’est développé normalement jusqu’à l’âge de 2 ans, avant de commencer à perdre la parole et à avoir des comportement inappropriés. Un an plus tard, le diagnostic est tombé : autisme régressif.
Son entrée à l’école finit par se faire en maternelle : « 3 ans de combat pour à peine 2 x 2h d’école en maternelle par semaine, sans matériel ni méthodes adaptés… », détaille Virginie. Puis, après trois ans à se battre pour obtenir quelques heures de scolarisation par semaine, Kaïs n’est plus scolarisé du tout depuis la rentrée 2019.
« Mon fils, je ferai tout pour lui mais j’ai fait le tour de ce qui existe ici », déplore Virginie, en entrevue avec France 3.
« En fonction des établissements, le délai d’attente peut aller jusqu’à sept ans. C’est plus de trois ans pour une place en IME, institut médico-éducatif », explique la mère de famille, qui n’en peut plus de ces démarches.
L’école qui a accepté Kaïs en Belgique (à Estaimpuis) en l’espace de quelques semaines est spécialisée dans l’autisme : des classes de huit ou neuf enfants, avec deux éducateurs et un enseignant, des locaux appropriés et sécurisants, des méthodes qui ont fait leurs preuves.
« Je ne serai pas éternelle. Il faut qu’il s’ouvre aux autres. À force d’être avec moi tout le temps, il ne prend plus les demandes d’autres personnes », explique la maman, déchirée de devoir s’éloigner de l’Isère où ses parents étaient là pour l’aider.
En prenant cette décision, l’Iséroise pense aussi à soulager le quotidien de son autre fils, Thimoté, qui à 6 ans « apprend à grandir auprès d’un grand frère ‘différent' ».
Même si elle doit s’endetter pour démarrer cette nouvelle vie, Virginie Germain espère aussi pouvoir travailler à nouveau.
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