Penélope Cruz en star de la montée des marches, avant le coup d’envoi donné par Martin Scorsese et la présidente du jury Cate Blanchett, féministe engagée : le Festival de Cannes a déroulé mardi soir le tapis rouge aux femmes pour sa première édition après le scandale Weinstein.
« Nous partageons une passion pour le cinéma, nous sommes tous ici pour célébrer le 7e art », a déclaré le réalisateur de « Taxi Driver », avant de demander à Cate Blanchett, vêtue d’une robe noire, de le rejoindre sur scène pour ouvrir officiellement les douze jours de festivités.
« Mesdames, mesdames, mesdames, messieurs… », a salué l’actrice australienne, en clin d’oeil à cette journée très féminine, qui a vu Cannes reprendre ses habits de lumière, avec photographes et badauds massés devant le Palais des festivals pour ne pas rater le couple glamour Penélope Cruz-Javier Bardem… Mais sans selfies, interdits cette année sur le tapis rouge.
Quelques heures plus tôt, Cate Blanchett avait souhaité « un changement profond » des mentalités, lors de la conférence de presse du jury, aux côtés notamment de l’actrice française Léa Seydoux, la comédienne américaine Kristen Stewart, sa compatriote la réalisatrice Ava DuVernay, ainsi que les réalisateurs Robert Guédiguian et Denis Villeneuve.
« Est-ce que j’aimerais voir plus de femmes en compétition ? Tout à fait. Est-ce que cela va arriver prochainement ? Je l’espère », a affirmé la star australienne, figure de la lutte contre le harcèlement sexuel à travers la Fondation Time’s Up.
Chose rare, le jury cannois est majoritairement féminin pour cette édition dont le producteur américain Harvey Weinstein, un grand habitué de la Croisette aujourd’hui accusé de harcèlement sexuel, sera l’un des grands absents. Même s’il sera évidemment dans tous les esprits.
Après la cérémonie d’ouverture, présentée par l’acteur et réalisateur français Edouard Baer, la soirée s’est poursuivie avec la projection d’« Everybody Knows » de l’Iranien Asghar Farhadi avec Penélope Cruz et Javier Bardem, premier film en lice pour la Palme d’or qui sera décernée le 19 mai. Ce film du réalisateur d’« Une Séparation », habitué de la Croisette, réunit les deux vedettes espagnoles dans un drame familial aux allures de thriller.
Parmi les 21 longs métrages en lice pour la Palme d’or figureront notamment le dernier opus de la légende Jean-Luc Godard, celui de l’Américain Spike Lee, de retour 27 ans après « Jungle Fever », mais aussi ceux du Russe Kirill Serebrennikov et de l’Iranien Jafar Panahi, cinéastes sous surveillance dans leur pays, qui ne pourront pas venir sur la Croisette.
HS avec AFP
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