Le bac 2023 se poursuit mercredi avec la philo, reléguée en bout de marathon de l’examen pour des centaines de milliers de lycéens en raison de la réforme du lycée. Une épreuve à laquelle les élèves vont se rendre « sans beaucoup de stress ».
Les lycéens de Terminale des voies générale et technologique (quelque 500.000) plancheront dès 8h00 sur un des trois sujets (deux dissertations et un commentaire de texte) prévus dans le cadre du bac nouvelle formule, décidée en 2019 par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation.
La philosophie porte un coefficient 4 pour les candidats au bac technologique et 8 pour les candidats au bac général (sur un total de 100).
Hausse de l’absentéisme
Le nouveau baccalauréat qui, pour la première fois depuis la réforme est entré pleinement en œuvre cette année, a démarré dès mars avec deux épreuves de spécialité – les deux matières majeures choisies par chaque lycéen en Terminale et qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats de cet examen de fin de scolarité. Elles ont ainsi pu être prises en compte dans la plateforme d’admission post-bac, Parcoursup.
Les notes de ces épreuves ont été annoncées en avril, incitant les élèves à calculer leur moyenne (presque) finale et donc à relâcher la pression. Nombreux sont les lycéens à avoir délaissé les salles de classe au printemps, faisant grincer quelques dents au sein de l’Éducation nationale.
La note du bac repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves dites terminales (le français écrit et oral, passé en classe de Première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, passés en Terminale).
« Les jeux sont faits »
Les lycéens connaissent aussi leur orientation post-bac, car Parcoursup délivre ses réponses aux vœux des futurs étudiants depuis le 1er juin. Mais le bac reste le sésame nécessaire pour pouvoir entamer des études supérieures. Emma, élève de Terminale dans un lycée de Marseille, est catégorique : d’après ses calculs, elle a, à ce stade, son bac en poche avec une moyenne de 10,3/20. « Je vais l’avoir, c’est certain, mais je travaille encore pour tenter de rattraper mes notes de spé(cialités) et améliorer ma moyenne générale ».
« Même s’il y a du stress, car la philosophie est une matière difficile à anticiper, il est tout de même sérieusement diminué cette année », indique la jeune fille de 18 ans. Pour Emmanuelle, 18 ans, en Terminale à Strasbourg, « les jeux sont faits ». « J’ai mon bac, donc pas d’angoisse particulière à déclarer ».
Ce « relâchement » montre que « le bac sous cette nouvelle forme n’a plus vraiment de sens », regrette Sophie Vénétitay, à la tête du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. « Certes, l’épreuve de philo permet de maintenir une épreuve nationale en juin, mais c’est une façade ».
Organisations syndicales et chefs d’établissements réclament « en urgence » des aménagements pour l’année prochaine, pour tenter notamment de remédier à un absentéisme contre lequel des opposants au bac nouvelle formule avaient en vain mis en garde.
« Des ajustements sont nécessaires »
Interrogé par l’AFP, Pierre Mathiot, directeur de l’IEP de Lille et co-président du comité de suivi de la réforme du bac, admet que « des ajustements sont nécessaires ». Fin juin, il remettra des propositions au ministre de l’Éducation Pap Ndiaye. Parmi elles, « un rééquilibrage des coefficients entre les épreuves de spécialité, et ceux de la philosophie et du grand oral ».
Après la philo, les lycéens de la voie générale et technologique passeront l’épreuve du grand oral, entre le 19 et le 30 juin. Les résultats du bac seront publiés le 4 juillet. Pour le bac pro, les quelque 180.000 élèves de Terminale démarrent, eux, mardi, les épreuves écrites générales : le français et l’histoire-géographie, suivies tout au long de la semaine d’autres matières telles que l’économie-droit.
Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80%. L’an dernier, 91% des candidats avaient décroché cet examen, passé pour la première fois en 1809… avec 31 bacheliers.
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