Le Parti communiste chinois (PCC) déteste la libre circulation de l’information et la libre expression des idées. Les dirigeants de la Chine savent que leur existence dépend de leur capacité à étouffer l’individualisme, l’expression politique et les droits de l’homme – toutes les idées et tous les droits pour la préservation desquels se battent actuellement les Hongkongais.
On sait qu’il est impossible pour le régime du PCC – ou tout autre régime totalitaire – d’exister dans un environnement ouvert.
Les résultats de la politique orwellienne de l’État-Parti chinois sont aussi tragiques que prévisibles. Selon le rapport de 2019 des Reporters sans frontières intitulé China’s Pursuit of a New World Media Order, la Chine est l’un des États les moins libres de la planète, se classant au 176e rang sur 180 pays.
Toutefois, la censure du régime chinois ne se limite pas à ce que la plupart des gens connaissent.
« Souveraineté d’Internet » : c’est seulement le premier pas
La « Grande muraille pare-feu d’Internet » permet au PCC de contrôler presque toutes les informations en Chine par le biais de son propre Internet, ses moteurs de recherche, ses applications de chat et par d’autres médias sociaux. Les Chinois sont privés d’accès par l’Internet au monde extérieur. Tout ce que la grande majorité des Chinois apprennent de l’Internet, des journaux, de la télévision et de la radio, c’est ce que le PCC leur permet de voir, de lire ou d’entendre.
En outre, avec ses lois très envahissantes de décryptage des données, ses algorithmes appuyés par l’intelligence artificielle (IA) et ses milliers d’équipes de surveillance du contenu, le PCC contrôle et examine également la grande majorité des données qui entre dans le pays en provenance des hommes d’affaires étrangers, d’universitaires et d’autres sources. C’est ce qui est appelé la « souveraineté d’Internet » par le régime chinois pour qui cette « souveraineté » est aussi importante que la souveraineté territoriale.
Il y a de bonnes raisons. Le contrôle dictatorial de la population signifie contrôler et façonner la perception des gens et, naturellement, leurs pensées. Pour que cela soit efficace, il faut qu’il n’y ait qu’une seule source d’information. C’est l’État chinois, c’est-à-dire le PCC. Il n’est pas surprenant que la Chine bat tous les records en ce qui concerne l’emprisonnement des journalistes et des internautes.
Cependant, cette situation s’aggrave.
Le « Grand canon » chinois tue les sites web étrangers
Le PCC ne se contente pas de travailler très dur pour bloquer l’accès de ses citoyens aux informations qui ne l’arrangent pas, mais il s’efforce également d’empêcher le reste du monde à avoir accès à ces informations. Le « Grand canon » chinois est un code de programmation permettant au régime d’exercer un contrôle potentiel sur les sites web étrangers et même de limiter l’accès de leurs utilisateurs aux données. Le « Grand canon » a été utilisé pour la première fois en 2015. Actuellement, il donne au PCC la possibilité de cibler et d’exploiter tout ordinateur étranger qui communique avec tout site web basé en Chine.
Ce « Grand canon » cible les millions de connexions Internet en Chine qui visitent des sites non sécurisés. Le régime chinois télécharge un JavaScript malveillant qui lui permet de contrôler le trafic vers ces sites. Par la suite, le régime peut submerger ces sites au point qu’ils soient fermés ou lancer des cyberattaques contre ceux qu’il considère comme « offensants » ou d’opposition. Cela a été le cas de la plateforme d’hébergement de logiciels Github en 2015 ou à Hong Kong en juin 2019. De plus, la Chine crée régulièrement des logiciels malveillants visant à espionner et à discréditer les groupes d’opposition au-delà de ses frontières.
Les énormes dépenses chinoises pour la propagande à travers le monde
En plus de fermer les sites « offensants » ou « menaçants », le régime chinois entreprend un grand effort pour accroître la présence de ses médias dans le monde entier. Dépensant 1,3 milliard de dollars par an pour diffuser les programmes de télévision et de radio gérés par l’État chinois, le PCC veut propager dans le monde sa vision des événements et réécrire l’histoire selon la version approuvée par le Parti. L’expansion des médias d’État chinois est bien impressionnante : aujourd’hui, le China Global Television Network est regardé dans 165 pays et la China Radio International est écoutée dans 65 langues.
C’est un effort audacieux et puissant visant à détourner une grande partie des pensées dans le monde entier. Les détourner des idées occidentales au profit du capitalisme d’État oppressif et visiblement prospère de la Chine – cela s’harmonise bien avec les instituts Confucius que le régime installe dans les universités des États-Unis, du Canada, d’Europe et ailleurs. Ces instituts sont un autre outil de propagande du PCC dont le but est de façonner les opinions des jeunes sur la Chine ainsi que de saper les justes demandes des manifestants de Hong Kong et les concepts fondamentaux de la civilisation occidentale.
Les efforts de l’État-Parti chinois visant à étendre sa présence dans le monde constituent une menace directe pour les démocraties ouvertes et libérales de l’Occident :
« Ce qui est en jeu ne concerne pas seulement les autorités chinoises qui essaient de diffuser leur propre propagande… ce qui est en jeu, c’est le journalisme tel que nous le connaissons », a expliqué à TIME Magazine Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières.
Il bien est décevant, et même surprenant, de voir combien de pays autoritaires comme la Russie, l’Iran, le Pakistan et autres se précipitent pour censurer l’accès à Internet et limiter les libertés de leurs propres citoyens. Sans aucun doute, la Chine ouvre la voie aux dictateurs de toutes sortes qui s’accrochent à leur pouvoir illégitime à travers le monde.
Encore plus décevante et dangereuse est la façon dont le régime chinois influence les médias de masse et les entreprises de divertissement. Ceci dans le cadre de ses efforts très prolifiques qui visent à mettre fin aux critiques envers l’État-Parti chinois et à remodeler l’opinion publique dans le monde entier. Il semble que les entreprises des pays occidentaux aient pris la décision de s’incliner devant Pékin – comme si c’était une simple décision faisant partie d’autres décisions commerciales. Les géants du web et de la technologie tels que Facebook, Apple et d’autres se plient volontiers aux exigences de censure de Pékin en échange de l’accès au marché chinois de 1,3 milliard de personnes.
De plus, les compagnies aériennes et les éditeurs réécrivent leurs cartes afin de ne pas offenser la Chine. Apparemment, après tout, Taïwan, par exemple, n’est pas un vrai pays.
Pékin présente sa main au monde, c’est une main bien sale et couverte de sang. C’est aussi une menace beaucoup plus insidieuse pour la civilisation occidentale que tout système d’armes que Pékin pourrait déployer. La Chine est en train de refaire une grande partie du monde à sa propre image, et ce, beaucoup plus que ce que la plupart des gens ne le pensent.
Les habitants de Hong Kong sont bien conscients du danger que représente une telle transformation – c’est pourquoi ils sont prêts à prendre le risque de tenir tête aux dirigeants du PCC. Ils savent bien que leur avenir sous la botte de Pékin sera lugubre.
Les entreprises occidentales devraient en tenir compte.
James Gorrie est un écrivain basé dans le sud de la Californie. Il est l’auteur du livre The China Crisis.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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