Avion français ciblé par la Russie en Baltique : « Pas acceptable », affirme le ministre des Armées Sébastien Lecornu

Par Epoch Times avec AFP
17 janvier 2025 16:53 Mis à jour: 17 janvier 2025 18:39

La prise pour cible d’un avion de patrouille maritime français par un radar de l’armée russe alors qu’il survolait la mer Baltique constitue une mesure « d’intimidation » qui n’est « pas acceptable », a affirmé vendredi le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.

L’Atlantique-2 de la Marine nationale, qui effectuait un vol de surveillance dans le cadre de l’opération Baltic Sentry de l’Otan en réaction aux dégradations de câbles sous-marins, dont est soupçonnée la Russie, a été victime d’une « tentative de brouillage » ainsi que d’une « désignation par un radar de conduite de tir », selon une communication de l’armée française.

Il a été « la cible de mesures d’intimidation russes », estime sur X le ministre. « Il patrouillait en espace aérien international au-dessus de la mer Baltique, et a été illuminé par le radar de conduite de tir d’un système de défense sol-air S400. »

« Cette action agressive russe n’est pas acceptable », déclare-t-il. « Nos armées continueront d’agir pour défendre la liberté de navigation dans les espaces aériens et maritimes internationaux », ajoute-t-il.

Un incident « assez grave »

Ce type d’incident, « assez grave », est « assez répandu » et « dépasse largement les frontières de l’Europe », a estimé le général américain Christopher Cavoli, commandant des forces de l’Otan en Europe, lors d’un point presse jeudi à Bruxelles.

« Le fait d’ ‘illuminer’ par un radar notre avion évoluant dans les eaux internationales traduit une action agressive », a expliqué à l’AFP le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’état major des armées, l’illumination qualifiant en langage militaire le fait de cibler un objectif par radar. Une telle initiative « n’est pas exceptionnelle dans cette zone » et « signifie que la Russie ne reste pas passive », a-t-il traduit.

La Russie a ainsi « fait savoir, de manière contenue, son hostilité », mais « le comportement professionnel de l’équipage français a permis d’éviter toute escalade » tout en poursuivant sa mission, a encore déclaré le colonel Vernet. L’armée russe n’avait en outre que peu d’intérêt à exécuter sa menace car « une attaque sur un avion de l’Otan peut provoquer une brusque et grave escalade avec l’Otan », a-t-il encore jugé.

L’avion français Atlantic 2 avait décollé mercredi de Bretagne, avec un journaliste de l’AFP à son bord. Il a passé près de cinq heures au large de la Suède et des pays baltes, contrôlant environ 200 navires, essentiellement civils. Mais aucun bâtiment suspect n’a été repéré.

« Guerre hybride » orchestrés par la Russie

Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’alimentation électrique ont été endommagés ces derniers mois dans la mer Baltique. Dirigeants européens et experts soupçonnent des actes de « guerre hybride » orchestrés par la Russie.

Le 25 décembre, le câble électrique EstLink 2, reliant la Finlande à l’Estonie, et quatre autres câbles de télécommunications ont été endommagés, quelques semaines seulement après des dommages similaires sur deux câbles de télécommunications dans les eaux suédoises.

L’Eagle S, un pétrolier battant pavillon des îles Cook qui ferait partie de la « flotte fantôme » russe, est soupçonné du sabotage de ces câbles par la police finlandaise, qui a investi le navire puis l’a saisi pour les besoins de l’enquête.

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