Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition du Burkina Faso issu d’un coup d’État, a nommé de nouveaux responsables à la tête de l’armée pour mener la « guerre » aux groupes jihadistes et reconquérir leurs bastions.
Selon un décret présidentiel transmis vendredi soir à l’AFP, le capitaine Traoré a remplacé le chef d’état-major général des armées, le colonel-major David Kabré, en poste depuis février 2022, par le colonel-major Célestin Simporé.
Nouveau cap
Jusque-là chef d’état-major adjoint, Celestin Simporé avait présidé en octobre 2022 les assises nationales ayant désigné le capitaine Traoré comme président de transition, peu après son accession au pouvoir en septembre. Le capitaine Traoré a également nommé le colonel Théophile Nikiema au poste de chef d’état-major de l’armée de terre. Aucune explication n’a été donnée à ces changements qui interviennent alors que le Burkina est confronté à une multiplication d’attaques meurtrières attribuées aux jihadistes.
« Ce sont meneurs d’hommes, chargés de conduire et coordonner les offensives au front dans la guerre pour la reconquête du territoire, voulue par le chef de l’État », a expliqué à l’AFP une source sécuritaire de haut rang, y voyant le « passage à un nouveau cap, celui de l’offensive et la traque des terroristes ».
Spirale de violence
Depuis une récente acquisition de moyens de combats aériens, l’armée diffuse régulièrement des vidéos de frappes sur des colonnes ou des regroupements de jihadistes présumés, assurant que la reconquête et la sécurisation de l’ensemble du territoire est en cours.
Dans la foulée du Mali et du Niger voisins, le Burkina Faso a été pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation terroriste État islamique (EI), qui ont fait plus de 10.000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelques deux millions de déplacés internes.
Face à la recrudescence de cette violence, le capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir par un putsch le 30 septembre 2022 – le deuxième en un an –, avait fait part en février de sa « détermination intacte » à combattre les jihadistes, qui contrôlent environ 40% du pays.
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