Plus de 14 millions de tonnes de céréales ont pu être exportées jusqu’à présent depuis les ports ukrainiens grâce à l’Initiative de la mer Noire, a indiqué jeudi 15 décembre une haute responsable de l’ONU en charge des discussions.
Lors d’une conférence de presse à Genève, la secrétaire générale de la Cnuced, Rebeca Grynspan, a souligné l’impact de cet accord entre l’Ukraine et la Russie qui a permis de réduire depuis sept mois consécutifs les prix mondiaux des produits alimentaires.
« Nous avons dépassé les 14 millions de tonnes (…) qui ont été distribuées grâce à l’Initiative de mer Noire en faveur des céréales », a-t-elle dit, soulignant qu’il s’agissait de volumes « très importants pour le marché ».
L’accord dit de la mer Noire, signé le 22 juillet pour 120 jours par l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre, et a été reconduit pour quatre mois.
Des céréales bénéficiant aux pays en développement
Mme Grynspan a balayé les accusations de ceux qui affirment que les exportations de céréales depuis l’Ukraine finissent dans les pays riches, et non dans les pays en développement. Mme Grynspan a expliqué qu’il fallait tout d’abord différencier les exportations de céréales pour le bétail de celles destinées à la consommation par les populations.
« Soyons clairs, les aliments pour animaux ne sont jamais allés en majorité dans les pays en développement, il s’agit plutôt d’une importation des pays développés », a-t-elle indiqué.
En revanche, « les pays en développement ont largement bénéficié de l’Initiative sur les céréales de la mer Noire » en ce qui concerne les denrées alimentaires destinées à la consommation par les populations, a-t-elle soutenu. Ainsi, deux tiers des exportations de blé sont destinées aux pays en développement, a-t-elle donné en guise d’exemple.
Moins d’exportations qu’en 2021
Mais l’ancienne vice-présidente du Costa Rica a reconnu que les volumes de céréales exportées restaient encore inférieurs au niveau de 2021. « Il y a encore du chemin à parcourir », a-t-elle dit.
Comme à d’autres occasions, elle a également dit craindre une pénurie d’engrais l’an prochain. Or le temps presse, car la saison des semailles n’est pas extensible. « C’est pour cela que nous faisons tant d’efforts pour pouvoir résoudre ce problème le plus rapidement possible », a-t-elle dit.
La Russie dénonce la non application d’un deuxième accord signé également le 22 juillet avec l’ONU pour permettre ses propres exportations de céréales et d’engrais. Moscou se plaint de ne pas pouvoir vendre sa production et ses engrais en raison des sanctions occidentales touchant notamment les secteurs financiers et logistiques.
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