En continuant à contester les aspirations d’un pouvoir totalitaire, les manifestants de Hong Kong rendent un énorme service aux habitants de leur ville, ainsi qu’à la Chine et au reste du monde. Ce territoire, qui a toujours eu pour mot d’ordre « un pays, deux systèmes », montre au monde à quoi ressemble le courage face à la dictature totalitaire que la Chine est devenue.
Et le monde ne se contente pas de prendre note de la situation de Hong Kong, il examine aussi de près les réactions du Parti communiste chinois. Réactions qui arrivent tantôt par procuration, tantôt par de nouvelles politiques couvertes de menaces qu’il faut savoir décrypter. Hong Kong est devenu le symbole de la liberté dans une région du monde à présent intimidée par la finance qui règne en maître quand la Chine et ses menaces militaires jouent en sourdine.
Dans un article précédent, nous avons exploré la possibilité que les manifestations de Hong Kong se terminent d’une manière similaire à celle du massacre de la place Tiananmen.
Cette éventualité existe. Les risques que les manifestants prennent aujourd’hui ne sont pas moins grands que ceux qu’ont osé les manifestants pro-démocratie il y a trente ans sur la place Tiananmen.
Tirer des leçons du passé
Rappelons qu’au printemps 1989, un jeune étudiant sans nom, connu dans le monde entier sous le nom de « Tank Man », a bloqué le chemin des chars sortant de la place Tiananmen à la suite du massacre de milliers de ses camarades par le Parti communiste chinois (PCC). Ces étudiants manifestaient contre la corruption du PCC et pour l’établissement de la démocratie en Chine. Les manifestants de Hong Kong d’aujourd’hui tentent d’empêcher que les droits et libertés dont ils jouissent ne leur soient enlevés.
Le massacre de Tiananmen a été une démonstration flagrante de l’héritage maléfique du PCC et de son avenir non moins maléfique. Sa nature inhumaine se rappelait au grand jour dans le sillon des chars et des étudiants qui y gisaient. Le vaillant mais obscur Tank Man est devenu un symbole de défi et de courage moral face aux forces de la tyrannie, dont l’écrasante majorité était dirigée contre lui et son pays par le PCC.
Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes
Trente ans plus tard, beaucoup de choses ont changé en Chine, mais beaucoup sont demeurées telles quelles. En 1989, la Chine était un pays faible mais en pleine croissance, bénéficiant de capitaux et d’investissements technologiques considérables de la part de l’Occident.
Malgré le massacre de la place Tiananmen, les États-Unis ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour préserver les relations américano-chinoises et aider la Chine à progresser dans son développement économique. L’ancien président américain George H.W. Bush a même écrit une lettre personnelle à l’ancien chef du PCC Deng Xiaoping à cette fin. On s’attendait à ce qu’une plus grande ouverture politique aille de pair avec le développement économique.
Les investissements occidentaux alimenteraient la richesse et la puissance de la Chine au cours des trois prochaines décennies.
Aujourd’hui, on peut constater l’étendue de cette naïveté. Penser que le PCC s’apaiserait à mesure que la Chine s’enrichirait.
La Chine est un pays riche, avec la deuxième plus grande économie du monde. Mais la nature essentielle du PCC n’a pas changé. Le développement de la Chine ne lui a permis que de devenir encore plus oppressive et tyrannique envers son peuple. Et, comme le monde est en train de l’apprendre, sous la domination du PCC, la Chine est devenue une force beaucoup plus dangereuse et destructrice, non seulement contre ses voisins, mais aussi dans le monde entier.
Résister à la Chine
Heureusement, contrairement à 1989, l’attitude des États-Unis envers la Chine a complètement changé. La Chine fait désormais face à Donald Trump et à une Amérique très différente de celle des années Bush et même des années Reagan. Contrairement aux anciens présidents, Trump voit la Chine pour l’adversaire géopolitique et économique qu’elle est vraiment, pas pour ce qu’il voudrait qu’elle soit.
Les politiques de Trump visent clairement et sans équivoque à contrecarrer l’objectif de la Chine de remplacer les États-Unis en tant que leader mondial.
L’exemple de la guerre commerciale montre comment les mauvaises pratiques commerciales et le vol de la technologie américaine ne sauraient rester impunies. L’interdiction émises envers Huawei et d’autres entreprises a permis de stopper la propagation de la technologie des logiciels espions dans le pays. On pourrait tout aussi bien mentionner l’expansion de l’aide militaire américaine à Taïwan. Une réponse directe au plan de la Chine de revenir régner sur l’ île, un rêve de longue date caressé par le régime mais qui fait face à un président capable d’employer la force si nécessaire.
Hong Kong est maintenant le symbole de la résistance à la tyrannie chinoise
L’île de Taïwan est d’une importance encore plus grande pour le régime de Xi Jinping. Mais ce sera à Hong-Kong que le bras de fer se jouera. Le monde entier observe des manifestations non violentes au fur et à mesure qu’elles se produisent – tout comme l’on observe les réactions violentes des partisans du PCC. Les dangers qui accompagnent la réunification et la falsification totale de cette idée : « Un pays, deux systèmes » prennent vie et se manifestent sous nos yeux.
Mais tout aussi important, la réaction relativement modérée de Xi Jinping aux manifestations contre son régime et le PCC expose la profonde vulnérabilité financière de la Chine. Le secrétaire général sait que la Chine a besoin d’un Hong Kong intact à tous égards. Ne serait-ce que pour le fait que la ville abrite l’un des centres financiers les plus importants au monde.
Le dilemme de la Chine est donc de savoir comment dépouiller Hong Kong de ses libertés. Arriver à le réduire à sa botte sans perdre les avantages de la puissance économique et financière cruciale de Hong Kong. C’est à travers de cette lutte mondiale, conflictuelle et à enjeux élevés que les protestations de Hong Kong en sont venus à symboliser beaucoup plus que ce pour quoi elles ont commencé.
Si Xi Jinping ordonne à l’Armée populaire de libération (APL) de faire à Hong Kong ce qu’elle a fait sur la place Tiananmen, il aura certainement « gagné » Hong Kong, mais aura perdu beaucoup, beaucoup plus.
James Gorrie est un écrivain basé au Texas. Il est l’auteur de The China Crisis.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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