À Bordeaux, un ancien bateau de croisière a été transformé en hébergement d’urgence pour les personnes sans-abri. Ouvert depuis début décembre, il va fonctionner jusqu’à la fin du mois de mars 2024.
Alors que le froid s’installe par vagues sur l’Hexagone, les sans-abris sont les premières victimes. Raison pour laquelle le département de la Gironde – qui a vu son nombre de demandes de places en hébergement augmenter de 36% en six ans, selon des chiffres rapportés par Sud-Ouest – a décidé de mettre à la disposition des plus démunis le bateau de croisière MS Bordeaux. Le but est de leur offrir un endroit chaud où passer la nuit, et de quoi se restaurer.
« Une solution assez créative qui permet de répondre à des besoins grandissants »
Ce lieu d’hébergement pas comme les autres permet de loger 100 personnes chaque jour, et ce jusqu’à la fin du mois de mars prochain. Outre les couples, des personnes peuvent aussi être placées dans des chambres non mixtes. Chacun pourra bénéficier de ce logement durant une période de quinze jours renouvelables.
Cette solution originale d’hébergement a été trouvée grâce à l’association Diaconat de Bordeaux. Pour Karen Brillat, sa directrice, il s’agit d’une « solution assez créative qui permet de répondre à des besoins grandissants », relate France Bleu. Elle estime que cela offre aux SDF « un moment de répit, un moment de lâcher prise », ainsi que « des temps de convivialité, une mise à l’abri, avec de la chaleur et un repas ». En effet, les sans-abris pourront bénéficier d’un repas le soir et d’un petit déjeuner le matin.
Entre 35 et 38 euros par personne, pris en charge par l’État
Par contre, les bénéficiaires ne pourront pas rester sur place en journée, mais seulement de 16 h 30 à 8 heure du matin, comme c’est déjà le cas dans tous les hébergements d’urgence. La raison de cette limitation est le coût. « Il faut beaucoup plus de personnel pour pouvoir assurer la sécurité de 100 personnes. Si on devait être ouvert 24 heures sur 24, cela serait bien plus onéreux, il y aurait beaucoup plus de contraintes aussi », précise à Sud-Ouest Uriel Thollas, le directeur du pôle urgence du Diaconat de Bordeaux.
L’État a d’ailleurs alloué 608.000 euros à la ville de Bordeaux pour l’ouverture de ces 100 places supplémentaires. Le Figaro indique de son côté que, selon la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS), le coût d’accueil d’une personne par jour oscille entre 35 et 38 euros, sachant que ce montant est pris en charge par l’État.
Et pourquoi pas un hébergement pour jeunes et saisonniers durant l’été ?
Dans chaque cabine de ce bateau, qui appartient à la société Aquitaine croisières, se trouve une douche, des commodités et même une télévision, détaille le quotidien, précisant que les animaux ne sont pas autorisés. Une laverie et une salle commune sont également mises à disposition des personnes.
Le bateau, qui était utilisé lors de nombreuses croisières de cyclistes sur la Garonne et la Dordogne, était « chauffé et entretenu mais hors service », indiquent également nos confrères, précisant qu’il retrouve ainsi une utilité. D’ailleurs une fois la période hivernale passée, il pourrait bien poursuivre sa route vers Arcachon et être transformé durant l’été prochain en hébergement pour jeunes et saisonniers.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.
