La Commission européenne a suspendu ses efforts visant à ratifier l’accord controversé sur les investissements avec la Chine – ceci à la suite de l’échange de sanctions liées aux violations des droits de l’homme dans la région du Xinjiang, a déclaré, le 4 mai, le principal responsable du commerce de l’UE.
« Nous avons pour le moment… suspendu certains efforts de sensibilisation politique du côté de la Commission », a annoncé à l’AFP Valdis Dombrovskis, commissaire chargé du commerce de la Commission européenne.
Cet accord, communément appelé « accord global sur l’investissement » (CAI) entre l’UE et la Chine, a fait l’objet d’un accord de principe en décembre 2020, après sept ans de négociations dont le dernier coup de pouce a été donné par la chancelière allemande Angela Merkel.
Pour être adopté, le CAI doit être approuvé par le Parlement et le Conseil européens, où il se heurte à une opposition massive.
« Il est clair que dans la situation actuelle, avec les sanctions de l’UE contre la Chine et les contre-sanctions chinoises, y compris contre des membres du Parlement européen, l’environnement n’est pas propice à la ratification de l’accord », a précisé M. Dombrovskis.
Le 28 avril, plus de 30 membres du Parlement européen ont averti que l’accord devrait être « gelé » jusqu’à ce que les sanctions soient levées.
En mars, le régime chinois a imposé des sanctions à dix citoyens de l’UE, dont cinq députés européens, en invoquant une « ingérence flagrante » dans ses affaires intérieures et une « violation flagrante du droit international ».
Cette mesure a été prise en représailles aux premières sanctions imposées par l’UE à la Chine depuis plus de 30 ans pour des violations des droits de l’homme envers la minorité musulmane ouïghoure – notamment contre quatre fonctionnaires chinois et une entité de la province du Xinjiang. Plus d’un million d’Ouïghours sont détenus dans des camps de concentration, définis par le régime communiste comme des « écoles de formation professionnelle ».
Le South China Morning Post a rapporté que le porte-parole de l’UE avait déclaré dans un communiqué que les sanctions de Pékin visant les membres du Parlement européen étaient « inacceptables et regrettables ».
« L’accord doit maintenant être révisé juridiquement et traduit avant d’être présenté pour adoption et ratification. Toutefois, le processus de ratification ne peut être séparé de la dynamique évolutive des relations plus larges entre l’UE et la Chine », souligne le communiqué.
L’eurodéputée française Nathalie Loiseau a estimé que la Commission a été bien réaliste.
« La Commission prend acte de la réalité : le Parlement européen n’est pas prêt à ratifier un accord avec la Chine dont le texte est perfectible et dans un contexte clairement négatif », a-t-elle écrit sur Twitter.
L’eurodéputé belge Guy Verhofstadt a tweeté : « Exactement ! Nous avons besoin d’une relation équilibrée et d’un modus vivendi avec la Chine. Les accords naïfs comme le CAI n’en font pas partie. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.