Des pierres brisées, des caveaux éventrés. Une dizaine de tombes du cimetière israélite de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) ont été dégradées au cours du week-end dernier. La dirigeante de la communauté juive locale va porter plainte.
C’est en se rendant sur la tombe de ses grands-parents dimanche, en début d’après-midi, que Deborah Loupien-Suares, présidente de la communauté israélite de l’agglomération de Bayonne-Biarritz, a découvert les faits.
« Il y a des dégradations très importantes sur sept à dix tombes du cimetière, qui ont été « explosées » : pierres tombales brisées, caveaux éventrés et plaque commémorative en l’honneur d’une petite fille déportée brisée », a-t-elle détaillé, exprimant son « indignation et effroi ». Mme Loupien-Suares a indiqué qu’elle allait porter plainte mardi auprès du parquet de Bayonne.
« Il n’y a pas eu de tags ou d’inscriptions antisémites donc je ne veux pas enflammer le débat, je veux que l’enquête soit menée sereinement », a-t-elle souligné. Elle a toutefois pensé que le cimetière juif pourrait avoir été ciblé, car elle est « allée voir dans le cimetière catholique qui est situé juste en face et qui est plus facile d’accès, mais il n’y avait pas de dégradations similaires ».
Indignation et colère après la profanation du cimetière juif de Bayonne.
L’enquête sera menée sereinement et les responsables sanctionnés.
Confiance absolue dans les autorités publiques de mon pays
Soutien et présence du GRF @HaimKorsia à nos côtés dans cette pénible épreuve— Déborah Loupien-Suares (@LoupienSuares) January 7, 2020
Des actes inacceptables. Pensées pour les familles concernées et pour les juives et juifs de #Bayonne après la profanation du cimetière #juif. Ne laissons pas la haine se propager. Soyons collectivement vigilant.e.s. #VivreEnsemble. @LoupienSuares https://t.co/BwWdfU49aA
— Sophie Bussiere (@sophie_bussiere) January 7, 2020
Une première à Bayonne
Le parquet a indiqué qu’une enquête de police était en cours, confirmant n’avoir « pas été avisé de tags antisémites ou d’inscriptions ». Mme Loupien-Suares a précisé qu’elle s’était rendue au cimetière le vendredi 3 janvier, et qu’aucune dégradation n’était alors à déplorer. « Elles ont forcément eu lieu entre vendredi après-midi et dimanche », estime-t-elle. Le préfet des Pyrénées-Atlantiques Eric Spitz s’est dit lundi soir « profondément choqué par ces profanations ».
« Nous sommes très entourés par les autorités », a indiqué Mme Loupien-Suares. « Mais c’est vrai qu’on n’est pas préparé à ce genre de choses. C’est la première fois que cela arrive à Bayonne, où la communauté juive est parfaitement intégrée depuis des années ».
Atterré par l’ignoble profanation du #cimetièrejuif de #Bayonne, symbole de la présence ancienne et constante d’une communauté qui a donné à cette ville quelques uns de ses enfants les plus illustres.Toute ma solidarité avec la communauté juive bayonnaise. pic.twitter.com/e60zHUaAuf
— Max BRISSON (@max_brisson) January 6, 2020
« Un acte imbécile, inculte, qui traduit une certaine inconscience »
Le maire (UDI) de Bayonne Jean-René Etchegaray, qui s’est rendu sur place dimanche, a dit mardi sa « stupéfaction » et « grande peine ». Mais davantage qu’une « démarche idéologique », il veut « y voir un acte imbécile, inculte, qui traduit une certaine inconscience et auquel il ne faut peut-être pas donner plus de sens ».
Fin octobre, Bayonne avait été choquée par une attaque à la mosquée qui avait fait deux blessés, perpétrée par un sympathisant d’extrême droite, au discernement « partiellement altéré ». « Les événements se succèdent à quelques semaines d’intervalle, mais je ne veux pas y voir une tendance profonde de notre ville, qui a toujours été une ville de cohésion« , a commenté M. Etchegaray.
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