La femme de l’avocat chinois Wang Quanzhang, poursuivi pour « subversion », a été empêchée vendredi manu militari d’approcher d’un tribunal où elle comptait protester contre la détention de son mari, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Plus d’une cinquantaine de gardiens, épaulés par des policiers en civil, ont bloqué Mme Li Wenzu alors qu’elle tentait de pénétrer à l’intérieur de la Haute cour populaire du quartier de Hongsecun à Pékin, dont dépend son domicile. La sécurité a repoussé sans ménagement les médias étrangers qui tentaient d’entendre Mme Li, deux jours après le procès à huis clos engagé en dehors de Pékin contre Wang Quanzhang, un avocat spécialisé dans la défense des droits fondamentaux arrêté en juillet 2015.
Le verdict a été mis en délibéré à une date non précisée. Le tribunal a justifié le huis clos en affirmant que le dossier de l’avocat impliquait des « secrets d’État ». Mme Li, qui s’est rasé la tête courant décembre pour protester contre la détention de son mari, avait été empêchée de quitter son domicile de Pékin lundi pour se rendre au procès organisé le lendemain à Tianjin, à une centaine de kilomètres de la capitale.
« L’ensemble de cette procédure est sérieusement entaché d’illégalité », a déclaré Mme Li à la presse à l’écart du tribunal, rappelant que son mari était détenu depuis trois ans et demi sans contact avec l’extérieur et n’avait pas pu choisir un avocat. Le cas de Me Wang a suscité l’inquiétude de plusieurs pays, notamment l’Allemagne dont la chancelière, Angela Merkel, a rencontré Mme Li au printemps dernier lors d’une visite à Pékin.
Dans un communiqué, la représentante du gouvernement allemand pour les droits de l’homme, Bärbel Kofler, s’est dite « très préoccupée » par le déroulement du procès de l’avocat et a appelé Pékin à « mettre en oeuvre son objectif affiché de renforcer l’État de droit ». Plusieurs diplomates étrangers, notamment un allemand, ont été empêchés d’assister au procès de l’avocat.
D.C avec AFP
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