Les propriétaires d’Ounka, une jeune femelle berger allemand croisée chien-loup tchécoslovaque, ont retrouvé son corps criblé de plombs le 21 décembre dernier sur leur propriété à Geay (Charente-Maritime). La veille, jour où l’animal s’est enfui de son enclos, avait eu lieu une battue de chasse.
Christophe et Carole-Anne Cannaud ont adopté Ounka il y a deux ans. Elle vivait avec eux, leurs enfants, leurs deux autres chiens et leurs chevaux sur leur propriété de cinq hectares.
Dimanche 20 décembre, une battue de chasse a eu lieu près de leur domicile. Ounka s’est enfuie lorsqu’elle a entendu les chiens de chasse aboyer. Pendant qu’ils la cherchaient, les propriétaires de la chienne de trois ans ont entendu des coups de feu. Mais ce n’est que le lendemain qu’ils ont retrouvé le corps de la jeune femelle.
« Je l’ai cherchée partout et à des kilomètres de là, sous la pluie, pendant des heures », explique Christophe Cannaud à France 3. C’est finalement à seulement 150 mètres de la maison que son corps gisait. « On l’a retrouvée sous la cabane où les enfants jouent d’habitude. Nous sommes extrêmement choqués, tristes, et en colère. »
« Elle avait un impact énorme sur le flanc gauche, entre deux et trois centimètres de large », détaille le maître d’Ounka à la fondation 30 Millions d’amis, qui a décidé de se constituer partie civile lorsque les propriétaires de la chienne ont déposé plainte pour acte de cruauté.
L’autopsie de la chienne révèle qu’elle a reçu une centaine de plombs tirés à bout portant. « La très grande quantité de plombs présents suggère un tir très proche de l’animal », précise la vétérinaire.
Du côté de l’association communale de chasse de Geay, son président Dominique Rocher a déclaré à France Bleu : « Rien ne dit que c’est un chasseur qui tenait le fusil. »
Même si Ounka portait un médaillon, Christophe croit qu’il s’agit d’« une erreur de la part d’un chasseur, qui pensait peut-être tirer sur un loup ou sur un renard » et regrette surtout que l’auteur de cette erreur ne soit pas venu s’expliquer. Toutefois, même si Ounka a été prise pour un loup, il en demeure interdit en France d’abattre ces animaux protégés.
« Les gens qui ont fait ça n’ont pas eu le cran de venir nous le dire. Et le syndicat de chasseurs local nous a répondu qu’il ne pouvait rien faire pour nous », indique le père de famille.
« C’est le point de départ d’un plus grand combat contre ces gens qui continuent à chasser trop près des habitations et à menacer les gens chez eux. Nous ne sommes plus en sécurité chez nous et même sur les chemins le dimanche », assure Christophe Cannaud. « Ça doit cesser. »
De son côté, la fondation 30 Millions d’amis réclame depuis des années l’interdiction de la chasse le dimanche, ce qui, d’après ses calculs, réduirait de beaucoup le nombre d’accidents de chasse.
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