Un bras de fer est engagé entre les 23 joueuses de l’équipe nationale de foot espagnol et Luis Rubiales qui s’accroche à son poste de président de la Fédération espagnole de football (RFEF), alors qu’il est accusé d’avoir embrassé par surprise une des joueuses sur la bouche, provoquant des critiques de toutes parts.
Contre toute attente et malgré les pressions, le patron du foot espagnol avait refusé de démissionner de son poste vendredi devant l’assemblée générale extraordinaire de la RFEF réunie près de Madrid. En poste depuis 2018, l’ancien défenseur a contre-attaqué, affirmant que le baiser était « réciproque » et « consenti » et qu’il avait obtenu la permission de le faire, tout en fustigeant le « faux féminisme ».
L’internationale espagnole Jenni Hermoso a assuré vendredi soir s’être sentie « vulnérable et victime d’une agression » lorsqu’elle a été embrassée par Luis Rubiales dimanche lors de la finale du Mondial, après avoir affirmé que ce baiser « n’était pas consenti ». Quelques heures plus tôt, Hermoso avait assuré, dans un premier communiqué de son syndicat Futpro, qu’elle n’avait « à aucun moment consenti à ce baiser », démontant la défense de Luis Rubiales.
Sur son compte X (anciennement Twitter, l’attaquante a posté un long communiqué où elle affirme qu’elle et son entourage ont reçu des pressions de la fédération pour abonder dans le sens de son président. Elle insiste ne pas avoir consenti à ce baiser et dénonce la culture de manipulation qui émane de Luis Rubiales. Elle ajoute que ce type d’agissements fait partie d’une longue liste ayant eu lieu à plusieurs reprises.
La fédération a aussi répondu aux 23 joueuses de l’équipe nationale, qui ont annoncé vendredi qu’elles refusaient de jouer en sélection sous la direction actuelle de la fédération. Dans son communiqué, la RFEF rappelle que « la participation à la sélection est une obligation pour toutes les personnes (membres de la fédération) si elles sont appelées par elle ».
Suspension de 90 jours
De son côté la Fifa vient de suspendre provisoirement samedi le président de la fédération espagnole de football, Luis Rubiales, pour avoir embrassé de force la joueuse Jenni Hermoso après la finale du Mondial dimanche.
« Nous avons décidé aujourd’hui de suspendre provisoirement M. Luis Rubiales de toute activité liée au football au niveau national et international », a déclaré l’instance dirigeante du football mondial dans un communiqué, ajoutant que la suspension durerait au moins 90 jours, dans l’attente de l’avancée des procédures ouvertes contre l’Espagnol.
La fédération a indiqué qu’elle allait « engager des procédures judiciaires » pour défendre la version de son président qui a refusé de démissionner vendredi, et qui estime que ce geste était « consenti ». « La RFEF et le président (Luis Rubiales) vont prouver chaque mensonge publié par qui que ce soit au nom de la joueuse ou, si c’est le cas, par la joueuse elle-même », a indiqué l’instance dans un communiqué dans la nuit de vendredi à samedi, alors que Jenni Hermoso s’est dite « victime d’une agression » dans un communiqué.
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