Et voilà, juste comme ça, les mesures draconiennes contre le Covid-19 ont disparu en Chine. Pour autant que l’on puisse en juger, tout a pris fin, sans explication et, bien sûr, sans excuses. Depuis près de 3 ans, la Chine a été confrontée à des confinements et des exigences de tests draconiens, ainsi qu’à des quarantaines extrêmes – le tout basé sur le mythe qu’un virus respiratoire pathogène peut être contrôlé par un gouvernement tout-puissant.
À bien des égards, le dirigeant chinois Xi Jinping a considéré l’utilisation de tous ces moyens comme son plus grand triomphe. Il a puni les membres du Parti communiste chinois (PCC) qui ont montré des doutes. Il a incité de nombreux fonctionnaires locaux à mentir au sujet du nombre de cas et de décès. Il s’est vanté en public et en privé de sa glorieuse réussite. Tout cela à l’exception d’une chose : ça n’a pas vraiment fonctionné.
D’après ce que l’on voit, Xi Jinping a mis fin à cette politique parce qu’elle était devenue trop coûteuse. Les gouvernements locaux manquaient d’argent pour les tests massifs et fréquents. En même temps, les citoyens chinois devenaient très agités, allant même jusqu’à protester dans les rues – un comportement très risqué en Chine, bien au-delà de tout ce que les Occidentaux peuvent imaginer.
Il est également possible que Xi Jinping se sente politiquement suffisamment en sécurité pour agir ainsi aujourd’hui, alors qu’il ne l’était pas il y a six mois. En outre, même s’il ne peut prétendre avoir arrêté le Covid, il peut au moins s’attribuer le mérite d’avoir trollé la Terre entière en l’amenant à détruire sa propre économie. Même si le PIB de la Chine a pris un coup important, Xi Jinping a inspiré la plupart des gouvernements, surtout dans les pays occidentaux, à saper les droits de l’homme, à violer la vie privée, à se livrer à une censure massive et à démoraliser leurs citoyens.
Le trolling a commencé en janvier 2020 avec une série de fausses vidéos qui donnaient une impression complètement erronée de la mortalité de la maladie. Des bots spammaient le monde avec des vidéos de personnes tombant mortes dans les rues, d’hôpitaux débordés et de terreur dans la population. L’Occident crédule a cru à tout cela et a commencé à se préparer à l’attaque au cas où le virus arriverait jusqu’à chez nous, ce qu’il a fait.
Puis le PCC a confiné Wuhan pendant quelques semaines et a prétendu qu’il avait fait disparaître le virus comme par magie. Il a invité une délégation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s’est rendue à Wuhan et dans d’autres villes chinoises à la mi-février dans le cadre de mission commune OMS-Chine. Parmi eux se trouvaient des représentants de l’Amérique et de l’Europe. Ils ont publié un rapport dégoûtant qui disait :
« La protection exceptionnelle de la Chine et son adhésion à ces mesures de confinement n’ont été possibles que grâce à l’engagement résolu du peuple chinois en faveur d’une action collective face à cette menace commune (…) le peuple chinois a réagi à cette épidémie avec courage et conviction. Ils ont accepté et respecté les mesures de confinement les plus sévères, qu’il s’agisse de la suspension des rassemblements publics, des instructions de rester chez soi pendant un mois ou des interdictions de voyager. »
Ces propos ne sont rien de moins qu’une trahison. Et de nombreux pays occidentaux les ont approuvés, comme si le Parti communiste menteur en savait plus sur l’atténuation d’un agent pathogène respiratoire – ayant des symptômes relativement bénins pour la majorité de la population – que des scientifiques qualifiés aux États-Unis et en Europe qui avaient réellement étudié la question. Ce rapport faisait écho aux paroles antérieures de Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, qui avait annoncé au monde entier que la Chine « établissait une nouvelle norme ».
En l’espace de quelques semaines, de nombreux pays ont adopté les tactiques destructives que la Chine elle-même a désormais abandonnées. Et qu’est-ce que les responsables de ces tactiques ont à dire aujourd’hui ? Ils essaient de faire comme si rien ne s’était passé, alors même que l’ordre social entier de leurs pays a été traumatisé au-delà de tout ce qui était imaginable auparavant.
Et qu’en est-il de la Chine aujourd’hui ? L’ensemble de la population a un énorme manque d’immunité, ce qui signifie une maladie de masse pendant la majeure partie de l’année. Vous pourriez dire : c’était quand même intelligent, car maintenant le variant du virus qui se propage dans le monde est relativement plus léger. Il faut que les choses soient claires : ce qui est un variant bénin et ce qui est un variant grave dépend largement de l’immunité préexistante et acquise. Un agent pathogène dont vous et moi pourrions nous débarrasser en un jour ou deux pourrait tuer un Chinois qui a été strictement confiné pour un bon moment ou un membre d’une tribu de la forêt amazonienne qui n’a pas non plus été exposé à cet agent pathogène auparavant.
Ainsi, après avoir essayé pendant plus de deux ans de supprimer le virus, la Chine va devoir faire face à des difficultés considérables au cours de l’année à venir. Bien sûr, dans le cadre du système politique chinois, personne ne paiera le prix de cette catastrophe économique et de santé publique. Xi Jinping et le PCC continueront à régner et à prétendre qu’ils ont tout fait correctement.
On pourrait penser que cette situation équivaudrait à une humiliation complète pour de nombreux responsables, organisations et gouvernements qui ont été impliqués dans ce fiasco et qui ont suivi les méthodes ridicules et maléfiques du PCC. Cependant, nous ne le voyons pas, et c’est tout simplement du fait que l’ensemble des médias occidentaux ont joué le même jeu et ont dénoncé toute personne qui résistait à ces absurdités.
Et ce n’est pas tout : Xi Jinping et le PCC ont réussi à introduire en Occident des pratiques que nous ne connaissions pas auparavant. Il y a seulement trois ans, une personne portant un masque aurait été considérée comme représentant un danger public et, probablement, comme un brigand. Personne n’en portait jamais, sauf peut-être les fous ou les chirurgiens se tenant au-dessus de corps ouverts, ou encore les mineurs voulant filtrer l’air. Les gens ordinaires ne porteraient jamais un masque dans le cours normal de leur vie et, comme vous voyez, l’humanité a survécu.
Toutefois, aujourd’hui, nous croisons toujours des personnes portant un masque malgré l’absence de toute preuve qu’il parvient à empêcher la propagation d’un agent pathogène respiratoire. Sans vouloir être trop précis, les trous dans le masque sont bien plus larges que le virus lui-même. Le porter n’est rien d’autre qu’une superstition et un hommage tacite à Xi Jinping. Ce n’est pas la voie de l’Occident !
Nous nous dirigeons aussi rapidement vers un monde de passeports vaccinaux. Pourquoi pensez-vous que les États-Unis les conservent pour les visiteurs provenant d’autres pays ? C’est parce que certaines élites veulent conserver certains vestiges de contrôle de la population dans l’espoir de les mettre en œuvre en Occident, comme une étape sur la voie vers un système de crédit social à la chinoise. C’est aussi pourquoi la censure des médias sociaux survit partout, à l’exception de Twitter parmi les grandes plateformes.
Malgré tous les échecs, le Parti communiste chinois a de quoi être fier de sa réponse au Covid. Bien qu’il ait complètement échoué en ce qui concerne ses mesures de contrôle du virus, il a réussi à troller la planète entière, à l’exception de quelques nations qui n’ont pas accepté de suivre ses mesures totalitaires. Cela a réduit la croissance économique du monde entier et a donné à l’État-parti chinois un coup de pouce dans sa stratégie de devenir la première superpuissance qui domine le reste du monde. L’échec total d’une politique devient alors son plus grand succès.
Même aujourd’hui, nous ne voyons rien qui ressemble à de l’honnêteté de la part de nos élites dirigeantes par rapport à ce qu’elles ont fait à la liberté chez nous et dans le monde entier. Pendant ce temps, la Chine semble avoir abandonné sa politique de « zéro Covid », se lavant simplement les mains de toute l’opération comme si elle n’avait jamais eu lieu. Très astucieux.
En Occident, nous devons comprendre ce qui s’est passé. Il devrait y avoir des auditions et une sorte de justice pour ceux qui y ont été impliqués. Nous avons besoin de rétractations des interviews et des articles mensongers, ainsi que d’une sorte d’acceptation de ce qui s’est passé au lieu d’une dissimulation continue. Enfin, nous avons besoin de l’élimination complète de toute la censure et des contrôles qui ont eu lieu pendant trois ans. La seule façon de battre la tyrannie est de pratiquer la liberté. Nous devons le faire maintenant avant qu’il ne soit trop tard.
Jeffrey Tucker est le fondateur et le président de l’Institut Brownstone. Il est l’auteur de plusieurs milliers d’articles dans la presse scientifique et populaire, ainsi que de 10 livres en cinq langues, dont Right-Wing Collectivism: The Other Threat to Liberty (Collectivisme de droite : l’autre menace pour la liberté) et Liberty or Lockdown (Liberté ou confinement).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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