Une opération de police a été lancée vendredi 11 février afin d’expulser des militants anti-frontières qui occupent depuis une semaine un immeuble non loin du centre de Calais, pour réclamer un meilleur traitement des migrants et la « liberté de circulation », a constaté un journaliste de l’AFP.
Plus d’une dizaine de policiers ont été déposés lors de survols d’un hélicoptère de la gendarmerie sur le toit de l’immeuble, vide en attente de démolition, et ont commencé à pénétrer dans le bâtiment, d’où des tirs de grenade assourdissante ont été entendus.
La préfecture du Pas-de-Calais a confirmé à l’AFP qu’une opération policière était en cours après une décision de justice ordonnant l’évacuation, sans plus de détails.
Les manifestants activistes s’opposent à la décision de justice
Selon une source policière, le Raid a été mobilisé pour cette intervention.
Une quarantaine de manifestants ont tenté de se regrouper au bas de l’immeuble mais ont été dispersés par un cordon policier qui a tiré des gaz lacrymogènes.
Les militants s’étaient installés depuis le 3 février dans cet ancien immeuble de logement social, de dix étages, dont la destruction est prévue dans une opération de rénovation urbaine.
« Nous exigeons l’arrêt de toutes les expulsions » des camps migratoires à Calais, et « la fin du harcèlement » des exilés, avait indiqué mercredi 9 février une des militantes, se présentant sous le nom d’Anna.
Les centaines de candidats à l’exil vers le Royaume-Uni en transit à Calais sont régulièrement délogés de leurs campements de fortune par la police, les autorités souhaitant éviter toute pérennisation de leur installation.
Un immeuble vétuste et dangereux
Le bailleur social Terre d’Opale Habitat avait demandé en référé au tribunal de Boulogne-sur-Mer, que l’évacuation de l’immeuble soit ordonnée, selon un communiqué de la préfecture mercredi.
Dans l’attente de cette décision, des forces de l’ordre sont restées stationnées depuis mardi pour « interdire l’accès de cet immeuble vétuste et particulièrement dangereux », selon la préfecture qui a précisé que les squatteurs « se réclament du monde associatif, notamment de la mouvance no-border ».
Selon une militante à l’intérieur de l’immeuble, jointe par téléphone jeudi et qui ne s’est identifiée que comme « Mme Rain », l’électricité a été coupée depuis mardi 8 février, tandis que la police empêchait les livraisons d’eau et nourriture aux occupants.
Cette activiste n’a pas voulu préciser le nombre ni la nationalité des occupants.
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