Trois réacteurs sur six de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), la plus grande d’Europe de l’Ouest, sont concernés par la grève pour les salaires, reconduite lundi, qui touche cette centrale comme dix autres en France, a-t-on appris auprès des syndicats.
Lors d’une assemblée générale lundi, les salariés ont voté pour une poursuite du mouvement, dont l’objectif est d’obtenir une augmentation des salaires de 5%, a expliqué à l’AFP le secrétaire du CSE Franck Redondo (FO).
Trois réacteurs sur les six que compte la centrale du Nord sont touchés : le 1 en raison d’une forte baisse de charge, le 4 par un maintien de la production alors qu’il aurait du passer en maintenance, et le 3 par une grève de la maintenance, a détaillé le syndicaliste. « La tranche 4 devait être recouplée au réseau entre Noël et le Nouvel An, et elle le sera en 2023 », a souligné M. Redondo.
« Depuis jeudi 6H00, on a repris notre outil de travail en main, avec la baisse de production du réacteur 1 qui ne produit plus que 300 MW au lieu de 900 » et la tranche 4 « qui est depuis vendredi 21h aux mains des grévistes et produit 900 MW au lieu de 0 », résume pour sa part le secrétaire de la CGT, Nicolas Dessertene.
Des entreprises prestataires, gérant la maintenance ou la surveillance du site, sont également en grève et doivent participer mardi à un piquet de grève commun à l’occasion de la journée interprofessionnelle de mobilisation pour les salaires, indiquent les deux syndicalistes.
« Une semaine charnière »
Sur l’ensemble du parc français, « treize réacteurs sont aux mains des grévistes, répartis sur dix sites », calcule M. Dessertene. Selon EDF, outre Gravelines, les centrales de Paluel, Saint-Alban, Le Bugey, Tricastin, Cruas, Saint-Laurent, Dampierre, Cattenom et Belleville sont touchées par la grève.
L’intersyndicale d’une onzième centrale, celle de Chooz (Ardennes), dont les deux réacteurs sont à l’arrêt pour corrosion, a en outre voté lundi une grève à partir de 21H00, selon le délégué syndical CGT local Laurent Mervaille.
À l’approche de l’hiver, la France est fragilisée par une production électrique nucléaire au plus bas, en raison de travaux ou de problèmes de corrosion.
L’objectif d’EDF est d’avoir le maximum d’unités en production en janvier-février, au moment où les températures sont susceptibles d’être particulièrement froides. À Gravelines, « il est encore trop tôt pour dire si ce mouvement aura un impact » sur ce calendrier, a indiqué la direction de la centrale à l’AFP, évoquant « une semaine charnière », avec des négociations nationales mercredi.
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